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18 octobre 2024
Comment en est-on arrivé là ?
H16
18/10/2024 – Sans grande surprise, l’agence de notation Fitch a dernièrement lancé un avertissement à la France devant l’ampleur de la dérive budgétaire constatée dernièrement, ce qui revient à une petite tape sur les doigts.
Pour l’agence, il suffit d’une perspective négative pour faire passer son message. Les plus naïfs se réjouiront que les emprunts du Trésor public n’augmenteront (peut-être) pas leurs taux, pourtant déjà musclés et qui coûtent de plus en plus cher. Les réalistes savent que Fitch suit les directives très politiques que les États imposent à ces agences : il s’agit de ne pas effaroucher les marchés alors que les finances françaises sont dans une situation catastrophique.
Ce déficit – aussi abyssal que caché jusqu’à récemment – donne quelques noisettes à Pierre Moscovici, le président de la Cour des comptes, pour dynamiter facilement le bilan économique de la Macronie, et confirmer l’impression de beaucoup de Français qu’on court, obstinément, vers une catastrophe majeure tant les solutions mises actuellement en avant par les clowns au pouvoir sont parfaitement contraires à ce qu’il faudrait faire d’évidence.
En effet, pour eux, il semble nécessaire d’augmenter encore les ponctions, taxes et impôts qui pèsent sur les Français afin d’équilibrer les comptes (c’est-à-dire de continuer à avoir un déficit monstrueux, juste moins énorme).
Pourtant, si l’on regarde l’ensemble des ponctions qui grèvent un salaire moyen d’un salarié moyen, on comprend assez vite le problème : pour Chloé, la proverbiale “salariée française moyenne”, il s’avère que plus de 60% de ce que l’entreprise débourse pour l’embaucher disparaît dans le tonneau des Danaïdes public.
Concrètement, cela veut dire que Chloé (ou le proverbial Nicolas, pas de sexisme) devra attendre très longtemps avant de pouvoir s’acheter un bien immobilier, qu’elle devra faire très attention avant d’avoir des enfants, voire y renoncer complètement, car avec ce genre de ponction, il est essentiellement très difficile d’épargner. Ce sont aussi des dépenses d’agrément qui n’ont pas lieu et dont le reste de l’économie ne pourra pas bénéficier (tourisme, restauration, artisanat local) et des frais qui seront minimisés alors qu’ils sont pourtant absolument nécessaires (santé, notamment).
Et malgré ces ponctions records, l’État affiche plus de 3200 milliards d’euros de dette, et un déficit défiant toute planification budgétaire.
Alors, heureux ?
Mais saperlipopette, comment en est-on arrivé là ?
Il n’y a bien sûr pas qu’une seule raison, et un simple billet ne pourrait les détailler toutes.
Mais tout de même, la situation actuelle n’est pas arrivée brutalement, dans la surprise et l’étonnement général. Ces dettes colossales, ce déficit monstrueux, ces ponctions de folie et ces services publics de plus en plus médiocres sont essentiellement la résultante de choix politiques multi-générationnels, répétés avec une belle obstination.
On peut tortiller les faits dans tous les sens, il n’en reste pas moins que les principaux responsables de ces dérives, au-delà des évidents coupables actuels (qui devront un jour rendre gorge pour ce pillage, cette incompétence, ce cynisme et cette désinvolture), ne sont nuls autres que Chloé, Nicolas et leurs parents.
Eh oui, ils ont assez constamment voté pour les socialistes de droite et de gauche qui se succèdent au pouvoir depuis 50 ans. Et si, il y a un demi-siècle, on pouvait assez clairement voir les différences dans la façon de gérer le pays, à force de voter pour ceux qui promettaient de distribuer les richesses des uns dans la poche des autres, petit à petit, ces différences se sont estompées et ne sont plus restées que les petites distinctions d’affectation des pillages opérés.
Alors oui, bien sûr, aux dernières élections, Chloé, comme Nicolas, n’avaient guère le choix qu’entre des socialistes de droite ou des socialistes de gauche, les uns promettant de taper plus sur les autres et inversement de l’autre côté du spectre politique.
De fil en aiguille, Chloé, Nicolas et leurs parents ont, par leurs votes répétés, éliminé du paysage politique ceux qui préconisaient d’arrêter les gabegies, les distributions d’argent gratuit des autres, ceux qui rappelaient qu’une dette doit se rembourser.
Bien sûr, ils ont été convaincus par les médias qui, eux aussi, ont choisi la surenchère : ils ont favorisé les cigales, ils ont moqué les fourmis pendant des décennies et ont colporté les âneries agréables des premières en avilissant les dures réalités qu’osaient proférer les secondes. À force, les fourmis n’ont plus été écoutées et les cigales avaient le champ libre.
Bien sûr, ils ont été éduqués par des enseignants, des éduqués, des intellectuels et des experts qui, eux aussi, ont adoré la même surenchère, et ont, eux aussi, chanté les louages des cigales et ridiculisé les avertissements des fourmis.
