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26 septembre 2024

ONU : le roi de Jordanie enfonce le clou

Vincent Verschoore

"Le gouvernement israélien a tué plus d'enfants que n'importe quelle autre guerre de mémoire récente... Je n'ai pas souvenir d'une période aussi périlleuse que celle-ci... Les Nations unies sont attaquées. Au sens propre comme au sens figuré. Les camions de l'ONU restent immobilisés à quelques kilomètres des Palestiniens affamés. Les décisions de la Cour internationale de justice des Nations unies sont bafouées. La dure réalité que beaucoup voient, c'est que certaines nations sont au-dessus du droit international. Que la justice mondiale se plie à la volonté du pouvoir. Que les droits de l'homme sont sélectifs, un privilège que l'on accorde ou que l'on refuse à sa guise.
Nous ne pouvons tolérer cela. Et nous devons reconnaître que l'affaiblissement de nos institutions internationales et de nos cadres mondiaux est l'une des plus grandes menaces qui pèse aujourd'hui sur notre sécurité mondiale. L'assaut du gouvernement israélien a entraîné l'un des taux de mortalité les plus élevés des conflits récents, l'un des taux de famine les plus élevés causés par la guerre. La plus grande cohorte d'enfants amputés. Un niveau de destruction sans précédent. Le gouvernement israélien a tué plus d'enfants, plus de journalistes, plus de travailleurs humanitaires et plus de personnel médical que dans toute autre guerre de mémoire récente. Les Palestiniens détenus dans les centres de détention israéliens sont plus de 10.700 dont 400 femmes. Et 730 enfants. 730 enfants. Et à Jérusalem. Les violations flagrantes du statu quo historique et juridique sur les lieux saints musulmans et chrétiens se poursuivent sans relâche. Près de 42.000 Palestiniens ont été tués...
J'ai grandi en tant que soldat. Mais cette guerre n'a rien de familier... En l'absence de responsabilité mondiale, les horreurs répétées sont normalisées. Pendant des années, le monde arabe a tendu la main à Israël. Mais les gouvernements israéliens successifs, enhardis par des années d'impunité, ont rejeté la paix... Les Palestiniens ont supporté plus de 57 années d'occupation et d'oppression. Pendant cette période, le gouvernement israélien a été autorisé à franchir une ligne rouge après l'autre.
Mais aujourd'hui, l'impunité dont jouit Israël depuis des décennies est en train de devenir son pire ennemi. Et les conséquences se font sentir partout. Le gouvernement israélien a été accusé de génocide devant la CIJ. Les manifestations d'indignation face à sa conduite résonnent dans le monde entier. Partout, des villes ont été le théâtre de manifestations de masse et les appels à des sanctions se font de plus en plus pressants. Le ressentiment international à l'égard d'Israël s'accroît depuis longtemps, mais il n'a jamais été aussi visible. Pendant des décennies, Israël s'est présenté comme une démocratie occidentale florissante au Moyen-Orient. Mais la brutalité de la guerre contre Gaza a forcé le monde à y regarder de plus près.
Aujourd'hui, nombreux sont ceux qui voient Israël avec les yeux de ses victimes. L'Israël moderne et avancé que l'on admire de loin et l'Israël que les Palestiniens ont connu de première main. Israël finira par être entièrement l'un ou l'autre. Tel est le choix de ses dirigeants et de son peuple. Vivre selon les valeurs démocratiques de liberté, de justice et d'égalité pour tous ou risquer d'être encore plus isolés et rejetés". - Abdullah II, Roi de Jordanie

