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19 octobre 2024
18 octobre 2024
Alexis Haupt
Philosophie
Dans l’Antiquité égyptienne, l'homme croyait aux récits du pharaon et à ses dieux. À celle des Grecs, il croyait aux récits sur Zeus, fils de Cronos. Au Moyen Âge, il croyait au récit du roi et du clergé, etc. Aujourd’hui, notre brave Homo sapiens n’a pas tant changé, il « croit en la science » et en la « démocratie représentative » sans se rendre compte que cela est antinomique, mais par-dessus tout, il croit aux médias. Ceux-là mêmes qui l’ont « converti » à la science et à la « démocratie représentative » par un colossal bourrage de crâne et une savante ingénierie sociale. Évidemment, notre Homme ne le formule pas ainsi. On ne l’entendra jamais dire « Je crois aux médias ». Et c’est précisément pour cela que cette sorte de croyance est la plus puissante de toutes, elle n’est pas conscientisée. Voilà donc que sa vie est rythmée par sa soumission aux récits des médias, sans même qu’il le sache. Notre Homme est un croyant qui s’ignore. Il croit en s’imaginant qu’il pense.
La particularité de cette « religion » n’est pas tant de croire à un récit médiatique précis, mais de croire à tous les récits promus par les grands médias.
COVID : ni oubli ni pardon
Emmanuel Lechypre sur RMC le 29 juin 2021 : "Les non-vaccinés, ce sont des dangers publics. J'ai une démarche très claire : je ferai tout pour en faire des parias de la société. Vous mettez la vie des autres et la vôtre en danger. Il y a un moment où la connerie, ça suffit (...) Je les attends, appelez-nous. On vous vaccinera de force. Je les ferai emmener par deux policiers au centre de vaccination. Il faut aller les chercher avec les dents et avec les menottes s'il faut !"
Laurent Neumann, en face, ainsi que Laure Closier, sont rapidement intervenus, en soufflant qu'il était "complètement zinzin".
Cette idée venait déjà d'être abordée par l'économiste Thomas Porcher dans les "Grandes Gueules" qui disait vouloir "rendre la vie difficile" aux non-vaccinés.
Acharnement : alors qu'il est à la retraite !
Didier Raoult radié deux ans de l'ordre des médecins
Vidéo de 27mn 48s ↴
L'impressionnant CV du Professeur Didier Raoult
CURSUS UNIVERSITAIRE ET DIPLÔMES
- Doctorat en Médecine (25 Mars 1981)
- Diplôme d'Université de Médecine tropicale, Marseille, 1980-1881
- C.E.S. Bactériologie-Virologie clinique, 1981
- C.E.S. Diagnostic biologique parasitaire, 1982
- Cours de Bactériologie systématique de l'Institut Pasteur, 1983-1984
- Diplômes de l'U.S. Department of Health and Human Service (Center for Disease Control - Atlanta
U.S.A.) : Principles of Epidemiology, 1983
- Communicable Disease Control, 1984
- Spécialiste de Médecine interne, 1984
- Cycle de Biologie Humaine
- Certificat-Bactériologie-Virologie générale, 1981
- Certificat de Pharmacologie générale, 1983
- Équivalence de Maîtrise, 1981
- AEA de Bactériologie, (Montpellier 1982)
- DERBH Montpellier, 1983 (Etude épidémiologique et sérologique de la Fièvre Boutonneuse Méditerranéenne)
- Doctorat d'Etat en Biologie Humaine : Nouveaux aspects cliniques, biologiques, physiopathologiques et épidémiologiques de la Fièvre Boutonneuse Méditerranéenne. Mise au point et
applications de nouvelles techniques sérologiques (Montpellier 21 Mai 1985)
TITRES ET FONCTIONS UNIVERSITAIRES
- Assistant des Universités, 01 Avril 1984
- Maître de Conférence des Universités : 1986
- Professeur des Universités : 1988
- Professeur de première classe : 1995
- Professeur Classe exceptionnelle 1er échelon : 2000
- Professeur Classe exceptionnelle 2ème échelon : 2003
FONCTIONS HOSPITALIÈRES
- Interne des Hôpitaux de Marseille : 1er Octobre 1978, 1er Avril 1984
- Assistant des Hôpitaux : 1er Avril 1984
- Praticien Hospitalier, de Bactériologie-Virologie, 1986
- Chef de Service : Laboratoire de Bactériologie-Sérologie Hôpital de la Conception, Marseille, 1989
- Chef de Service : Laboratoire de Bactériologie-Virologie, Hôpital de la Timone, Marseille, 1991
PRIX ET DISTINCTIONS NATIONAUX
- Prix Léon Isemein, (Marseille), 1983
- Prix Nourri - Lemarié, (Médecine tropicale France), 1985
- Prix de l'Association des Chefs de Travaux, ( Marseille), 1986
- Prix Science et Défense, (France), 1996
- Prix Piraud, (Fondation médicale de France), 1997
- Prix Jean Valade, (Fondation pour la Recherche), 2003
- Prix du Rayonnement international (Festival des Sciences) (Marseille), 2003
- Lauréat régional des trophées INPI de l’innovation, France, 2006
- Prix de l’Académie Nationale de Médecine, Eloi Collery, 2009
