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7 octobre 2024

Natalia Routkevitch


« Nous gagnons chaque bataille contre le terrorisme, mais nous perdons la guerre. »

Peu de temps après le tremblement du 7 octobre 2023, cherchant à mieux comprendre le fonctionnement des services israéliens, je suis tombée sur le documentaire franco-israélien « The Gatekeepers », qui avait fait sensation en 2013. Dix ans plus tard, il résonnait comme une inquiétante prophétie et donnait les clés pour prévoir la suite du 7 octobre.
Dans ce film, cinq anciens directeurs du Shin Bet, le service de sécurité intérieure israélien – Avraham Shalom, Yaakov Peri, Carmi Gillon, Ami Ayalon et Avi Dichter – ainsi que le directeur en poste à l’époque, Yuval Diskin, confient au réalisateur Dror Moreh les rouages de leur institution depuis la victoire d'Israël lors de la guerre des Six Jours. Il est rare d'entendre des témoignages aussi directs, marqués par une autocritique aussi profonde, de la part des dirigeants des services de renseignement.
Ainsi, Avraham Shalom admet que les services israéliens n’ont jamais eu de véritable stratégie, se contentant de mesures tactiques. « Nous n'avons pas su anticiper les événements majeurs, remarque Yuval Diskin. - Nous avons été pris de court par la première Intifada, la deuxième Intifada, et même l’assassinat de Rabin… »
Les assassinats ciblés de terroristes, souvent accompagnés de « dommages collatéraux » (la mort de civils innocents), les arrestations de milliers de suspects, les perquisitions, les interrogatoires et les tortures – les anciens chefs du Shin Bet relatent, presque avec détachement, des décennies de guerre contre le terrorisme. Mais leurs récits révèlent également à quel point les actions de leur service, loin d’apaiser les tensions, ont contribué à l’escalade de la haine et de la méfiance réciproques.
« Nous sommes devenus très cruels, » reconnaissent-ils. « Nous avions tant de travail pendant toutes ces années que nous n’avons jamais pris le temps de réfléchir à ce que voulaient réellement les Palestiniens ni à comment la paix pourrait être possible. »
Leurs confessions semblent confirmer les sombres prédictions du philosophe israélien Yeshayahu Leibowitz, qui avait averti dès la fin de la guerre des Six Jours que, si Israël tentait de maintenir sa domination sur un autre peuple sur les territoires occupés, il en paierait un lourd tribut moral et politique. « Un pays qui gouverne une population hostile d’un million d’étrangers se transformera inévitablement en un État du Shin Bet, avec toutes les conséquences que cela implique en termes de liberté d’expression, de pensée et de démocratie », écrivait Leibowitz en 1967.
Lorsque Dror Moreh rappelle cette prédiction à Yuval Diskin, celui-ci répond qu’il est d’accord avec chaque mot. Depuis 1967, dit-il, Israël mène une politique vouée à l’échec, qui s’avère être autodestructrice.
Les mots les plus terrifiants sont peut-être ceux d’Avraham Shalom, considéré comme l’un des faucons les plus durs du Shin Bet : « Nous sommes devenus comme les nazis. Bien sûr, nous ne traitons pas les Palestiniens comme les Allemands ont traité les Juifs. Mais nous agissons envers les Palestiniens comme les nazis l’ont fait envers d’autres peuples occupés – les Belges, les Polonais, les Tchèques… »
« Nous gagnons chaque bataille contre le terrorisme, mais nous perdons la guerre, » admet Ami Ayalon à la fin du film, lui qui a aidé Moreh à obtenir ces entretiens exclusifs.
Ayalon cite des mots prononcés par un médecin palestinien qu’il connaissait, lors de la deuxième Intifada. À l’époque, ces paroles l’avaient étonné, mais aujourd’hui elles prennent tout leur sens. « Nous avons gagné, » lui avait annoncé le Palestinien, alors que la répression violente faisait rage et que l’espoir d’un État palestinien s’évanouissait. « Nous avons gagné, parce que notre victoire, c’est de voir vos souffrances. » 6/10/2024

Mais où part le pognon ?