Discours complet ↴

UN CONTE POUR ENFANTS

Gabriel Nerciat

- Où vas-tu ainsi, petite ? Tu crois donc que je crois que tu ne m'as pas vu ?
- Je sors de la fac Dauphine et retourne chez ma mère-grand, à Montigny, dans les Yvelines. Et vous, qui êtes-vous ? Je ne vous ai jamais vu. Oh, comme vous avez de grandes dents !
- Je suis un loup de l'Atlas marocain, petite calotine. Et j'ai franchi la mer pour arriver jusqu'à toi. Note que j'ai bien failli ne pas y arriver, mais grâce aux efforts conjugués d'un juge, d'un procureur et d'un secrétaire de préfecture, tu es maintenant à moi.
- Qu'est-ce que vous me voulez ? J'ai du travail, laissez-moi partir.
- Quoi, tu n'as pas pitié d'un pauvre loup harassé et vagabond, qui meurt de faim depuis qu'il a quitté sa tanière natale ? Tu n'as pas écouté ton souverain pontife, qui t'enjoint de m'accueillir dans tes jupes et ton foyer de façon inconditionnelle ? Pourquoi les proies sont-elles toujours incapables d'imiter les prédateurs qui les convoitent ? Cela m'étonnera toujours.
- Vous commencez à me faire peur. Et ce n'est pas qu'un sentiment.
- Pauvre petite. Tu crois que tu vas m'attendrir, avec ton crucifix en sautoir et ton ingénuité encore plus fatale que ma faim de loup ? Le juge grâce auquel je vais prendre du bon temps avec toi m'a dit avant de me sortir de ma cage que les brebis ne gagnaient rien à être protégées par le droit. Et il a raison parce que c'est moi désormais, le plus endurant et le plus cruel des loups de l'Atlas, que le droit protège. C'est attiré par l'odeur des livres Dalloz que j'ai résolu de quitter mes montagnes du Maroc afin de venir croquer ton bouquet. Si je te laissais vivre, ce serait comme profaner la tombe de Maître Badinter, ou uriner sur la façade de la Ligue des Droits du Loup. Tu ne peux pas accepter ça, c'est un péché.
- Et mon droit de vivre, de retrouver ma mère-grand, d'aider mes frères et mes soeurs, d'avoir des enfants un jour, il n'existe pas ?
- Il peut toujours exister, mais pour qu'il soit respecté il faudrait que nous soyons considérés, toi et moi, comme n'appartenant pas à une même espèce biologique. Ce que la loi votée par tes aînés et celle proclamée par ton pape interdisent formellement, même si c'est la vérité que tu vas endurer bientôt. C'est trop tard, petite cruche, pour récriminer contre les rigueurs de l'évolution.
- Laissez-moi. Vous avez des yeux méchants, et je ne vous aime pas. Je suis faite pour vivre, pas pour subir vos étreintes.
- Tu vois, je voulais te donner ton dernier cours de droit naturel, et tu ne m'écoutes pas. Eh bien, tant pis pour toi. Maintenant, passons aux choses sérieuses.
Lassé de ces préliminaires bavards, le loup de l'Atlas se jeta sur le petit Chaperon rouge des Yvelines, et la mangea avec beaucoup d'appétit et de lenteur. 26/9/2024

La lutte contre le sentiment d’insécurité bat son plein

H16

H16 signe des chroniques qui sont d’une telle lucidité anti-gouvernementale que leur auteur est haï par l’oligarchie qui, tirant les ficelles de ses pantins, se voit constamment démasquée dans ses turpitudes, d’où le pseudonyme H16, qui cache un haut fonctionnaire très au fait de ce qui se passe dans les officines de l’Élysée et de Bruxelles.

25/9/2024 - On y est, pas de doute : avec le nouveau gouvernement Barnier, les priorités ont été clairement définies et, parmi elles, l’insécurité est devenue un sujet qui a immédiatement été pris à bras le corps par nos nouveaux ministres. Avec Retaillaud d’un côté et Migaud de l’autre, le succès des prochaines politiques en la matière est garanti.


D’ailleurs, c’est une tendance maintenant générale dans le pays. En effet, s’il y a encore une paire d’années, le discours officiel était que l’insécurité n’était qu’une impression, un sentiment et que la France ne pouvait pas, ne devait pas être vue comme un coupe-gorge (merci à Eric Dupond-Moretti de nous l’avoir gentiment rappelé), à présent l’opinion publique des politiciens est en train de changer : petit-à-petit, l’insécurité n’est plus un fantasme d’extrême-droite, mais une réalité un peu gênante…

… avec laquelle il va falloir apprendre à vivre, manifestement.

