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12 septembre 2024

VIDÉOS, DÉLATION ET SCANDALE

Gabriel Nerciat

11/9/2024 - La France du début du XXIe siècle : ce pays veule et fragmenté de consciences délatrices, où le film d'une fessée administrée à une fillette hystérique suscite plus d'émoi et de scandale que le suicide d'un paysan, la bastonnade d'un enfant juif, la détresse d'un travailleur pauvre qui couche dans sa voiture, la torture d'un retraité octogénaire au fer à repasser ou l'appel public au Djihad en plein cœur de Paris.
Pauvre père Antoine, quand tu iras te pendre au fond de ta grange, n'oublie pas d'activer la caméra de ton portable avant de passer ton cou dans le nœud de la corde.
Il faut bien ça pour que ta fin pitoyable ait la moindre chance de devenir autre chose qu'un fait divers.

Il y a un agenda inquiétant derrière leur mise en scène

François Meylan

23/8/2024 - Dans cette interview, publiée une seconde fois suite à une censure, l'essayiste et commentateur François Meylan discute de l'ouvrage Animalia d'Oskar Freysinger, une fable animalière qui critique de manière incisive la société moderne, dénonçant la montée d'un totalitarisme qui ne dit pas son nom et des atteintes aux libertés individuelles en Occident.

L'interview explore également le rôle déclinant des médias dans la société occidentale, autrefois considérés comme le quatrième pouvoir. Monsieur Meylan condamne sévèrement la censure et la transformation des médias en outils de propagande. Il évoque le manque de débat public et l'auto-censure des journalistes, surtout dans le contexte de la gestion médiatique de la crise du Covid-19.

L'effondrement des valeurs humaines et la déshumanisation sont d'autres thèmes centraux de la discussion. Monsieur Meylan décrit une société où les individus sont réduits à des "codes barres," des éléments utilitaires au service d'un système qui privilégie une élite. Il met en garde contre les dangers du wokisme, qu'il voit comme un mouvement destructeur visant à démanteler les structures traditionnelles, y compris les États-nations et la famille.

00:00 : Prélude
00:55 : Rencontre avec M. François Meylan
1:25 : La liberté dans le dernier ouvrage d’Oskar Freysinger
2:40 : La connaissance de soi
6:00 : Un totalitarisme qui ne dit pas son nom ?
8:07 : Les médias pendant la crise covid
14:12 : RKI-Files, le début de la remise en question ?
17:00 : Retour sur la cérémonie des JO 2024
25:00 : Un agenda progressiste
26:20 : Tourner en dérision la tradition et le divin
29:17 : Les étiquettes qui disqualifient
30:30 : Une société du paraître déshumanisée
36:56 : La culture du doute 

Cliquer sur l'image ↴

11 septembre 2024

Vincent Verschoore

Peut-on exclure les vaccins Covid comme cause de la surmortalité hors Covid ?

Ben non.
Article rédigé par le spécialiste en médecine environnementale Günter Kempf dans le très mainstream Berliner Zeitung.
Il analyse les chiffres officiels disponibles (notamment britanniques) montrant une corrélation entre phases de vaccination de masse et hausse de la surmortalité hors Covid.
Reprenant les risques avérés relatifs à cette vaccination, il estime que la relation causale ne peut être exclue, même si les acteurs impliqués dans ces politiques de vaccination expérimentale de masse (politiciens, scientifiques, médecins, médias, et les covidistes en général) ne veulent plus parler de ce sujet.
Évidemment.


Dette française : l’épineux problème des retraites

H16

11/9/2024 - Michel Barnier vient d’arriver et avec tout le brio d’un teckel neurasthénique, forme son nouveau gouvernement qui saura, on n’en doute pas, relever les défis qui l’attendent. Parmi ceux-là, l’établissement d’un budget vaguement crédible.

Eh oui, il va falloir trouver “un pognon de fou”.