H16

7/10/2024 - En France, le salarié ne le sait pas, mais il vaut beaucoup plus que ce qu’il est payé. Beaucoup, beaucoup plus. Mais voilà, il n’est pas seul sur son salaire…

En réalité, quand le salarié français gagne de l’argent, il en gagne un peu pour lui et surtout beaucoup pour les autres. C’est important, les autres, d’autant qu’ils sont tous les jours plus nombreux.

Et combien part pour les autres ? Sur 100 euros qu’un salarié moyen gagne par son travail, 54 euros (oui, oui, plus de la moitié) repartent dans les caisses de l’État et des administrations diverses. Et ce n’est qu’en première approximation.


En effet, une fois le salaire sur le compte bancaire, le Français doit s’acquitter d’autres taxes : il devra donc en retirer les taxes sur l’énergie, le carburant ou le carbone, les malus divers et variés, qui s’insinuent un peu partout dans ses achats quotidiens. Bien sûr, il y a aussi les grosses ponctions occasionnelles : les taxes dodues sur l’immobilier, sur les plus-values boursières, les livrets ou l’assurance-vie, ainsi que les taxes sur l’héritage, …

Ceux qui voudront découvrir une liste (incomplète) des taxes et impôts actuellement en cours en France pourront se rendre ici.

Cependant, avec tout ce pognon (“de dingue”), l’État devrait péter la forme. Or, en réalité, c’est la déroute.

Ainsi, le régalien affiche des sous-performances alarmantes. L’armée montre des signes de fatigue assez consternants, la police est débordée, la justice est de plus en plus lente et ses échecs de plus en plus catastrophiques sont maintenant visibles de façon quasi-quotidienne dans la presse. Est-il besoin de revenir sur la hausse régulière de l’insécurité, avec des coups et blessures volontaires multipliés par 5 depuis 1996 ?


Et hors régalien, c’est pas franchement mieux…

Ainsi, l’école “♩ Laïque & ♪ Républicaine” forme de moins en moins bien. Le nombre d’élèves qui ne savent pas lire, écrire et compter lorsqu’ils arrivent en sixième grimpe tous les ans, ce qu’attestent des scores PISA de plus en plus médiocres. Les copies incompréhensibles au collège puis au lycée ne sont plus rares.


Si l’on regarde du côté des hôpitaux, ces derniers affichent un déficit croissant (1,3 milliards d’euros en 2022). Le temps moyen pour un rendez-vous chez un spécialiste est aussi passé de 4 jours en 2019 à 10 jours en 2024. Quant au nombre d’équipements d’imagerie médicale (scanners et autres) par habitant, la France se situe confortablement entre… le Chili et l’Estonie. Pour comparaison, la Suisse en a plus du double et le Japon plus du quadruple (chiffres OCDE).


On pourrait passer d’autres domaines où l’État intervient plus ou moins massivement, les résultats seraient aussi peu glorieux. Et pire que tout, chaque année, même s’il gagne 293 milliards, l’État en dépense 455 (chiffres 2023) et ajoute un gros paquet de dettes aux plus de 3000 milliards d’euros déjà entassés.


Cependant, à un moment donné, il va bien falloir se poser cette question qui fâche : mais alors, où diable passe tout ce pognon de dingue ?

Eh bien, dans plein de joyeux ruisseaux qui irriguent des poches très bien réparties mais pas toujours bien identifiées sur tout le territoire.