Car oui, vous l’avez bien compris : il ne s’agit surtout pas de combattre l’insécurité – ce qui serait une politique d’extrême droite, et le fascisme ne passera pas par nous, enfin voyons – mais plutôt d’adapter nos modes de vies et nos habitudes à cette nouvelle réalité, tout en revoyant à la baisse nos attentes en matière de vivre-ensemble, histoire de faire correspondre des buts modestes à des situations changeantes. Évidemment, l’étape suivante consistera à constater que, certes, l’insécurité explose, mais que c’est une très bonne chose et charge aux politiciens et aux médias de trouver ensuite pourquoi. Gageons qu’ils pondront une délicieuse explication.

Dès lors, outillés de ce déni de réalité cette méthodologie simple, il devient beaucoup plus aisé de comprendre les mesures prises par les autorités pour gérer les petits soucis de sécurité du quotidien.


Prenez un fait divers consternant comme, par exemple, l’agression en août dernier par un clandestin nigérian d’une trentenaire qui avait été victime d’un viol alors qu’elle se trouvait dans un parking de la ville de Metz : dans un pays où l’insécurité serait un vrai problème et pas seulement un sentiment d’extrême droite, les autorités auraient cherché à accroître la surveillance de ce genre de lieux (par exemple avec un gardiennage, une présence policière accrue), à y réduire les sources potentielles de criminalité (depuis les points de deal de drogue en passant par un suivi des OQTF, au hasard).

Rassurez-vous, il n’est pas question de ceci en France et nous échapperons donc à toute droitisation de l’action de l’État : le maire de Metz a donc courageusement choisi de peindre des places de parking en jaune, signifiant ainsi qu’elles sont réservées aux femmes, cette couleur devant probablement faire fuir les violeurs ou quelque chose comme ça.

Et voilà, problème résolu puisque les autorités se sont occupées de l’insécurité et ont même posé quelques actes précis.

Ce qui s’est passé à Metz n’est pas un cas isolé : partout, la République prend conscience qu’il faut agir et la voilà donc qui agit fermement.

Et donc dans la même veine, on retrouve la récente décision de coller une amende de cinquième catégorie (à 500 euros) pour toute détention d’un couteau : les autorités ont effectivement noté que les agressions au couteau se multipliaient, depuis les feuilles de boucher jusqu’aux machettes en passant par les couteaux de chasse ou de survie, il était donc temps qu’enfin soient sanctionnés… les porteurs de Laguiole ou d’Opinel.

Certes, en pratique et de façon discrète, il s’agit en réalité pour les autorités de modifier le traitement général de ce port d’arme : jusqu’à présent, se faire attraper avec un couteau sans motif légitime revenait à devoir potentiellement passer au tribunal. Outre la paperasserie évidente que ceci engendre pour une police qui nage déjà dedans, le moindre zèle à ce sujet pouvait entraîner un fort encombrement des tribunaux ; malin, le législateur a jugé plus efficace – et, ô divine surprise – plus rentable de remplacer la procédure par une jolie amende.

Bien évidemment, il est fort commode de taper ainsi sur des personnes solvables qui auront le malheur d’avoir un couteau sur elles. Les autres, les racailles à lame et autres OQTF déséquilibrés ne sont qu’assez rarement fouillées a priori, et lorsqu’une telle fouille révèle un port d’arme illégal, l’amende n’est pas émise devant l’insolvabilité (officielle) de ces individus.

Autrement dit, l’efficacité de la mesure est tout à fait comparable avec les parkings repeints en jaune de Metz : grâce à l’action déterminante de nos politiciens et de nos administrations, des choses ont été faites en rapport vague avec l’insécurité et pouf, immédiatement, le sentiment de cette dernière diminue. Ou quelque chose comme ça.


Vous l’avez compris : concrètement, lorsqu’il s’agit de lutter contre l’insécurité, les citoyens et les forces de l’ordre, tous confrontés à la réalité de terrain, ont des idées assez précises et efficaces sur ce qu’il conviendrait de faire.