Bien sûr, la voie choisie consistera à augmenter les impôts (parce que pourquoi pas, après tout, ces cochons de riches – lire “classes moyennes” – pourront bien payer et l’intendance suivra, hein). L’alternative, bien trop libérale au goût d’un Barnier résolument socialoïde, consisterait pourtant à couper dans les dépenses les plus lourdes de l’État.

Une idée évidente consisterait en l’arrêt de la distribution de pognon gratuit des autres sous forme de subventions (à toutes les associations, à toutes les entreprises, tous les bidules que l’État encourage en pure perte), en accompagnant cet arrêt de saupoudrage par l’arrêt des ponctions correspondantes : l’argent distribué n’ayant jamais été que prélevé ailleurs auparavant, la disparition complète du prélèvement et de la distribution ferait économiser des sommes folles à l’État rien qu’en frais de fonctionnement, et ferait réapparaître des dizaines de milliards dans les poches des Français et des entreprises précédemment ponctionnées.

Pour donner un ordre d’idée, les subventions aux entreprises se montent (selon différents calculs) entre 92 et 260 milliards d’euros, le chiffre de 140 milliards étant généralement utilisé. Pour les associations de tout crin, on parle d’un montant oscillant autour de 23 milliards d’euros. Au total, ce serait donc au moins 160 milliards qui resteraient dans les poches des Français.

Le coup de fouet économique engendré serait biblique, mais il est absolument garanti que cette solution est politiquement impraticable dans la France actuelle.


Par ailleurs, les dettes publiques étant des promesses auprès du reste du monde qu’il serait particulièrement hasardeux de répudier, l’autre volant de réduction possible serait aménageable dans les redistributions sociales dont la promesse n’est, elle, que politique et qui n’engage que ceux qui y croient.

Après tout, la société française pourrait fort bien décider (au travers de politiciens courageux – ne cherchez pas, ça n’existe plus malheureusement) de réajuster le train de vie que l’État octroie à certaines populations avec les moyens financiers réels de la nation, et non plus en se basant sur un transfert vers les générations futures au travers de la dette… Autrement dit, arrêter de transformer des promesses politiques (généralement creuses ou pleines de filouteries) en promesses financières qui ne provoquent pas les mêmes problèmes en cas de dédit.

Très concrètement, cela revient à baisser la redistribution des retraites dont le financement actuel est justement sujet à ce genre de transfert : comme il devient difficile (pour ne pas dire impossible) de boucler les budgets gouvernementaux compte tenu du niveau actuel des pensions versées, l’État crée de la dette qui devra être remboursée par les générations futures. En fait, ces dernières auront mathématiquement une retraite plus lointaine et moins cossue afin de garantir les promesses politiques basées sur des modèles et des espérances de croissances de plus en plus fantaisistes.

La mesure, bien que d’autant plus impopulaire qu’elle constitue un motif pavlovien de grève et de manifestation de tout ce que le pays comprend de gauchistes, est pourtant à la fois la plus efficace et la plus réaliste pour retrouver des marges de manœuvre budgétaires : même avec des changements modestes dans les versements de ces pensions, les impacts seraient modérés sur les individus mais importants sur les finances publiques.

Cette dernière affirmation n’est pas gratuite.

Elle est en réalité étayée par la plupart des éléments économiques et financiers dont on dispose assez largement et dont, sans surprise, la presse ne fait qu’assez peu de cas tant il est devenu tabou d’expliquer que les générations salariées actuelles payent pour les pensions un tribut maintenant trop lourd. Oui, la génération des boomers coûte maintenant trop cher et on arrive actuellement au bout de ce qu’il est possible de faire supporter aux générations suivantes.

D’une part, la population concernée est de 17 millions d’individus et ne cesse de croître à un rythme plus marqué que celui des cotisants comme le montre assez clairement le graphique suivant (de l’INSEE) :


D’autre part, et comme le détaille les rapports de la DREES, les personnes retraitées sont sous-représentées parmi les Français ayant le niveau de vie le plus bas. Ainsi, le taux de pauvreté des retraités est nettement plus faible que celui de l’ensemble de la population à 8,7 % contre 14,6 % en 2019.