Par exemple, l’argent de dingue, il part dans des milliers de petits salaires, ceux des fonctionnaires notamment (de la fonction publique d’État un peu, mais surtout hospitalière ou territoriale). Oh, bien sûr, il ne s’agit pas de dire ici qu’on les surpaye ! Ce n’est pas le cas : chacun n’est pas très cher, mais il y en a beaucoup. Et surtout, il y en a de plus en plus. Leur nombre croît beaucoup plus vite que la population. Près de deux fois plus vite, même.

Ainsi, en 1997, pour une population de 59.97 millions d’individus, on comptait 4,65 millions de fonctionnaires. Alors qu’en 2021, la population a cru de 13% à 67.76 millions, celle des fonctionnaires a explosé à 5,674 millions (soit 22% d’augmentation).


Par exemple, l’argent de dingue, il part dans les centaines d’aides instaurées pour compenser (un peu) les taxes et impôts délirants : les chèques bidules (énergie, réparation, chaudière, …), les allocations machins, les primes trucs s’entassent pour des montants toujours plus élevés.

Le pire est que les Français sous-utilisent ces aides car il y en a trop et qu’elles sont trop compliquées à obtenir. Ainsi, 10 milliards ne sont donc pas attribués tous les ans, et heureusement ! Si ces sommes étaient effectivement réclamées, le déficit serait encore plus profond.

Par exemple, l’argent de dingue, il part dans le choix de certaines protections sociales, comme les retraites du public dont une partie est abondée directement par le budget de l’État afin d’éviter une faillite gênante. Comme l’indique le COR, “dans le régime de la fonction publique de l’État, les ressources du système dépendent, en plus des cotisations des salariés, de subventions d’équilibre.”

Par exemple, l’argent de dingue, il part dans des énormes subventions aux associations lucratives sans but. On parle ici de 23 milliards qui sont distribués tous les ans… quasiment sans contrôle. Ces associations devraient vivre des dons de mécènes et des versements des adhérents. En pratique, certaines associations sont devenues de véritables entreprises (comme par exemple le groupe SOS, très lié – hasard commode – à la Macronie et qui emploie plus de 20.000 personnes).

Ici, comme avec les chèques énergie qui essayent de compenser les impôts vexatoires, ces subventions d’associations essayent de compenser le faible dynamisme entrepreneurial français : comme on tabasse les entreprises et qu’on arrose les associations, les premières périclitent et les secondes se multiplient.

Celles qui ont une utilité sociale n’ont pas besoin de subventions : des Français moins perclus d’impôts pourront donner. Les autres sont juste un habillage sur du détournement de fonds publics.


Par exemple, l’argent de dingue, il part dans toutes ces dépenses qu’on n’a pas les moyens de payer mais que les accointances, les copains et les coquins parviennent toujours à faire financer. Cela va de l’art subventionné (l’explosion des giratoires en France n’y est pas étrangère) jusqu’aux “recherches” sur les sujets les plus farfelus…


Par exemple, l’argent de dingue, il part dans des dépenses diverses en petits fours et représentation alors qu’on n’en a plus les moyens non plus. On pourrait prendre exemple (parmi des douzaines) de l’explosion des aides internationales : on est passé de 10.3 milliards d’euros en 2018 à 15.1 milliards en 2022 (soit une augmentation de 46% en 4 ans) alors que les recettes de l’État passaient de 242 milliards à 244 milliards dans le même temps (0.8%)

En 2013, Agnès Verdier-Molinié montrait qu’on pouvait faire 60 milliards d’économie tous les ans. Maintenant, on pourrait sans problème grimper à 90 milliards.

En fait, à la question “où part le pognon”, il faut répondre un peu tout ce qui précède : des milliers de petits et de gros ruisseaux qui font d’énormes fleuves de gaspillages et de détournements.

Sous l’Ancien-Régime, le peuple était aussi perclus d’impôts et de taxes, mais ces dernières ne se montaient pas à 70 ou 80% des salaires perçu, loin s’en faut. En réalité, il faut comprendre que le capitalisme et la liberté d’entreprendre ont permis des gains de productivités si extraordinaires que l’État a pu faire grossir toujours plus sa part, au point d’être maintenant de très loin le principal bénéficiaire de ces gains.