Mais à la fin, Chloé et Nicolas ont voté pour le consensus. Tout le monde sait que les fourmis libérales sont des connes et des mangeuses de chatons qu’on doit mépriser. Les cigales collectivistes promettent de chanter tout l’été, et de faire durer l’été bien au-delà d’une saison. C’est même dans leur programme politique, pardi. Donc ça doit être top, non ?
Après des années de propagande et de consensus, Chloé et Nicolas, bien dans le rang, sont persuadés que ce sont les “salauds de riches” qui ont pourri le pays. Ils sont persuadés que c’est à eux qu’il va falloir s’adresser pour redresser les finances du pays. Ils ont tout bien approuvé le pass vaccinal, comme on le leur a demandé, par exemple. Ils applaudissent les messages “contre les riches”, et ils descendent dans la rue dès qu’on touche aux avantages des uns ou des autres. Ils croient dur comme fer que les services publics sont “gratuits” voire que le monde entier nous envie notre sécurité sociale !
Formant 90% de la population française, Chloé, Nicolas et leurs parents sont absolument persuadés que le problème est l’ultralibéralisme, les grandes entreprises privées, le capital apatride et l’évasion fiscale. Sur les 10% qui ne pensent pas comme Chloé, Nicolas ou leurs parents, combien comprennent que le responsable de ces dettes, de ce déficit, et de la misère qui est en train de s’abattre sur le pays est l’État, ses administrations tentaculaires, son désir inextinguible de vouloir s’immiscer partout, de s’occuper de tout, tout le temps, de limiter toutes les libertés, de tout contrôler et diriger ? Combien ? 2% peut-être ?
Dès lors, il n’y a pas de doute : ce pays est foutu. Il faudra boire le vin jusqu’à la lie. Il faudra la faillite. Les Français ne comprendront pas tant qu’ils ne seront pas touchés directement, chacun d’entre eux.
Ce ne sont pas les 2% de libéraux qui feront basculer le pays.
La pendaison de l’Empire américain à l’échafaud israélien – Pékin et Moscou assistent au spectacle
Lama El Horr / RI
Le théâtre géostratégique américain, qui connut son apogée au moment de l’éclipse de la Russie post-soviétique, se heurte aujourd’hui à des acteurs récalcitrants.
La Chine, la Russie, l’Iran et un grand nombre de pays du Sud contestent frontalement la distribution des rôles par Washington, scénariste autoproclamé, qui attribue systématiquement les rôles de perdants à ses concurrents géopolitiques, tout en s’octroyant celui de «bon roi sauveur».
Les enjeux sont de taille. Si les acteurs mondiaux acceptent d’incarner les rôles qui leur sont assignés dans le nouveau scénario américain, l’oligarchie occidentale sous leadership américain présidera aux affaires du monde pendant les décennies à venir. Mais si les acteurs refusent de se conformer à ce scénario, alors ils entraveront l’émergence du monde rêvé par Washington. C’est manifestement cette seconde option qui a été retenue, ce qui explique les crises qui déchirent plusieurs régions du monde.
Le dernier scénario en date de Washington
Pour contraindre leurs adversaires géopolitiques à endosser les costumes confectionnés sur-mesure, les États-Unis recourent à une méthode éprouvée : l’intimidation. Celle-ci prend tantôt la forme d’ingérences politico-militaires et de mesures unilatérales coercitives, tantôt la forme de guerres psychologiques.
L’assaut atlantiste contre l’ordre alternatif à l’hégémonie américaine constitue la trame du récit. Comme dans toute œuvre tragique, une charge de fatalisme annonce dès le départ la conflagration à venir.
Le scénario conçu par Washington se déroule à un niveau à la fois horizontal et vertical. Horizontal, car les tensions, crises et affrontements qui impliquent Washington et ses adversaires géopolitiques coexistent sur la scène internationale (G7 vs BRICS, OTAN vs Russie, Israël vs Iran, États-Unis vs Chine). Vertical, car les États-Unis hiérarchisent leur assaut contre les forces anti-hégémoniques en pratiquant une stratégie de poupées russes : les figurines emboîtées sont démembrées une à une, dans l’espoir d’un affaiblissement progressif de la cible finale, la Chine.
Dans cette stratégie verticale de démembrement, la Russie, ainsi que l’Allemagne et le reste de l’UE, ont constitué le premier acte. En Asie de l’Ouest, l’Iran et ses alliés de l’Axe de la Résistance constituent, nous y assistons aujourd’hui même, le deuxième acte. Du reste, comme en atteste la présence militaire accrue des États-Unis dans l’espace indopacifique, les préparatifs vont bon train pour mettre en branle le troisième acte, et atteindre au flanc une Chine censée avoir été affaiblie en amont par le démembrement préalable de ses partenaires stratégiques.
Le deuxième Acte du scénario : démembrer l’Axe de la Résistance
Le deuxième acte est celui qui se joue en ce moment même sous nos yeux, en Asie de l’Ouest. Cet acte, Washington l’a conçu comme un grand spectacle de tauromachie, où l’Axe de la Résistance représente le taureau à abattre, et l’Iran, le poumon du taureau. L’objectif est d’affaiblir la bête, en ciblant tous les membres de son corps : Gaza, la Cisjordanie, Jérusalem Est, le Liban, l’Irak, la Syrie, le Yémen, l’Iran…, jusqu’à sa mise à mort. Plusieurs toreros participent à cet effort : Washington, Londres, Israël et l’Union européenne, mais tous agissent sous les ordres d’un torero en chef, le matador américain – qui se camoufle souvent derrière les flèches israéliennes.