Depuis l’application réelle de peines d’incarcération avec enfermement effectif – ne vous faites pas avoir par les statistiques bidons qui mélangent mises sous écrous et port de bracelets ou autres aménagements – jusqu’à la construction de nouvelles prisons en passant par une reprise en main de la Justice dont les clefs ont été laissées aux syndicats marxistes, il y a fort à faire mais rien d’insurmontable pour qui voudrait vraiment.

Et bien évidemment, rien de tout cela ne sera envisagé.

Retaillaud, nouveau ministre en charge de l’Intérieur, et Migaud, en charge de la Justice, n’ont ni l’étoffe ni la volonté de seulement envisager ces solutions ; seconds ou troisièmes couteaux sans panache choisis faute de mieux, ils vont servir de bouche-trou en attendant l’une ou l’autre dissolution ou motion de censure. Il n’y aura pas plus de nouvelles prisons qu’il n’y aura de volonté d’appliquer effectivement les peines jugées. La sécurité fera un excellent mot-clé dans les discours, et ce sera tout.

Pendant ce temps, les homicides en France continuent de grimper dangereusement comme le montrent les statistiques lorsqu’elles sont correctement épluchées : même en tenant compte de certaines minorations justifiables et justifiées dans le texte, on passe de 2139 homicides en 2010 à 4491 en 2020, soit plus du double.

Quant à la violence en général, les statistiques ne laissent pas non plus à de simples “sentiments” ou “impressions” : la France devient un pays dangereux. Pas de quoi s’inquiéter cependant : en interdisant les Opinels et en repeignant certaines places de parking en jaune, la situation devrait s’améliorer prochainement.


https://h16free.com/2024/09/25/78741-la-lutte-contre-le-sentiment-dinsecurite-bat-son-plein

25 septembre 2024

Radu Portocala

25/9/2024 - Le Parlement européen a adopté le 19 septembre dernier une résolution dont le nom peut faire frémir : « Pérennité du soutien financier et militaire apporté à l’Ukraine par les États membres de l’Union ».
Le Larousse définit ainsi la pérennité : « Caractère, état de ce qui dure toujours. » Il faut donc comprendre que, si le Parlement européen connaît le sens des mots, le « soutien financier et militaire apporté à l’Ukraine » ne cessera jamais. La ruine définitive de l’Europe est assurée.
Au point 8 de ce texte, le Parlement européen « exhorte les États membres à lever immédiatement les restrictions sur l’utilisation des systèmes d’armes occidentales livrés à l’Ukraine contre des cibles militaires légitimes sur le territoire russe, car celles-ci entravent la capacité de l’Ukraine à exercer pleinement son droit à la légitime défense en vertu du droit public international et exposent la population et les infrastructures de l’Ukraine aux attaques ».
Autrement dit, les députés tiennent à créer les conditions de déclenchement d’une guerre mondiale. Car ce sont les services occidentaux de renseignement qui doivent définir et localiser les cibles ; ce sont les capitales occidentales qui doivent autoriser les frappes ; enfin, ce sont des techniciens militaires occidentaux présents sur le sol ukrainien qui doivent programmer les missiles et les lancer. Ce qui signifierait logiquement une participation directe de l’Occident à la guerre. La Russie verrait dans cette situation la justification de l’envoi de ses missiles vers des cibles occidentales.
En totale contradiction avec ce qui précède, le point 11 « invite la Commission à déployer une communication stratégique dans les États membres afin d’expliquer l’importance de la défense de l’Ukraine pour la stabilité de l’Europe au sens large et de veiller à ce que les citoyens de l’Union soient bien informés de l’importance de cette aide, tant pour la souveraineté de l’Ukraine que pour la paix et la sécurité dans l’ensemble de l’Union ». Ce qui voudrait dire qu’autoriser des bombardements sur le territoire russe signifie la paix en Europe.
Ce texte qui met en danger notre survie a été voté par tous les députés européens appartenant aux partis Renaissance (Macron), MODEM, PS et Place publique (Gluksman), ainsi que par 4 des 6 députés LR et 4 sur les 5 élus sur la liste Reconquête (Eric Zemmour), dont Marion Maréchal. Tous ces gens ont-ils vraiment exprimé la volonté de leurs électeurs ? Sont-il certains que ceux qui ont voté pour eux veulent la guerre avec la Russie, c’est-à-dire la guerre mondiale ? À ce point une partie de l’électorat français serait-elle inconsciente ? Difficile à croire. Mais nous savons qu’un élu ne représente que ses propres intérêts et ceux de son parti, mais nullement ceux de ses électeurs.