Dans les pays occidentaux, et en France en particulier, le citoyen n’a que les miettes de sa productivité.

Et contrairement à ce que les gauchistes – incultes en économie – braillent sans cesse, le plus gros bénéficiaire n’est pas le patron, mais l’État, de loin.

C’est ce qui explique que le PIB/habitant en Suisse (93.000 USD) est 23% supérieur à l’américain (76.000 USD) qui est presque le double du français (40.000 USD). Pour rappel, en 1980, le PIB/habitant suisse était de 19.300 USD, le français de 12.700 et supérieur à l’américain (12.600 USD alors).

La France a choisi le socialisme et de faire grossir son État. Elle est maintenant endettée, pauvre et en faillite.

Ce pays est foutu.


https://h16free.com/2024/10/07/78847-mais-ou-part-le-pognon

5 octobre 2024

LE SEUL VRAI COMPLOT IGNORÉ DE LA MOITIÉ DU MONDE

Gabriel Nerciat

Depuis le début du procès de Mazan, quand j'entends causer certaines féministes, j'ai l'impression qu'elles se prennent pour les héroïnes d'un roman complotiste ou d'un film de Roman Polanski – que par ailleurs elles détestent.
À les entendre, elles auraient soudain découvert et révélé au monde notre secret le plus ancien et le mieux caché (par nous, je veux dire les hommes de souche européenne encore vaguement attirés par les charmes de l'autre sexe) : notre plaisir constant, évident et le mieux répandu est de droguer nos épouses, concubines ou maîtresses afin de les offrir à leur insu non seulement à la jouissance de nos amis proches (parbleu, c'est qu'on sait recevoir et partager, nous) mais même à celle du premier quidam ou poivrot qui passe sur la Toile ou dans la rue ("jouir sans entraves", comme disait l'autre).
Et puis, voilà, donc : maintenant, il ne nous reste plus qu'à avouer.
Notre dernier petit secret d'initié, vieux comme Sardanapale, vient d'être éventé.
Non seulement nous avons renoncé à l'art équestre et aux réunions d'anciens combattants, mais on ne pourra même plus prêter notre chérie à nos copains de beuverie et nos collègues de bureau au début du week-end : si ce n'est pas malheureux.
À la place, le soir, on lira solitairement les livres d'Irène Théry et de Mona Chollet pendant que les femmes partiront en croisière pour Lesbos ou la cité onirique de Fellini.
Si l'on s'endort au bout de dix pages, sûr au moins que les "autrices" (quel sévice) ne viendront pas abuser de la profondeur de notre sommeil.

Alexis Haupt

Sinon, maintenant que les journalistes commencent à reconnaître publiquement qu'ils savaient pour l'inefficacité du vaccin mais qu'il était interdit de le dire, bref maintenant qu'ils reconnaissent qu'on leur a demandé de cacher la vérité et qu'ils ont obéi à cette injonction totalitaire, on attend quoi pour le grand procès international ?
Non, parce qu'en plus de la censure, de la tromperie, de la propagande, du terrorisme d'État, de la répression, de la manipulation de masse, de l'ostracisme, de l'extorsion de consentement, de la fabrique des boucs émissaires, etc., il y a eu des morts suite aux effets indésirables et il y en aura encore. C'est pas rien quand même.