Une scène en particulier se démarque à l’intérieur de ce deuxième acte : celle du «Judas technologique». Sans le savoir, le taureau porte en lui-même son propre poignard, dissimulé dans un bracelet au niveau de ses cornes, de ses sabots, de son flanc… C’est ce qui a donné lieu à l’épisode des pagers et des walkies-talkies, terrorisme d’État israélo-américain qui a poignardé le Liban dans le dos les 17 et 18 septembre 2024.
Cette scène du «Judas technologique», qu’interdit sans équivoque le droit international le plus élémentaire, avait été intégrée, secrètement et en amont, au deuxième acte du scénario américain. Votre compagnon technologique se met tout à coup à vous poignarder, à vous mutiler, dans les rues, les pharmacies, les magasins de la ville, de toutes les villes, et hors champ de bataille. À n’en pas douter, cette scène marque un précédent en matière de piétinement des droits de l’homme et du droit de la guerre -, mais aussi du droit à la guerre, seul moyen de résistance contre l’oppression.
Car faut-il le rappeler : le Hezbollah et ses alliés de l’Axe de la Résistance sont coupables, aux yeux de Washington et de son affidé israélien, de fournir une assistance à un peuple qui subit, depuis plus d’un an, un nettoyage ethnique doublé d’un génocide.
Les fonctions du «Judas technologique» dans le scénario américain
Dans le scénario israélo-américain, l’épisode du «Judas technologique» revêt plusieurs fonctions. Il vise tout d’abord à semer le doute quant à la capacité de l’Axe de la Résistance, notamment du Hezbollah, à continuer à soutenir les Palestiniens. Au vu des coups de plus en plus douloureux assénés aux forces israéliennes par le parti libanais et ses alliés régionaux, on peut d’ores et déjà affirmer que ce pari est perdu. L’opération terroriste des pagers contre des membres politiques et militaires du Hezbollah, et les assassinats de ses figures tutélaires, au premier rang desquelles Hassan Nasrallah, ont eu pour effet de décupler la détermination de la résistance libanaise et de ses alliés régionaux à se battre au côté des Palestiniens.
Le détournement de la technologie à des fins terroristes visait aussi à intimider Pékin, Moscou et leurs partenaires du Sud, en essayant de porter atteinte à la crédibilité sécuritaire des chaînes d’approvisionnement chinoises. En même temps, en adoptant un raisonnement par analogie – «nous l’avons fait, donc la Chine le fera aussi» -, les États-Unis utilisent cette opération terroriste pour justifier une intensification du découplage technologique américain de l’économie chinoise. Ici encore, le pari semble perdu, puisque les appels à se convertir à la technologie chinoise ont afflué à la manière d’un boomerang au lendemain de cette opération terroriste.
D’autre part, le fait que l’Iran ait finalement riposté aux moultes agressions israéliennes laisse supposer qu’il existe une étroite coordination stratégique entre Téhéran et Moscou. Alors que ces deux États clés de l’axe eurasiatique avaient temporisé la finalisation d’un accord de partenariat stratégique (pour apaiser Washington ?), il semblerait que l’évolution des tensions Téhéran-Washington et Moscou-OTAN, qui traduisent une hostilité croissante des États-Unis envers Téhéran et Moscou, ait accéléré la finalisation de ce partenariat, dont la signature est prévue lors du prochain sommet des BRICS à Kazan.
Il ne fait aucun doute que l’épisode des pagers visait aussi à mettre en garde les partenaires de Washington qui ne seraient pas suffisamment dociles aux desiderata de l’OTAN, du QUAD, du Pentagone ou du département d’État américain. Des pays tels que l’Inde, la Turquie, l’Algérie ou le Brésil peuvent avoir ressenti des pressions tacites pour se conformer à la stratégie américaine d’endiguement de la Chine et de boycott de la Russie et de l’Iran. Mais, au-delà même de ces puissances émergentes, l’objectif de Washington était de susciter l’épouvante à une échelle mondiale quant aux autres produits technologiques dont la fabrication dépend de Washington et de ses alliés. La fabrique du consentement par l’intimidation est un classique du genre américain.
En définitive, ce qu’il faut surtout retenir de cet épisode de la technologie kamikaze, c’est que pour maintenir leur domination sur le monde, les États-Unis et leurs pays satellites agissent désormais sans aucune ligne rouge – ni légale, ni diplomatique, ni humaine, ni éthique. C’est dire l’ampleur du danger qui guette notre monde.
Les défis contemporains doivent être confrontés collectivement
Cette impasse dans le règlement des crises mondiales est l’occasion de rappeler des fondamentaux : les règles de coexistence entre les grandes puissances ne sont pas consignées dans les communiqués belliqueux de l’OTAN, du Pentagone ou du département d’État américain, mais dans la Charte des Nations unies, qui constitue le seul contrat légitime censé régir les relations entre États.