LA VOCATION DE DIDIER MIGAUD

Gabriel Nerciat

25/9/2024 - Hier, le nouveau garde des Sceaux a entrepris de donner des leçons de droit et de science politique à son collègue de la place Beauvau.
Aujourd'hui, il va sans doute proposer des cours du soir accélérés aux parents de la jeune et défunte Philippine.
Il est vrai que pendant dix ans, à la tête de la Cour des Comptes, il n'a fait que ça, donner des leçons.
A tout le monde, du président de la République et du ministre des Finances jusqu'au moindre directeur d'hôpital du Beaujolais ou du Limousin.
Je l'imagine à sept ou huit ans, avec encore quelques cheveux sur le dessus du crâne, répondre à sa maîtresse, qui lui demande ce qu'il veut faire quand il sera grand.
- Je veux donner des leçons, Maîtresse. Mais pas comme vous. Des leçons que personne ne peut apprendre sauf moi. Ce sera mon métier. Si d'après vous, vos tables et vos lois, 9 fois 9 font 81, je vous expliquerai dans la cour de récréation pourquoi 80 plus 1 ne peuvent pas en faire autant. Avec moi, le 1 ne s'additionne pas ; c'est juste un embellissement du zéro.
Même la maîtresse n'aurait pas osé le mettre au piquet, ce gosse.

Anna Rocca

Surveillance pour tous : Pavel Durov cède à la pression, Telegram pourra balancer ses utilisateurs à la Kommandantur
Les conditions d’utilisation de Telegram ont changé, alerte le magazine Nexus.
« Si Telegram reçoit une ordonnance valide des autorités judiciaires, nous pourrons divulguer votre adresse IP et votre numéro de téléphone. »
Une info confirmée par BFM qui se réjouit que « les numéros de téléphone d'utilisateurs faisant l'objet d'une demande légale et valide » seront divulgués.
Reste à faire confiance aux autorités pour que les « demandes légales » ne concernent que la lutte contre la « pédophilie » et la « cybercriminalité », dans un pays où certaines opinions constituent un délit.

Bernard Pivot, Les mots de ma vie (2011)

"J'aurais pu dire "vieillir, c'est désolant, c'est insupportable, c'est douloureux, c'est horrible, c'est déprimant, c'est mortel", mais j'ai préféré "chiant" parce que c'est un adjectif vigoureux qui ne fait pas triste. Vieillir, c'est chiant parce qu'on ne sait pas quand çà a commencé et l'on sait encore moins quand çà finira. Non, ce n'est pas vrai qu'on vieillit dès notre naissance. On a été longtemps si frais, si jeune, si appétissant. On était bien dans sa peau. On se sentait conquérant, invulnérable. La vie devant soi, même à cinquante ans, c'était encore très bien.... même à soixante.
Si, si, je vous assure, j'étais encore plein de muscles, de projets, de désirs, de flamme. Je le suis toujours, mais voilà, entretemps, j'ai vu le regard des jeunes... des hommes et des femmes dans la force de l'âge qui ne me considéraient plus comme un des leurs, même apparenté, même à la marge. J'ai lu dans leurs yeux qu'ils n'auraient plus jamais d'indulgence à mon égard, qu'ils seraient polis, déférents, louangeurs, mais impitoyables. Sans m'en rendre compte, j'étais entré dans l'apartheid de l'âge."