En 2019, selon l’enquête Revenus fiscaux et sociaux de l’Insee, le niveau de vie médian des retraités vivant en France métropolitaine dans un logement ordinaire (hors institution) s’élève à 1900 euros par mois et est supérieur de 3,3% au niveau de vie médian de l’ensemble de la population, qui est de 1840 euros par mois. En outre, si l’on tient compte du fait que beaucoup de retraités sont propriétaires de leur logement, leur niveau de vie médian s’élève alors à 2 310 euros par mois. Il est supérieur de 9,5% au niveau de vie médian de l’ensemble de la population qui est de 2110 euros par mois (toujours en tenant compte du fait d’être propriétaire).


Par décile, la répartition des niveaux de vie est fort intéressante et permet de bien visualiser comment se répartissent les retraités. On note ainsi que les déciles à partir du quatrième (D4) offrent tous un niveau de vie moyen supérieur ou égal au niveau de vie moyen de la population générale (1837€).

À titre d’illustration, une baisse de 10% des pensions versées dans les déciles de 4 à 10 (soit les 9,7 millions de retraités les plus aisés) permet d’économiser plus de 30 milliards d’euros par an ; de la même façon, une baisse de 20% sur les pensions versées dans les déciles de 6 à 10 (soit les 6,4 millions de retraités les plus aisés) permettrait d’économiser plus de 47 milliards d’euros par an…


Bien évidemment, entre de nouvelles ponctions fiscales – difficile alors que le pays est perclus d’impôts comme jamais et que les Français le savent – et la diminution des prestations sociales (dont les retraites font partie et ne constituent qu’une des pistes possibles), le choix du gouvernement sera cornélien qui devra équilibrer le nombre d’individus impactés et la pénibilité (réelle et ressentie) de l’action.

Certes, les électeurs de Macron sont largement puisés dans le réservoir des retraités, mais d’une part, le mur de dettes est maintenant impossible à éviter et d’autre part, Macron ne peut espérer un troisième mandat ce qui rend ce stock d’électeurs sans intérêt pour lui. La douloureuse facture pourrait donc s’abattre sur ces derniers avec d’autant plus de désinvolture qu’en réalité, le pouvoir en place n’a cure ni de ces retraités, ni des autres Français à partir du moment où son avenir personnel est menacé.

Enfin, ce billet ne pourrait être complet sans rappeler que ces calculs, arguties et prises de têtes sur la retraite (et les pistes d’économies possibles) ainsi que l’espèce de guerre intergénérationnelle qu’ils entraînent ne se seraient jamais produits si le système de répartition avait été convenablement remplacé par un système de retraite par capitalisation individuel qui est toujours bien meilleur que l’actuel, véritable vol pur et simple des classes les plus modestes.

Cependant, ne nous leurrons pas : les coupes nécessaires n’auront pas lieu, ni dans les retraites, ni ailleurs.

Et plutôt que d’augmenter la richesse en diminuant l’intervention de l’État, on peut parier que ses représentants choisiront l’accroissement de cette intervention afin de garantir l’égale répartition de la misère, bien plus politiquement vendable.

Et c’est exactement ce que nous aurons.


https://h16free.com/2024/09/11/78611-dette-francaise-lepineux-probleme-des-retraites

10 septembre 2024

Jean Mizrahi

9/9/2024 - Emmaüs annonce aujourd'hui vouloir effacer son nom de son organisation. Je trouve cette méthode détestable. En dépit de tous ses défauts, l'abbé Pierre a joué un rôle essentiel dans la prise de conscience de la grande pauvreté dans notre pays. Personne n'est parfait, il aura eu ses très mauvais côtés, mais il aura aussi démontré un courage estimable. On ne peut pas effacer ainsi le rôle joué par cet homme qui par certains aspects reste un exemple. Le manichéisme qui caractérise notre société est dangereux car il interdit toute nuance, c'est la meilleure recette pour arriver au totalitarisme. Il ne faut pas dissimuler les problèmes, mais ne pas oblitérer non plus les mérites.