INTERNATIONAUX
- Dénomination d'un genre (Raoultella) de bactéries pathogènes pour l'homme et les plantes, 2002
- Prix des Sciences Médicales d'Outre Mer, (Académie royale de Belgique), 2002
- Prix d'excellence de l'European Society for Clinical Microbiology and Infectious Diseases, (Europeen), 2002
- E. Gardner King Memorial lecture Edmonton, (Canada), 2002
Joseph E. Smadel lecture, Infectious Diseases Society of America, (San Diego), (USA), 2003
- Fred Soper Lecture (American Society for Trop Med Hyg) Washington, 2005
- Medical Grand rounds, 6th International Conférence Northwestern Memorial Hospital in Chicago, (USA) octobre 2005
- Medical Grand Rounds, Medical School, Stanford, (USA) septembre 2006
- Medical Grand Rounds, Massachusetts General hospital , Boston (Massachusetts,USA), 2006
- Distinguished lecture at Washington State University “genomic of rickettsia”, Pullman (Washington,USA), 2006 Introduction lecture (Société Américaine de microbiologie) ICAAC, Chicago, 2007
- Sackler Lecturer award, University of Tel Aviv, Israel, 2007-2008
Khwarizmi International Award (KIA), Téhéran, IRAN, 2009
DÉCORATIONS
- Chevalier de l'Ordre National du Mérite. 8.5.1995
- Médaille d'argent du Service de Santé des Armées : 12.1997
- Médaille d'honneur de la ville de Marseille : 7.2000
- Chevalier de l'Ordre de la Légion d'Honneur. 1.1.2001.
- Chevalier des Palmes Académiques : 14.07.2003
- Médaille d’argent du Ministère de la Jeunesse et des Sports (2005)
STAGES ET MISSIONS
- Stage au Center for Disease Control. Atlanta U.S.A., Branche des zoonoses (Dr. J.E. Mc DADE) 1 mois, octobre 1986
- Stage au Naval Medical Research Institute. Bethesda U.S.A., Rickettsial Branch, (Dr. G.A. DASCH) 6 mois, du 01.09.1985 au 01.03.1986
- Mission au Brésil (organisée par la Ville de Marseille) Diagnostic biologique des Leptospiroses au cours de l'inondation de Rio de Janeiro (février 1988). Isolement de 16 souches de Leptospires.
- Mission en U.R.S.S. (organisée par l'Académie des Sciences d'U.R.S.S.), mai 1990. Exploration d'une nouvelle maladie (Astrakhan fever), isolement postérieur d'une nouvelle espèce de rickettsie.
- Mission à Goma (Zaïre) organisée par l'OMS, en août 1994. Recherche d'une épidémie de typhus,
(isolement d'une nouvelle espèce de Stenotrophomonas).
- Mission au Burundi organisée par l'OMS, en février 1997. Investigation d'une épidémie de typhus,
identification de la plus grande épidémie de typhus dans le monde depuis 50 ans.
- Mission au Pérou en mars 1998, organisée avec les services de santé du Pérou, investigation d'un
nouveau foyer de Verruga peruana et d'une épidémie de typhus.
- Mission à Genève (OMS) organisation de la lutte contre les filarioses par le traitement des symbiotes
(Wolbachia), décembre 1999
- 2008. Découverte d’un virus géant : Mamavirus, classée 33ème sur 100 au top de l’histoire de la science (revue Discover : Science, Technology and the Future) janvier 2009
INSCRIPTION À DES SOCIÉTÉS SAVANTES
- Société de Pathologie exotique, 1978
- Société de Pathologie infectieuse de Langue Française, 1981
- Société Française de Microbiologie, 1984
- American Society for Rickettsiology, 1984
- American Society for Microbiology, 1984
- American Society for Infectious Diseases, 1990
- European Society for Clinical Microbiology & Infectious Diseases, (ESCMID) 1992
International Society for Infectious Diseases, (ISID), 1995
- American Academy of Microbiology, 2004 Etc...
À propos de la mort de Sinwar
Michel Collon
18/10/2024 – La résistance palestinienne, ce n’est pas un dirigeant. C’est tout un peuple qui refuse le colonialisme.
Certes Israël et les États-Unis parviennent à porter de sérieux coups à leurs adversaires. Les assassinats ciblés et l’extermination de masse, à Gaza, au Liban, et aussi les pogroms en Cisjordanie (où il n’y a pas de Hamas) peuvent donner l’illusion d’une victoire proche. Personne ne peut prévoir le timing et les formes que prendra le conflit, mais la résistance palestinienne ne mourra jamais.
Comme l’a reconnu le contre-amiral israélien Hagari : « Le Hamas est une idée, le Hamas est un parti. C’est enraciné dans le cœur des gens : quiconque pense que nous pouvons éliminer le Hamas a tort. »
Le peuple palestinien n’a cessé de résister depuis 1948. Israël a déjà assassiné de nombreux dirigeants palestiniens, mais la résistance n’a jamais disparu. La guerre cessera seulement le jour où, tous ensemble, nous aurons mis fin au colonialisme israélien qui est en réalité un colonialisme de l’Occident. Le dernier colonialisme.