24 septembre 2024

La surprenante évolution des températures sur 485 millions d'années

Vincent Verschoore

Extrait de l'article du Washington Post :
"La chronologie, publiée jeudi dans la revue Science, est la reconstruction la plus rigoureuse des températures passées de la Terre jamais réalisée, affirment les auteurs. Créée en combinant plus de 150 000 preuves fossiles avec des modèles climatiques de pointe, elle montre le lien étroit entre le dioxyde de carbone et les températures mondiales et révèle que le monde était beaucoup plus chaud pendant la majeure partie de l'histoire de la vie animale complexe.
Au plus chaud, l'étude suggère que la température moyenne de la Terre a atteint 36°C – bien plus que les 14,98°C historiques que la planète a atteints l'année dernière."
La conclusion générale de l'article est que cette étude démontre le lien causal entre le taux de CO2 et la température moyenne globale, que cette variation peut être extrême, et que la hausse actuelle rapide de cette température est due à l'augmentation de CO2 associé à l'activité humaine.
On peut remarquer au moins deux choses : d'une part la température actuelle moyenne de la planète est à son niveau le plus bas depuis 485 millions d'années (avec un niveau similaire voici quelque 330 millions d'années), et donc on peut penser que si l'humain n'existait pas, elle aurait tendance à remonter tout à fait naturellement, comme elle le fait depuis toujours.
D'autre part, si la corrélation entre température et CO2 se vérifie, ce n'est pas le cas de la causalité : est-ce le CO2 qui pilote la température, ou est-ce la température qui pilote le CO2 ?
Comme le dit la co-autrice de l'étude :
"Cette étude montre clairement que le dioxyde de carbone est le principal facteur influençant les températures mondiales à travers les temps géologiques", a déclaré Jessica Tierney, paléoclimatologue à l'université de l'Arizona et coauteur du nouvel article. "Lorsque le taux de CO2 est faible, la température est froide ; lorsque le taux de CO2 est élevé, la température est chaude."
Néanmoins, hors la sphère du GIEC tout le monde ne s'accorde pas sur le lien causal entre CO2 et température. Ce que l'on sait, c'est qu'il était extrêmement bas depuis au moins 800 000 ans (selon les données extraites de carottes glacières), et qu'il a dépassé son seuil haut naturel (300 ppm) dans les années 1940-50, pour atteindre 420 ppm aujourd'hui.
Selon le site earth.org, la Terre connaissait un taux similaire de CO2 voici 20-30 millions d'années, avec des températures de 4-6°C supérieures à l'actuelle. Ce qui n'est pas une bonne nouvelle, car même les idéologues du "net-zéro" savent qu'au mieux du mieux on peut espérer freiner voire arrêter la hausse des émissions anthropiques de CO2 d'ici quelques décennies, mais certainement pas faire diminuer le taux de CO2 vu que la hausse de température, réputée inévitable, entraine mécaniquement une hausse du taux de CO2 (effet de feedback positif).
On en revient toujours à la même question : se battre contre le CO2, ou apprendre à mitiger les effets de la hausse de température ? Les autorités techno-totalitaires veulent nous persuader que la réponse A est la bonne, mais la simple observation du monde actuel démontre de manière flagrante qu'elle n'est pas possible : nous consommons toujours plus de carburants fossiles, et les "élites" qui nous font la morale consomment elles-mêmes de manière toujours plus ostentatoire, sans même parler de leur amour des guerres – le pire du pire en matière climatique.
Il va dont falloir se débrouiller sans elles ou, plus précisément, malgré elles.



23 septembre 2024

France : des dirigeants en roue libre

H16

H16 signe des chroniques qui sont d’une telle lucidité anti-gouvernementale que leur auteur est haï par l’oligarchie qui, tirant les ficelles de ses pantins, se voit constamment démasquée dans ses turpitudes, d’où le pseudonyme H16, qui cache un haut fonctionnaire très au fait de ce qui se passe dans les officines de l’Élysée et de Bruxelles.

23/9/2024 - Ah, ça y est ! Grâce à Super Barnier, nous disposons à présent d’un fort beau gouvernement état neuf, très peu servi. Et vu les cadors qui le composent, on sait que le pays va sortir en chantant de l’ornière dans laquelle son président l’avait malencontreusement fourré : en effet, grâce à la pirouette de la dissolution, nous sommes passés d’une situation complexe où le chef de l’État semblait avoir perdu les coudées franches ainsi qu’une partie de sa légitimité, à une situation encore un peu plus complexe où il a perdu encore un peu plus de ses marges de manœuvre et le peu de légitimité qui lui restait.