Tiephaine Soter

10/9/2024 - Mon séjour à Rome se poursuit, intensément. Je pense que j'ai dépassé le stade du syndrome de Stendhal de l'historien, parce que je n'ai plus vraiment la migraine et je dors mieux.
Cela étant dit, je ne pensais pas, en me plongeant dans l'histoire ancienne, voir des débats aussi contemporains. Malgré toute notre technologie, nous en sommes au même point qu'il y a 2000 ans. J'avais déjà abordé le sujet quand je voyageais à Athènes et que je vous parlais des philosophes platoniciens et aristotéliciens, en vous expliquant comment les idées anciennes étaient toujours là, sans cesse recyclées, eh bien c'est la même chose en économie sociale.
Toute la république romaine, à partir du IIIe siècle av. J.C., est traversée par la question agraire, en réalité la question de la redistribution des richesses. Les conquêtes romaines dans la péninsule italique avaient généré d'énormes revenus, ainsi qu'un énorme butin, dont l'essentiel était accaparé par les classes oligarchiques de Rome. Le phénomène s'était aggravé, puisque comme on dit "l'argent attire l'argent" (il est plus facile de créer des gros revenus quand on a déjà beaucoup d'argent, c'est à peu près impossible sous un certain seuil, qui définit une pauvreté perpétuelle dont on ne peut plus s'extraire), si bien que la classe moyenne avait pour ainsi dire disparu au moment de la destruction de Carthage, en -146. D'un côté, il y avait quelques immenses fortunes, de l'autre, une immense majorité de citoyens réduits à la pauvreté, qui n'avait plus d'autre choix que de s'exiler dans les villes où étaient établis certains dispositifs de soulagement de la misère (on est avant le système "panem & circenses", qui sera de facto mis en place quelques décennies plus tard).
Le système tenait tant bien que mal, jusqu'à ce que des démagogues décident d'accaparer le pouvoir pour eux-mêmes et multiplièrent les atteintes à l'ordre "constitutionnel" de séparation des pouvoirs. Pour soutenir leurs entreprises qui violaient les lois, ils faisaient appel au soutien populaire, en jouant sur des distributions de terres (la plupart du temps annulées) et des subventions sur les prix du blé (elles aussi souvent temporaires, en tout cas assez limitées). Le tout foutait un bordel monstrueux dans l'économie romaine, et causait des conflits entre classes de citoyens qui jusque-là avaient des intérêts communs (malgré la pauvreté rampante, il n'y avait que peu de misère, le niveau de vie des citoyens pauvres à Rome était nettement plus favorable que celui de certains citoyens de classe moyenne dans les villes de provinces).
Les conséquences ? Très simples : une déliquescence sans précédent des mœurs, sur fond de violences politiques qui dégénéraient en guerres civiles et en massacres à faire pâlir la Saint Barthélémy, combinées à des révoltes spontanées et localisées, et qui s'étalèrent sur 50 ans avant que la république ne soit abolie et que le régime impérial prenne le relais.
Mais n'allez pas croire que le régime impérial a fait mieux : ça a été la même chose. L'Empire n'a fait qu'un "reset" du système économique républicain, et s'est effondré encore plus rapidement, en raison des invasions barbares, de la chute vertigineuse de la démographie, et de la défiance citoyenne envers un système politique qui ne leur donnait aucun pouvoir d'influence réel. Il était devenu plus sûr pour assurer son avenir de devenir fonctionnaire que de travailler, et l'oisiveté, pauvre ou rentière, était plus simple que le travail productif sur lequel pesait l'essentiel des taxes qui asphyxiaient l'économie.
L'Histoire est un cercle.
C'est désespérant.
« Il y a une forme de tristesse qui naît du fait de trop savoir, de voir le monde tel qu’il est vraiment. C’est la tristesse de comprendre que la vie n’est pas une grande aventure, mais une succession de petits moments insignifiants, que l’amour n’est pas un conte de fées, mais une émotion fragile et passagère, que le bonheur n’est pas un état permanent, mais un aperçu rare et fugace de quelque chose auquel on ne peut jamais s’accrocher. Et dans cette compréhension, il y a une profonde solitude, un sentiment d’être coupé du monde, des autres, de soi-même. »