Les derniers événements au Moyen-Orient ont révélé le penchant du bloc occidental pour un obscurantisme forcené, et le refus de ce bloc de traiter de manière civilisée avec le reste de l’humanité. Ces agissements marqueront sans nul doute les annales d’un Occident décadent, qui ne sait plus défendre ses intérêts qu’au travers de la tromperie, de la spoliation et des crimes de masse. Cela, grâce à des médias sans scrupule, dont le seul rôle est de forcer l’adhésion des foules en leur présentant comme blanc ce qui est indiscutablement noir. Il ne faut pas s’étonner, dans ces conditions, de ce qu’un Netanyahou puisse laisser libre cours à son sadisme, tandis qu’un Georges Ibrahim Abdallah enchaîne sa 41ème année d’incarcération, pour avoir osé un jour embrasser la cause palestinienne.
Ceci doit pousser la majorité mondiale, Chine et Russie en tête, à se dresser plus unie que jamais contre la domination impérialiste américaine – qui est non seulement illégitime, puisqu’elle est répudiée par les deux-tiers de la communauté internationale, mais qui met en danger la survie même de l’humanité. La contribution de l’Inde, de la Turquie, de l’Algérie et du Brésil sont indispensables.
Si les États-Unis et leurs alliés sont capables de commettre un génocide face caméra, de poser des bombes dans les téléphones, les radios, les panneaux solaires ou les scooters, à l’échelle de tout un pays, alors qu’est-ce qui empêche de penser qu’ils sont également capables de piéger des avions, des trains, des bateaux, des voitures, des ascenseurs ? Qu’est-ce qui empêche de penser qu’ils sont également capables de créer des pandémies, voire d’insérer du poison dans les vaccins de l’industrie pharmaceutique ? Qu’est-ce qui empêche de penser qu’ils sont également capables de détourner les fonctions de l’agriculture, de l’eau, de l’industrie alimentaire, si cela peut les aider à nuire à leurs adversaires et à asseoir par la force leur domination sur le monde ?
Pendu à l’échafaud israélien, le tout jeune Empire américain est en train de commettre un suicide sur la place publique, et peu nombreux sont ceux qui songeraient à le sauver : «Si les États-Unis continuent à avoir la capacité de construire un ordre mondial unipolaire, cet ordre mondial sera le pire que la société humaine ait jamais connu. Les gens doivent bien comprendre cela».
source : New Eastern Outlook
17 octobre 2024
À propos de l’Union européenne
Vladimir Bukovsky
11/10/2024 – J'ai vécu votre avenir et cela n'a pas fonctionné.
Il me semble incompréhensible que, après l'enterrement d'un monstre, l'Union Soviétique, un autre monstre tout aussi remarquable, l'Union Européenne, soit en train de se construire. Qu'est-ce que l'Union Européenne exactement ?
Peut-être qu'en examinant la Russie Soviétique, nous pourrions obtenir une réponse. L'Union Soviétique était gouvernée par 15 hommes non élus, qui se désignaient mutuellement et ne rendaient compte à personne. L'Union Européenne est gouvernée par 20 hommes qui se nomment eux-mêmes, se rencontrent en secret et ne répondent à personne, et que nous ne pouvons pas destituer.
On pourrait dire que l'UE a un parlement élu. Eh bien, l'Union Soviétique avait aussi son parlement, le Soviet Suprême. La même étiquette s'applique au Soviet Suprême, et le temps de parole est limité, chaque eurodéputé ayant environ une minute.
Dans l'UE, il y a des centaines de milliers de bureaucrates avec des salaires énormes, ainsi que de nombreux serviteurs, des primes et des privilèges, une immunité à vie contre toute forme de persécution, étant simplement déplacés d'un poste à un autre, peu importe ce qu'ils ont fait ou n'ont pas réussi à faire. N'est-ce pas exactement ce que faisait le régime soviétique ?
L'Union Soviétique a été créée par la force et souvent par occupation militaire. L'Union Européenne n'a pas été créée par la force militaire, mais certainement par la force et les abus économiques. Pour continuer à exister, l'Union Soviétique s'est constamment étendue. Au moment où elle a cessé de s'étendre, elle a commencé à s'effondrer. Et je soupçonne que cela est également vrai pour l'Union Européenne. On nous a dit que le but de l'Union Soviétique était de créer une nouvelle entité historique, le peuple soviétique, et que nous devions oublier notre nationalité, nos traditions ethniques, nos coutumes. Les mêmes choses semblent être vraies pour l'Union Européenne. Ils ne veulent pas que vous soyez britanniques ou français, ils veulent que vous soyez tous une nouvelle entité historique, des Européens, que vous réprimiez tous vos sentiments nationaux et que vous viviez comme une communauté multinationale. Après 73 ans, le même système dans l'Union Soviétique a abouti à plus de conflits ethniques que n'importe où ailleurs dans le monde.
Dans l'Union Soviétique, l'un des principaux objectifs était la destruction de l'État-nation. Et c'est exactement ce que nous observons dans l'Union Européenne aujourd'hui. Bruxelles veut absorber les États-nations afin que ces nations cessent d'exister.