Voilà assurément, un progrès pour Macron qui, une fois encore, vole de victoire en victoire.

Certes, les plus naïfs persistent à penser que Macron, fin stratège, aurait prévu toute la piteuse séquence qui nous a été infligée depuis les élections européennes, faisant ainsi mine de prendre la mouche après la déculottée de Cunégonde Hayer aux européennes, il aurait en réalité profité de cette déroute largement anticipée afin – via la dissolution – de rebattre habilement les cartes pour forcer le pays dans l’impasse dans laquelle il se trouve actuellement.

Les moins naïfs s’interrogeront sur l’intérêt de cette impasse, sur le bénéfice politique d’une assemblée bloquée et le gain obtenu de l’absence de gouvernement : le pays aurait plutôt besoin d’inspirer la confiance et la sérénité et absolument tout dans les séquences politiques qui se sont succédées depuis la dissolution montrent fébrilité, approximation et gesticulations.

Pire : avec le départ du nigaud de Bercy, on se rend compte que les finances françaises sont en pleine déconfiture et qu’il va falloir trouver 10, pardon 20 pardon 50 ou 60 milliards d’euros très très vite pour éviter de mauvaises surprises d’ici à la fin de l’année…

Heureusement, le calibre de ceux qui ont été placés par Barnier à l’Économie d’un côté et au Budget de l’autre laissent présager le meilleur : tous deux jeunes et inconnus au bataillon, l’un énarque – on en manque tant, en France ! – l’autre repêché de la BPI et autres émanations de l’État, tous deux macronistes de la première heure (et probablement de la dernière), il fallait au moins ce niveau d’inconscience pour se lancer dans ces ministères pas du tout minés.

Vraiment, la direction générale maintenant impulsée par le couple Barnier-Macron montre sans la moindre ambiguïté que le pouvoir a consciencieusement fait l’impasse sur le vote du peuple, ses préoccupations et qu’il n’a absolument rien à carrer de ce qui se passe effectivement dans le pays : alors que les Français ont très clairement indiqué par leurs votes qu’ils ne voulaient plus des bras cassés macronards, c’est dans ce vivier de semi-habiles terminés à la chaux que piochent allègrement le président et le blob mou qui lui sert de Premier ministre.


En réalité, ce gouvernement est la confirmation de ce que l’on pressentait déjà : on observe maintenant une partition complète entre la France provinciale, la France périphérique et la France de centre-ville.

Cette dernière est, sans même beaucoup caricaturer, cette France des petits bourgeois aux fins de mois sans souci, mondialistes et connectés au reste du monde, éco-conscients en diable et, parce qu’auto-définis comme “de bonnes personnes”, obstinément attachés aux discours lénifiants des médias de grand chemin, dans un extrême-centre sans compromis : ils ont signé pour le monde d’après, ils l’appellent de leurs vœux car croient farouchement qu’ils vont y gagner. Par nature, ils ne représentent en réalité plus qu’une frange assez minoritaire de la population totale mais comme ils sont à la tête des médias, des administrations, des grandes entreprises et des lieux de savoir et de pouvoir d’où l’on parle, on les voit tout le temps et on les croit donc nombreux.

Par opposition, la France périphérique, c’est cette masse nettement plus nombreuse de population qui voudrait bien accéder aux avantages et émoluments de la frange précédente notamment parce qu’elle est en contact quotidien avec elle, qu’elle en hume les fragrances enivrantes et qu’elle jalouse son pouvoir et ses introductions partout où il faut être. Là où la petite frange bobo vote bien sagement pour les macroneries, les républiconneries ou les autres horizonades ensemblistes, cette France périphérique estime trouver son compte auprès du Nouveau Front Populaire et des cas sociaux qui l’animent de façon colorée.