Virginia Woolf

9 septembre 2024

Tatiana Ventôse

Michel Barnier n'est pas "juste un vieux random des Républicains"

Courte vidéo (1:52) ↴

Réflexion sur le fondement démocratique de l’expérience Michel Barnier à Matignon

Maxime Tandonnet


9/9/2024 - Samedi 7 septembre ont eu lieu des manifestations de gauche contestant le fondement démocratique de la nomination de M. Barnier à Matignon qualifié de « coup de force ». Elles auraient réuni 300 000 manifestants selon les organisateurs. Que faut-il en penser?

Le principal argument des manifestants tient au résultat des législatives des 30 juin et 7 juillet 2024. Avec 183 députés, la coalition de gauche dite NFP dispose du plus grand nombre de parlementaires, devant Ensemble 168 et RN 143. Même bien loin de la majorité absolue (289 députés), la gauche unie, en tête par le nombre de députés, aurait ainsi vocation à désigner un premier ministre issu de ses rangs.

Or, ce raisonnement n’est pas conforme à la tradition républicaine. En démocratie, dans la tradition française, la majorité relative n’est pas un critère de choix du gouvernement. Si une coalition dispose de 50%+1 une voix, évidemment le premier ministre doit être issu de ses rangs. Mais le fait de revendiquer le plus grand nombre de députés minoritaires, dans un contexte fragmenté, ne crée pas un droit à exercer le pouvoir.

Dans l’hypothèse d’une Chambre émiettée, sans majorité nette, le choix du chef de gouvernement et du gouvernement est toujours fondé sur la recherche du moins mauvais équilibre possible pour lui permettre de n’être pas mis en minorité et de durer aussi longtemps que possible en évitant la censure. Il est parfaitement normal de choisir le premier ministre ayant le moins de chance d’être censuré et donc de puiser un gouvernement dans une logique de quête d’un équilibre central par-delà les coalitions et les partis.

Ainsi, lors des élections du 10 novembre 1946, le parti communiste et ses alliés obtenaient 182 députés, le MRP (centriste) 162 et la SFIO (socialiste) 102. Le chef de gouvernement désigné fut pourtant Léon Blum de la SFIO (Léon Blum, icône de la gauche historique, n’a pas refusé la présidence du Conseil !).

D’ailleurs, si le RN, par un basculement de quelques sièges, l’avait emporté en nombre de députés en 2024, obtenant une prétendue majorité relative, tout en étant à cent lieues de la majorité absolue, les mêmes manifestants auraient-ils réclamé pour lui le droit à gouverner ?

La nomination de Michel Barnier est donc irréprochable sur le plan de la logique du fonctionnement parlementaire. En revanche, elle soulève évidemment une question de fond au regard de la perception de la démocratie par l’opinion.

Le Premier ministre est issue d’une formation qui a obtenu environ 7% des voix lors des deux tours des législatives, contre 33% au RN, 28% au NFP et 22% à Ensemble (macronistes). Si cette nomination est parfaitement légale et conforme aux principes républicains, nonobstant les protestations du 7 septembre, la question de sa légitimité populaire se pose en effet.

Disons que le fondement de l’accession au pouvoir de Michel Barnier relève de la légitimité historique plutôt que démocratique. Elle résulte des circonstances, des événements – l’effondrement d’un chef de l’État, un profond chaos politique, un pays en perdition – et non d’un choix populaire. (Le 30 juin 1958, de Gaulle n’est pas revenu au pouvoir à la suite d’une élection mais d’une profonde crise de régime.)