La corruption était omniprésente dans le système soviétique, du sommet à la base, et c'est aussi le cas dans l'UE. La même activité de corruption endémique qui imprégnait l'ensemble de l'Union Soviétique existe dans l'UE. Ceux qui s'y opposent ou qui la dénoncent sont réduits au silence ou punis. Cela n'a pas changé. Dans l'Union Soviétique, nous avions le Goulag. Je crois que nous avons un Goulag dans l'Union Européenne aussi. Un Goulag intellectuel connu sous le nom de correction politique. Lorsque quelqu'un essaie de dire ce qu'il pense, sur des questions de race ou de sexe, ou si ses idées diffèrent de celles approuvées, il sera ostracisé.
C'est le début du Goulag, le début de la perte de votre liberté !
Dans l'Union Soviétique, on nous disait que nous avions besoin d'un État fédéral pour éviter la guerre.
Dans l'Union Européenne, on vous dit exactement la même chose. En résumé, la même idéologie, l'UE est l'ancien modèle soviétique présenté sous un habit occidental.
Gilles Casanova
La propagande qui nous prend pour des chèvres :
20 millions ! Vous imaginez le nombre de charters qu'il faudrait pour expulser 20 millions de personnes ?
Au mieux on peut mettre 200 personnes avec des forces de sécurité par avion ça nous fait donc 100 000 vols !
À raison de 10 vols par jour ça fait 27 ans et demi…
La propagande qui nous prend pour des chèvres :
20 millions ! Vous imaginez le nombre de charters qu'il faudrait pour expulser 20 millions de personnes ?
Au mieux on peut mettre 200 personnes avec des forces de sécurité par avion ça nous fait donc 100 000 vols !
À raison de 10 vols par jour ça fait 27 ans et demi…
16 octobre 2024
Abbé Pierre, covid : que de similitudes
Gérard Maudrux
8/10/2024 – Il est étonnant de voir à quel point, et avec quelle facilité on peut mentir aux citoyens, leur cacher des vérités et des énormités connues de tous au plus haut niveau. C’est déconcertant et inquiétant.
On assiste aujourd’hui à un déferlement de toute la presse concernant le comportement de l’abbé Pierre. Mais que ne l’ont-ils dénoncé plus tôt ? Tous savaient, personne n’a rien dit, et ceux qui se sont exprimés passaient pour des menteurs.
Cela fait 70 ans que ses frasques étaient connues, 70 ans d’omerta. 70 ans de secrets. Déjà en 1955, lors de sa tournée aux États-Unis, des femmes se sont plaintes à New-York, Chicago et Washington, et son séjour avait dû être écourté. Même chose à Montréal où il fut reconduit à la frontière avant la fin du séjour. Les archives de l’archevêché de Paris signalaient déjà 24 plaintes officielles en 1964. Une lettre de Monseigneur Veuillot parle de « grand malade mental » et de « jeunes filles marquées pour la vie », car il ne s’agissait pas seulement d’attouchements, mais de viols, y compris sur mineures. L’abbé était en permanence surveillé par un garde du corps, le socius, pour empêcher que des femmes s’en approchent, ce qui ne l’empêchait pas de se rendre régulièrement dans les maisons closes comme à Genève, relaté par une femme témoin dans une émission de Dechavanne (Ciel mon mardi, en 1990). Aucun crédit ne sera alors accordé à ce témoignage qui sera vite enterré.
70 ans de secrets, comme pour les 50 ans de secret défense du covid, cela permet de ne pas savoir ce qui se passe réellement, et de tout cacher jusqu’à ce que les responsables aient disparus ou soient à l’abri de poursuites, leur permettant également de poursuivre leurs exactions.
Ce qui se passait est tellement énorme. Avec les autorités prévenues, les gardes pour écarter la gent féminine, les séjours écourtés pour comportement inapproprié, l’abbé envoyé en « centre de redressement » de l’Église en Suisse en 1957, qu’on ne me dise pas que la presse n’était pas au courant. Soit les journalistes l’ont bien caché, soit ils sont totalement incompétents, ne font pas leur boulot et ne servent à rien.
Même chose aujourd’hui avec le covid. On nous a menti sur tout depuis le début, et ceux qui ont menti l’ont fait en toute connaissance de cause. Olivier Véran savait que le vaccin n’empêchait pas la transmission. Et pourtant, c’est au motif d’éviter de contaminer les autres qu’on a imposé inutilement ces vaccins à certaines professions et à des jeunes qui n’avaient rien à craindre du virus. Qui dans la presse a trouvé cela bizarre, a posé les bonnes questions ? Ils savaient comme l’ont reconnu, il y a 3 jours, les journalistes de CNews. Tous savaient, car c’est leur métier de chercher à savoir.
Les journalistes ont gobé, et surtout retransmis les mensonges de nos politiques, sans rien dire. Ils avaient fait la même chose quand l’abbé Pierre avait été mis à l’écart en 1957, avec comme excuse une « cure de hernie diaphragmatique ». C’est bien connu, une hernie cela se traite dans une clinique psychiatrique, pas dans une clinique chirurgicale ! Ils font de même aujourd’hui, sans faire aucune recherche, pourtant la base du journalisme, et sans poser les bonnes questions. Les temps changent, pas les méthodes.