4 octobre 2024

Régis de Castelnau

Rubrique : comiques

La bande des « comiques » bien-pensants de France Inter étant complètement usée, le système essaye de nous en fourguer un autre. Sofia Aram ne peut pas faire l’affaire, elle n’a jamais fait rire personne et sa soumission à l’oligarchie est trop caricaturale.
Alors va pour celui-là. Il ne manque rien à sa panoplie, nullité et arrogance. Mais en plus il est très bête. Le voilà qui crache le morceau à propos de l’immigration. Traduction : « Si on ne fait pas venir des immigrés, soumis et mal payés, pour faire le sale boulot devant chez nous ça va être l’horreur. Nos prolos à nous, ce sont rien que des feignants qui veulent être bien payés et qu’on leur parle meilleur. Ceux-là on n’en veut plus, qu’ils retournent dans leur périphérie pourrie et qu’ils crèvent. Les immigrés, qui réparent nos trottoirs, qui font la plonge dans nos restos, qui nous livrent nos repas sur leur vélo à minuit sous la flotte, qui font le ménage dans nos bureaux à cinq heures du mat, qui gardent nos gosses, ils ne sont pas exigeants. Et en plus quand ils sont sans-papiers c’est encore mieux, parce qu’ils ferment leur gueule. »
« L’armée de réserve du Capital » dont le camarade Marx nous avait parlé, le comique, pour son petit confort, il est à fond pour.

Quand l’immobilier va, tout va

H16

4/10/2024 - C’est un véritable spectacle d’équilibrisme que nous offre actuellement le gouvernement Barnier dont l’absence de colonne vertébrale autorise des cabrioles assez spectaculaires, reconnaissons-le.

D’un côté, le brave Michel sent – de moins en moins confusément – qu’on l’a placé dans un traquenard en lui présentant une situation économique bien plus rose qu’elle ne l’est réellement et qu’il découvre, chaque jour, un peu plus sombre que la veille.

De l’autre, le même Michel doit faire assaut de calme et de pondération même lorsqu’il explique à tous qu’il a hérité d’un déficit phénoménal : la première chose que nos politiciens redoutent actuellement, c’est de voir les marchés s’agiter. Les frémissements des bons d’État français montrent une passable fébrilité des acheteurs puisque ces derniers les classent au même niveau de risque que ceux de la Grèce ou de l’Espagne, de plus en plus loin de l’Allemagne ou des autres pays du Nord de l’Europe ; ce serait vraiment dommage que, subitement, ces marchés estiment la situation budgétaire française trop délicate et renoncent donc à prêter au gouvernement les sommes de plus en plus colossales qu’il crame actuellement avec gourmandise.

Bref, Michel fait dans un funambulisme délicat partagé entre la nécessité de donner quelques informations essentielles aux Français, histoire de préserver ses miches si tout doit partir en cacahuètes sur l’air du “Je ne vous ai rien caché”, et l’exigence de garder tout le monde calme même si le gouffre apparaît maintenant à tous pour ce qu’il est vraiment.


Dès lors, on se demande comment ses ministres vont continuer à piloter les administrations de ce pays à mesure que les nouvelles vont s’empiler sans qu’aucune possibilité d’adoucir le tableau ne se présente plus.

Ainsi, la presse en profite actuellement pour faire savoir que si le marché du travail français a pour le moment conservé ses joues roses, c’est essentiellement parce que les trois quarts des emplois qui y ont été créés récemment sont le fait… du public. Autrement dit, une part de plus en plus conséquente du déficit abyssal doit son existence à l’ouverture des robinets à pognons pour camoufler l’effondrement de l’emploi en France.

Ici, on peut réellement parler d’effondrement même si la presse fait l’impasse complète sur cette idée : en réalité, les défaillances d’entreprises battent actuellement des records et certains articles parlent d’une vague qui n’en finit pas de croître.

Avec des procédures de sauvegarde en hausse de 56% par rapport à 2019 et de 35% pour les redressements judiciaires, on ne peut pas dire que le tissu économique de petites et moyennes entreprises française se porte de mieux en mieux. ETI et grosses PME subissent actuellement un choc particulièrement violent.