Enfin, par élimination, les principaux problèmes de la France provinciale n’étant abordés par aucun des blobs politiques précédents et ne semblant occuper un peu l’esprit que du Rassemblement National et de ces “divers droite” (rapidement fourrés à l’extrême-droite par la presse peu soucieuse de nuances), tout le reste de la population ou à peu près se retrouve donc là.

Le souci de cet état des lieux est que, par différents artifices démocratiques et politiques comme on l’a vu ces derniers mois, ce dernier groupe est sous-dimensionné par rapport à son assise populaire. Pire, les deux autres blocs n’ont pas du tout à subir les mêmes avanies que ce troisième. Le premier est à l’abri de l’insécurité et le second bénéficie largement des mannes de l’impôt, très essentiellement ponctionné sur le troisième.

En fait, la France est revenue à la situation d’Ancien Régime où le tiers-État paye toutes les factures (économiques, sécuritaires et sociétales).


Au passage, ce constat n’est d’ailleurs plus unique à la France : petit à petit, en Europe, on observe la même cristallisation avec des peuples, perclus d’impôts et de contraintes administratives de plus en plus ubuesques, admonestés sans arrêt par les Pères La Morale de l’élite mondialiste qui s’est progressivement arrangée pour conserver le pouvoir et en tenir éloigné ces peuples turbulents (populistes même !) dans un coup silencieux fort bien décrit ici : en France comme en Europe et de façon similaire aux États-Unis, les non-élus construisent une société parallèle, loin des pénibles contraintes introduites par les élections.

Quant à ces dernières, elles continuent avec plus ou moins de fraudes d’ailleurs mais n’aboutissent qu’à placer des factotums plus ou moins crédibles dans des institutions dont le pouvoir réel, mesurable, est rapidement devenu nul. L’Assemblée française en est un exemple, devenue chambre d’enregistrement quelque peu accessoire, le Parlement européen en est un autre.

Oh certes, l’opinion publique peut ainsi s’exprimer, des politiciens peuvent tout à fait être élus, mais finalement, les États et les administrations font exactement comme elles avaient prévu de faire depuis belle lurette, sans aucunement tenir compte des élections, des programmes et des promesses (de toute façon, qui les tient, hein). Ce n’est pas une vue de l’esprit, cela a même été quantifié (on pourra lire à profit ce récent billet).

Cependant, d’après vous, combien de temps peut tenir la supercherie ? Combien de temps peut tenir ce système alors que les élites ne s’imposent plus aucune limite et considèrent de plus en plus ouvertement que le peuple se trompe, qu’il est bête, inutile, ne sent pas bon et doit, à ce titre, disparaître ?

Les élites semblent persuadées pouvoir se passer du peuple. Mais à mesure que les tensions s’accumulent, il apparaît maintenant évident que le peuple n’est pas d’accord et qu’il entend de plus en plus le faire savoir.


https://h16free.com/2024/09/23/78720-france-des-dirigeants-en-roue-libre
Vincent Verschoore

Dans le Brandebourg, le SPD fait de la résistance, mais l’extrême droite progresse nettement
Les sociaux-démocrates arrivent en tête de l’élection régionale du Brandebourg, à l’est de l’Allemagne, considérée comme un test pour la coalition gouvernementale au pouvoir. Mais ils sont talonnés par l’AfD, le parti d’extrême droite. Les Verts décrochent et l’Alliance Sahra Wagenknecht confirme sa percée.
Le décrochage des Verts, alors que l'on parle partout de catastrophe climatique et de transition énergétique, est sans doute le prix de la trahison exercée par ce parti : applaudissement de l'attaque contre Nordstream (propriété allemande) par ses "alliés", ayant mené à la grave panne économique actuelle de l'Allemagne au seul bénéfice des producteurs de gaz américains, et le support hystérique à l'escalade guerrière contre la Russie mené par son ex-présidente Annalena Baerbock, ministre inepte et dangereuse des affaires étrangères allemandes sous le régime Scholz.
Un vide à gauche en partie comblé par la nouvelle alliance BSW de Wagenknecht, ex-Die Linke, une alternative à l'AfD pour ceux que la vassalité allemande aux intérêts économiques et géopolitiques US révulse. 23/9/2024