« Le mensonge est une pratique détestable contre laquelle nos démocraties occidentales sont largement protégées, grâce, notamment, à l’action de la presse. » (Jacques Chirac)
L’origine du virus, les recherches sur les gains de fonction, l’efficacité de certains traitements précoces, l’inefficacité du vaccin, les effets secondaires, les causes de surmortalité, etc. Aujourd’hui on accuse les réseaux sociaux de colporter ce qu’autorités et médias officiels considèrent comme des mensonges. C’est faux, et c’est même le contraire. Puisque les canaux normaux de communication mentent quand ils veulent, et ne font que cela, seuls les réseaux sociaux peuvent dire la vérité, certes au milieu d’autres mensonges. On arrive à une situation où on ne sait plus qui dit la vérité, qui ment. Les conséquences peuvent être graves à tous les niveaux.
“L’esprit de l’homme est ainsi fait que le mensonge a cent fois plus de prise sur lui que la vérité” (Érasme).
Tant que les politiques, qui devraient donner l’exemple, tant que les médias chargés d’informer ne seront pas lourdement sanctionnés quand ils mentent, le mensonge restera banal et plus fréquent que la vérité. Aujourd’hui les mensonges deviennent vérités avant d’être démasqués, et celui qui dit la vérité passe pour un menteur, un complotiste, un charlatan. Et quand on s’aperçoit qu’il disait la vérité, personne ne le relèvera. « Celui qui ne connait pas la vérité n’est qu’un imbécile. Mais celui qui connait la vérité et la qualifie de mensonge est un criminel. » (Bertolt Brecht)
70 ans de secrets, de mutisme de la presse pour l’abbé Pierre, c’est l’équivalent des 50 ans du secret défense du covid, manière de ne savoir ce qui s’est réellement passé, ce qui a été caché, qu’une fois que les responsables ne seront plus là. Et ceux qui en auront subi de lourdes conséquences ne seront sans doute pas là pour s’en plaindre.
“La politique est l’art de mentir à propos” (Paul Valéry), et soyez sans crainte, ils vont continuer tous à vous dire la vérité, c’est leur raison de vivre car ils mentent comme ils respirent :
« Personne n'ose chercher la vérité. Ceux qui cependant la cherchent n'osent la trouver. Ceux qui cependant la trouvent n'osent pas la dire. Ceux qui la disent ne sont pas écoutés » (Alfred SAUVY)
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Derrière le budget 2024, le parfum de dictature devient plus fort
H16
H16 signe des chroniques qui sont d’une telle lucidité anti-gouvernementale que leur auteur est haï par l’oligarchie qui, tirant les ficelles de ses pantins, se voit constamment démasquée dans ses turpitudes, d’où le pseudonyme H16, qui cache un haut fonctionnaire très au fait de ce qui se passe dans les officines de l’Élysée et de Bruxelles.
16/10/2024 – Imaginez un problème, n’importe lequel tant qu’il n’est pas insoluble. Imaginez ensuite ce que pourrait être l’antithèse même de sa solution, qui aggraverait le problème initial, en créerait d’autres par dessus, et transformerait l’ensemble en merdier chaotique invraisemblable. Ce faisant, vous venez de réaliser le trajet intellectuel de l’actuel gouvernement français.
L’affirmation est hardie, et il faut écouter et lire avec attention les propositions des ministres du gouvernement Barnier pour s’en convaincre ; mais lorsqu’on le fait, le doute n’est pas permis : ces imbéciles sont en train de réaliser le parcours parfait de tout ce qu’il ne faut pas faire pour saboter toute possibilité de résoudre la crise financière et bientôt économique, sociale et politique que le pays va traverser.
C’est ainsi qu’on découvre par exemple que le prochain budget sera établi afin – je cite sans déformer – d’alourdir le coût du travail de 5 milliards d’euros.
Oui, vous avez bien lu : par la subtile modification des allégements de charges pesant sur le travail, pour éliminer les effets de seuil qui peuvent apparaître notamment sur les bas salaires, le gouvernement entend récupérer 5 milliards d’euros auprès des entreprises.
Rappelons à toutes fins utiles que – comme le fait de ne pas vous extorquer votre montre alors qu’on avait la ferme intention de le faire revient, pour nos politiciens, à vous en faire cadeau – ces allègements de charges sont présentés comme des offrandes aux entreprises et que, dans ce cadre, les réduire permet de recouvrer ce qui aurait été normalement perçu sans.
Rappelons aussi que la France est le pays dont les charges (patronales et salariales) sont parmi les plus élevées du monde, et que les augmenter encore garantit que le pays conservera longtemps sa première place sur le podium, en donnant à absolument tous les autres pays du monde un avantage compétitif évident au moins sur cet aspect.
Malheureusement, la pirouette d’anti-solution ne s’arrête pas là. Outre cette augmentation du coût du travail, le gouvernement entend bien rogner dans le budget des ministères qui ne pourront pas ronchonner trop fort, à commencer donc par le régalien : la justice voit ainsi son budget diminuer de 500 millions d’euros alors que les besoins n’ont jamais été aussi importants.