Certains jouent l’optimisme, en expliquant essentiellement qu’il ne s’agit que d’un rattrapage des faillites qui auraient dû intervenir pendant les années pandémiques. On peut s’interroger sur la pertinence de ce calcul, sachant que ces faillites semblent intervenir au moment même où l’État enregistre un de ses plus beaux dérapages budgétaires : le “quoi qu’il en coûte” doit être payé, d’une façon ou d’une autre et il semble que le moment de la facture soit arrivé.

Ce qui explique que les tribunaux de commerce soient débordés, et montrent un peu moins de sérénité que les experts de l’OFCE auparavant cités.

Autrement dit, entre les faillites à gogo et la fin de l’argent magique des autres et donc des créations d’emploi dans le public pour camoufler la déroute, le chemin pris par le pays ces prochains mois pourrait tourner au rocailleux.

On pourra se rassurer en se rappelant que lorsque le bâtiment va, tout va.


Manque de bol, le bâtiment ne va pas.

Un récent rapport parlementaire a épluché les conditions locatives de différentes grandes villes françaises pour arriver à la conclusion que ce marché n’est plus réellement rentable : actuellement, devenir propriétaire pour louer se traduit essentiellement par une perte financière (soit une perte sèche, soit une perte comparé aux rendements qu’on peut obtenir ailleurs avec moins de soucis).

Ceci intervient alors que le pays connaît déjà une crise assez importante du logement, notamment engendrée par les lois délirantes asymétriquement ultra-favorables aux locataires et les décisions assez constamment débiles de certains maires croyant aider les pauvres petits locataires mais provoquant en grande partie les pénuries observées actuellement.

Ce souci dans le locatif se double d’un autre problème, dans l’immobilier en général et dans la construction en particulier : l’année 2024 continue décidément sur la lancée précédente, déjà peu brillante, où l’on constate une baisse des mises en chantier (de plus de 20%), des offres d’achat d’immobilier en chute de 15% par rapport à la fin 2023. Quant aux ventes aux particuliers, elles ont particulièrement dégringolé avec une baisse de plus de 30% (40% pour la région parisienne). Quelques jolies infographies illustrent assez bien ce constat.

Les professionels du milieu se rassurent comme ils peuvent et rappellent, à tout hasard, que les besoins en logement sont très importants, et que les hausses de taux, provoquant mécaniquement une baisse du pouvoir d’achat, ont forcé les vendeurs à baisser leurs prix. Logiquement, la crise ne perdurera pas, n’est-ce pas ?

En fait, avec la fin de la génération Baby Boom, le nombre de logements disponibles ne va cesser de croître. Parallèlement, le pouvoir d’achat des Français n’est pas prêt de s’améliorer, et avec Barnier qui, patelin, nous prépare gentiment à une sodomie fiscale exceptionnelle, on peut même raisonnablement tabler sur une dégradation rapide et sensibles dans les mois qui viennent.

En pratique, les baisses qu’on observe actuellement ne sont qu’un timide début. La bulle immobilière qui a propulsé le prix des logements à des niveaux stratosphériques notamment dans les grandes villes, Paris en tête, va inéluctablement rencontrer l’aiguille pointue de la réalité économique désastreuse du pays. Or, quand l’immobilier ne va pas du tout, rien ne va.

Dans ce contexte, les gesticulations de Barnier risquent de tourner court très vite. Eh oui, ce pays est foutu.


https://h16free.com/2024/10/04/78807-quand-limmobilier-va-tout-va
Jean Mizrahi

75% des créations d'emploi sont le fait de l'État... Voilà le signe que la France va très très mal, et que nous avançons à marche forcée vers la faillite, gentiment renommée "défaut de paiement".