L’enjeu, pour Michel Barnier, est de transformer cette légitimité historique, de l’ordre de l’événementiel, en légitimité populaire – ou popularité qui compenserait le manque d’assise démocratique à la base.

La clé du succès tient à sa capacité à tenir tête à l’Élysée, à rassurer par sa personnalité, à donner un visage radicalement différent de l’autorité politique, à engager les réformes attendues des Français sur la sécurité, l’immigration, l’école, les finances et les services publics. Surtout, à bannir la folie de la communication narcissique pour recentrer la vie publique sur l’intérêt général.

À ce niveau, je me répète : les chances de succès sont évidemment réduites dans un contexte aussi difficile et piégé mais le coup mérite d’être tenté et d’ailleurs, quel autre choix que de tenter d’y croire, pour le pays ?

https://maximetandonnet.wordpress.com/2024/09/09/reflexion-sur-le-fondement-democratique-de-lexperience-michel-barnier-a-matignon/
Vincent Verschoore

9/9/2024 - L'EuroSoviet veut imposer le véhicule électrique aux Européens à travers une propagande "écolo" et, surtout, la menace d'importantes amendes envers les constructeurs de véhicules s'ils n'atteignent pas la cible imposée pour 2030, en gros un véhicule thermique pour quatre EV.
Côté consommateur, il devait y avoir d'importantes primes à la casse thermique et à l'achat d'EV, aujourd'hui sévèrement rabotées du fait de la réalité économique catastrophique.
Dans les faits :
"Toute l'industrie automobile européenne est dans une situation très sérieuse" a prévenu Oliver Blume, le PDG du groupe Volkswagen. Chef de file du premier constructeur automobile européen, et deuxième mondial, Blume a annoncé la possible fermeture d'usines dans son berceau allemand.
Deux jours plus tard, le suédois Volvo fait marche arrière et renonce à son objectif de passer au tout électrique d'ici 2030. La marque prolonge le développement de ses modèles hybrides face à un marché de l'électrique qui reste à plat.
Hier, c'était Toyota qui a confirmé réduire d'un tiers ses objectifs de production mondiale de véhicules électriques pour 2026.
C'est incontestable : en cette rentrée, le marché automobile ralentit et les véhicules électriques perdent considérablement de leur attractivité."
La disparition des aides étatiques, la hausse des prix de l'électricité, le prix des véhicules, le manque flagrant d'infrastructure, et sans doute la réalisation par une partie du public du très faible degré "écologique" réel des EV, alimentent une diminution importante de la part de marché EV en véhicules neufs.
Selon Lucas de Meo, PDG de Renault, récemment sur France Inter :
"On est en train de préparer 2025 maintenant parce qu'on prend les commandes pour les voitures qu'on va livrer. Et là, selon nos calculs, si l'électrique reste au niveau d'aujourd'hui, l'industrie européenne va peut-être devoir payer 15 milliards d'euros d'amende ou renoncer à la production de plus de 2,5 millions" d'unités, a-t-il expliqué.
"Il faut qu'on nous donne un peu de flexibilité", a-t-il plaidé. "Mettre simplement des échéances et des amendes sans avoir la possibilité de flexibiliser ça, c'est très dangereux."
En août, l'électrique ne représentait que 12,5% du marché automobile européen, avec une baisse de 10,8% des ventes sur un an.
Le dirigeant de Renault a aussi souligné l'importance du marché électrique pour les projets industriels européens de fabrication des batteries.
"Si les voitures électriques ne se vendent pas, ces projets là ont des difficultés", a-t-il mis en garde.
De fait, les immenses usines de fabrication de batteries ont bien du mal à sortir de terre, alors que certains commencent à comprendre que l'intensification de l'extraction minière requise pour alimenter ce marché est quand même très difficile à réconcilier avec une quelconque "écologie" : c'est juste une nouvelle opportunité pour le grand capital, celui-là même qui dicte aux von der Leyen, Macron et Cie leurs feuilles de route.