De la même façon et toujours pour récupérer de l’argent partout où il pourra en trouver, le gouvernement envisage très sérieusement la piste d’une augmentation des taxes sur l’électricité : alors que la production électrique française est l’une des moins chère du monde, les taxes – s’ajoutant à des contraintes de marché parfaitement artificielles – rendent celle-ci prohibitive et forcent un nombre croissant d’entreprises de tous types à mettre la clé sous la porte.
Bien évidemment, ce qui est vrai pour l’électricité l’est aussi pour le gaz puisqu’Agnès, la ministricule en charge de la Transition Écologie Vers La Misère, a clairement exprimé le désir de frapper cette dernière énergie d’une fiscalité plus joviale à base d’augmentation.
Augmenter encore ces taxes est donc d’une finesse sans nom, et ajoute quelques touches de couleur à un tableau d’anti-solution de plus en plus complet.
Ce tableau ne serait pas complet sans y ajouter quelques idées à rebours de l’équité.
C’est chose faite lorsqu’on épluche le projet de loi de financement de la Sécurité sociale dans lequel on découvre qu’il est prévu d’augmenter de 9% les dotations à l’Aide Médicale d’État (AME) – distribuée en priorité aux étrangers sur le sol français – et de diminuer la prise en charge des consultations chez le médecin pour les assurés, de 70% à 60%. Avec l’augmentation du budget de l’Élysée, le foutage de gueule est total.
Pour faire bonne mesure, on rappellera que cette – courte et incomplète – enfilade d’augmentations de fiscalité et de taxations, de diminution de prestations et de mise en coupe réglée des moutontribuables taillables et corvéables à merci est mise en place pour rattraper les finances gouvernementales en dérive totale de plus de 100 milliards d’euros, en surcroît d’un déficit prévu à la base de plus de 140 milliards d’euros, sur des recettes tournant en dessous de 300 milliards.
Autrement dit, ce tabassage fiscal est mené pour rattraper un déficit total de 240 milliards sur 300 milliards de recettes : l’État mené par cette brochette de clowns tristes dépense 540 milliards d’euros, soit 80% de plus que ce qu’il gagne.
Un demi-trillion d’euros annuel pour des services de plus en plus pourris, cela laisse songeur, non ?
Et le pompon est que cette situation était connue depuis plus d’un an (septembre 2023).
Cela signifie que l’équipe de branleurs précédente a perdu plus de douze mois pour essentiellement camoufler la réalité et la faillite complète de la Macronie. On oscille entre de la fraude (électorale en plus de fiscale, puisque la tromperie a continué bien après les législatives de 2024) et la trahison pure et simple.
En fait, à bien y réfléchir, on se demande même s’il ne s’agit pas d’une volonté délibérée, avec ces augmentations iniques et ce camouflage scandaleux, de provoquer une exaspération aussi violente que possible de la population. En effet, l’attitude des politiciens peut s’expliquer par un cynisme sans borne bien calculé : pour eux, il s’agit de tirer sur la bobinette pour voir si la chevillette cherra, et de se gaver tant qu’elle ne choit pas.
Dès lors qu’elle choit (et que le peuple, excédé, sort de ses gonds), la garde prétorienne est lancée pour taper sur les gueux – les Gilets jaunes n’auront été qu’un aperçu, une répétition – ce qui permet d’instaurer un état d’urgence minutieusement préparé. Cet état d’urgence permet de se débarrasser rapidement des encombrantes libertés qui restent au peuple (le peu de liberté d’expression, d’association, de manifestation puis de vote disparaissent alors sous l’applaudissement d’une petite minorité réclamant le retour à l’ordre).
Ce n’est pas absurde d’autant que… tout est déjà prêt : les stocks des forces de l’ordre ont été réapprovisionnés et il faudra bien tester leurs nouveaux engins ; des textes de lois ont été mis en place et pourront servir pour ce genre de dérapage populaire gênant pour le pouvoir ; quant à la surveillance active de la population, elle avance à grand pas avec une opposition à peu près inexistante, tant dans la rue (avec les caméras algorithmiques) que dans la sphère privée (avec la volonté, européenne autant que française, de scruter les échanges dans les conversations privées)
Il faut se rendre à l’évidence : le budget actuellement présenté coche toutes les cases d’un scandale national d’ampleur biblique, et cela ne semble pas être purement fortuit. En réalité, le plan se déroule quasiment comme prévu avec l’assentiment et même l’aide active des crétins gauchistes de tous les bords du spectre politique qui trouvent toujours séduisante l’idée d’aller “taper sur les riches”. Ces derniers devraient être un peu aigris lorsqu’ils se rendront compte que les riches, c’est aussi eux.
Ce pays est foutu.
15 octobre 2024
USA - PRÉSIDENTIELLES : A VOTÉ !
Marc Amblard
15/10/2024 – Hier, j'ai envoyé mon bulletin de vote au centre électoral dont je dépends en Floride.