Vincent Verschoore

4/10/1024 - Berlin : Macron fait du Macron. Il reconnaît que l'Europe, pour les Américains, passe après les US et la Chine dans l'ordre prioritaire (bravo !), mais que leur domination sur l'Europe via l'Otan n'est pas discutable (ah, pourquoi ?), mais qu'en même temps l'Europe doit revoir sa stratégie sécuritaire. Ce qui veut dire quoi, si ce n'est de se dégager du joug US / Otan ?
Pour lui et sa bande de psychopathes, cela veut dire faire croire aux Français / Européens que la Russie se prépare à nous attaquer, qu'elle est notre première menace. Manipulation grossière et anxiogène, comme toujours. Pourquoi, comme le relève Emmanuel Todd, n'y a-t-il pas de débat parlementaire sur cette question ? Qu'au moins, si Macron veut la guerre nucléaire avec les Russes, tout le monde en saisisse les conséquences...


Vincent Verschoore

4/10/2024 - La bombe démographique a fait long feu, et la réalité actuelle est que la totalité de la planète, hors Afrique, est en dessous du seuil de renouvellement de sa population (qui se situe à 2,1 enfants par femme en moyenne).
L'Afrique passera sous ce seuil vers 2090. L'Europe est à 1,5, l'Asie du SE à 1,4, l'Asie centrale résiste mais passera sous le seuil d'ici dix ans. La Chine est à 1,6, l'Inde à 2, en baisse.
Le facteur N°1 impactant la le taux de renouvellement est le choix des femmes de procréer, ou pas. Le reste, comme les politiques natalistes, le niveau de vie ou l'éducation, n'ont qu'un effet marginal. Même dans les pays musulmans, où la femme maternante est valorisée, la tendance est fortement baissière. Le taux de l'Afrique du Nord, de 3 aujourd'hui, passera sous le seuil de renouvellement vers 2070.
L'enfant concurrence le désir de carrière et de liberté de la femme moderne, où qu'elle soit sur Terre, dès lors que ce choix existe. Le fait est que, en Occident comme en Asie, avoir un ou deux enfants coûte très cher : logement, garde, éducation et "aide au démarrage" impliquent un sacrifice conséquent pour les parents.
A quoi s'ajoute le phénomène d'hypergamie féminine, qui fait qu'en Chine, par exemple, il existe de l'ordre de 30 millions d'hommes célibataires en âge de se marier, mais majoritairement ruraux et peu éduqués, et presque autant de femmes dans le même cas, mais majoritairement urbaines et plus éduquées, en concurrence pour un plus petit nombre d'hommes urbains et aisés. Résultat, un taux de mariages qui s'effondre, entrainant un effondrement de la natalité.
L'immigration choisie par les pays riches est un moyen de compenser, un temps, leur dépopulation en pillant les pays plus pauvres de leurs meilleurs éléments. Ce qui alimente une immigration parallèle non choisie, un double flux dont les USA sont un exemple parfait.
Reste l'évolution technologique pour compenser le déficit productif des sociétés vieillissantes, par ailleurs hautement consommatrices de biens et services. C'est sans doute pourquoi la société semble accepter sans broncher le déferlement de l'IA et de la robotique au sein de la sphère non industrielle : il faudra bien que quelqu'un, ou quelque chose, fasse les courses, la cuisine, le jardin, répare le toit, s'occupe des malades et des vieux, conduise la voiture, et choisisse pour nous nos programmes télé et pour qui il faut voter.
La dépopulation, impliquant le vieillissement rapide de la population actuelle (avec un jeune pour trois vieux d'ici quelques décennies), dessine un monde très différent. Les jeunes refuseront, je l'espère, une démocratie gériatrique qui ferait des jeunes les esclaves des vieux, comme on commence déjà à le voir (par exemple avec la glorification de la guerre, voulue par les vieux mais faite par les jeunes).
Entre le catastrophisme climato-démographique ramenant l'humanité à une sorte de Moyen-Age dystopique, et l'irénisme techniciste voyant dans l'IA et la robotique les clés d'une nouvelle civilisation florissante s'accommodant parfaitement d'une population improductive et clairsemée, existe sans doute un avenir réaliste, mais bien malin celui ou celle qui pourrait aujourd'hui en faire la description.