Pour les curieux, voici quelques différences notables avec le système français :
1. Il y a autant de législations électorales que d’États (donc 50) ;
2. La pièce d’identité n’est pas requise dans de nombreux États ;
3. Le vote par correspondance, auparavant minoritaire, est devenu prépondérant (près de 70%), notamment depuis sa très soudaine augmentation en novembre 2020 ;
4. On peut voter dans la rue en déposant son bulletin dans des « drop boxes » (voir photo) ;
5. Contrairement à la France, les citoyens US n’élisent pas un président mais des grands électeurs désignés dans chaque État ;
6. Le scrutin n’est pas unique mais multiple (on élit entre autres, 435 députés, 34 sénateurs, le shérif du comté, les conseillers municipaux, on vote sur certaines questions locales comme un référendum) ;
7. En France, on vote le dimanche, aux US, c’est le mardi (date de 1865 quand il fallait deux jours pour rejoindre à cheval le bureau de vote le plus proche) ;
8. On peut voter un mois à l’avance (comme je viens de le faire) ;
9. Les bulletins retardataires reçus après la date des élections sont tolérés dans de nombreux États ;
10. « The Winner Takes It All » : obtenir 100 000 ou 10 millions de voix supplémentaires dans un État qui est déjà acquis ne change absolument rien pour un candidat puisqu’il remporte tous les délégués ;
11. Il s’agit d’un scrutin à un seul tour (donc pas de stratégie de barrage) ;
12. On ne glisse pas un bulletin plié dans une enveloppe mais on coche une feuille (qui est ensuite rentrée dans un tabulateur) ainsi que vous pouvez le constater sur le feuillet ci-joint ;
13. Il n’y a réellement que deux partis (et non 4 ou 5 blocs comme en France) ;
14. Aux USA, on affiche très souvent son candidat préféré dans son jardin ou sur son bateau ! Imaginez ça en France (…)
Ne vous attendez pas à connaître le vainqueur le 5 novembre. Le dépouillement qui ressemblera à une guérilla pourrait prendre plusieurs jours...
14 octobre 2024
La crise de la dette est à l'horizon
Jean Mizrahi
12/10/2024 - Dans toutes les discussions sur la dette de l'État de notre pays, ce que beaucoup de gens – dont les politiciens – ont du mal à comprendre, c'est que, dans les dix prochaines années, la charge des intérêts de la dette publique va croître de manière inexorable : l'effort qui devra être fait sera croissant, sauf à mettre un grand coup de collier à très court terme et pendant plusieurs années pour desserrer la pression. L’État finance actuellement ses dépenses avec des instruments financiers dont la durée est de dix ans, ce qui signifie que chaque année, un dixième (pour faire simple) de la dette doit être refinancé. Environ 10% d'une dette, pour l'essentiel contractée à des taux très bas à une époque où les banques centrales ont adopté des politiques monétaires trop accommodantes, doivent désormais être refinancés à des taux plus élevés, avoisinant actuellement les 3%, et susceptibles d’augmenter encore si une crise de confiance survenait.
Sur une décennie, cet effet cumulatif devrait aisément conduire à un doublement de la charge de la dette, la portant à des niveaux de plus de 100 milliards d’euros par an, si les taux se maintiennent à 3%, voire plus en cas de tensions économiques ou géopolitiques.
Ce type de scénario s’est déjà produit à de très nombreuses reprises dans l’histoire avec des conséquences dramatiques. L’Espagne de Philippe II au XVIe siècle est un exemple typique. Philippe II a emprunté massivement pour financer ses guerres impériales, mais cette dette colossale a conduit à plusieurs banqueroutes successives, notamment en 1557, 1575 et 1596, malgré les richesses colossales venues des Amériques. L'accumulation de dettes était telle que le royaume a fini par perdre sa puissance économique et son hégémonie mondiale. Autre exemple : celui de la France sous Louis XVI, au 18ème siècle. Le poids croissant de la dette, en grande partie héritée de ses prédécesseurs, a asphyxié les finances du royaume. Incapable de réformer son système fiscal ou de réduire ses dépenses, la monarchie s’est retrouvée piégée dans une spirale d’endettement qui a précipité la crise financière de 1788 et a contribué à l’effondrement de l'Ancien Régime, ouvrant la voie à la Révolution française et à la guillotine. Plus récemment, des événements tels que la crise de la dette en Amérique latine dans les années 1980 ou la crise de la dette grecque et consécutivement de la zone euro en 2010-2012 rappellent que la dépendance excessive à une dette extérieure, combinée à des chocs externes, peut conduire à des crises de solvabilité massives.
Voilà très exactement ce qui nous menace : des difficultés financières insurmontables, et alors, de façon probable dans un pays qui n'a plus confiance dans ses élites, un ressentiment généralisé de la population conduisant à des crises sociales et politiques majeures, voire de la violence (heureusement tempérée par l'important vieillissement de la population par rapport aux siècles passés).
Beaucoup de nos politiciens devraient écouter Jacques De Larosière, un serviteur de l'État dans les matières financières qui, à 94 ans, a plus de bon sens que beaucoup de bavards de notre classe politique. Je pense qu'il se trompe sur la dépense sociale dont il sous-estime les effets négatifs, mais au moins tient-il le discours que les "responsables" politiques devraient tenir.
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