Comment en est-on arrivé là ?
H16
18/10/2024 – Sans grande surprise, l’agence de notation Fitch a dernièrement lancé un avertissement à la France devant l’ampleur de la dérive budgétaire constatée dernièrement, ce qui revient à une petite tape sur les doigts.
Pour l’agence, il suffit d’une perspective négative pour faire passer son message. Les plus naïfs se réjouiront que les emprunts du Trésor public n’augmenteront (peut-être) pas leurs taux, pourtant déjà musclés et qui coûtent de plus en plus cher. Les réalistes savent que Fitch suit les directives très politiques que les États imposent à ces agences : il s’agit de ne pas effaroucher les marchés alors que les finances françaises sont dans une situation catastrophique.
Ce déficit – aussi abyssal que caché jusqu’à récemment – donne quelques noisettes à Pierre Moscovici, le président de la Cour des comptes, pour dynamiter facilement le bilan économique de la Macronie, et confirmer l’impression de beaucoup de Français qu’on court, obstinément, vers une catastrophe majeure tant les solutions mises actuellement en avant par les clowns au pouvoir sont parfaitement contraires à ce qu’il faudrait faire d’évidence.
En effet, pour eux, il semble nécessaire d’augmenter encore les ponctions, taxes et impôts qui pèsent sur les Français afin d’équilibrer les comptes (c’est-à-dire de continuer à avoir un déficit monstrueux, juste moins énorme).
Pourtant, si l’on regarde l’ensemble des ponctions qui grèvent un salaire moyen d’un salarié moyen, on comprend assez vite le problème : pour Chloé, la proverbiale “salariée française moyenne”, il s’avère que plus de 60% de ce que l’entreprise débourse pour l’embaucher disparaît dans le tonneau des Danaïdes public.
Concrètement, cela veut dire que Chloé (ou le proverbial Nicolas, pas de sexisme) devra attendre très longtemps avant de pouvoir s’acheter un bien immobilier, qu’elle devra faire très attention avant d’avoir des enfants, voire y renoncer complètement, car avec ce genre de ponction, il est essentiellement très difficile d’épargner. Ce sont aussi des dépenses d’agrément qui n’ont pas lieu et dont le reste de l’économie ne pourra pas bénéficier (tourisme, restauration, artisanat local) et des frais qui seront minimisés alors qu’ils sont pourtant absolument nécessaires (santé, notamment).
Et malgré ces ponctions records, l’État affiche plus de 3200 milliards d’euros de dette, et un déficit défiant toute planification budgétaire.
Alors, heureux ?
Mais saperlipopette, comment en est-on arrivé là ?
Il n’y a bien sûr pas qu’une seule raison, et un simple billet ne pourrait les détailler toutes.
Mais tout de même, la situation actuelle n’est pas arrivée brutalement, dans la surprise et l’étonnement général. Ces dettes colossales, ce déficit monstrueux, ces ponctions de folie et ces services publics de plus en plus médiocres sont essentiellement la résultante de choix politiques multi-générationnels, répétés avec une belle obstination.
On peut tortiller les faits dans tous les sens, il n’en reste pas moins que les principaux responsables de ces dérives, au-delà des évidents coupables actuels (qui devront un jour rendre gorge pour ce pillage, cette incompétence, ce cynisme et cette désinvolture), ne sont nuls autres que Chloé, Nicolas et leurs parents.
Eh oui, ils ont assez constamment voté pour les socialistes de droite et de gauche qui se succèdent au pouvoir depuis 50 ans. Et si, il y a un demi-siècle, on pouvait assez clairement voir les différences dans la façon de gérer le pays, à force de voter pour ceux qui promettaient de distribuer les richesses des uns dans la poche des autres, petit à petit, ces différences se sont estompées et ne sont plus restées que les petites distinctions d’affectation des pillages opérés.
Alors oui, bien sûr, aux dernières élections, Chloé, comme Nicolas, n’avaient guère le choix qu’entre des socialistes de droite ou des socialistes de gauche, les uns promettant de taper plus sur les autres et inversement de l’autre côté du spectre politique.
De fil en aiguille, Chloé, Nicolas et leurs parents ont, par leurs votes répétés, éliminé du paysage politique ceux qui préconisaient d’arrêter les gabegies, les distributions d’argent gratuit des autres, ceux qui rappelaient qu’une dette doit se rembourser.
Bien sûr, ils ont été convaincus par les médias qui, eux aussi, ont choisi la surenchère : ils ont favorisé les cigales, ils ont moqué les fourmis pendant des décennies et ont colporté les âneries agréables des premières en avilissant les dures réalités qu’osaient proférer les secondes. À force, les fourmis n’ont plus été écoutées et les cigales avaient le champ libre.
Bien sûr, ils ont été éduqués par des enseignants, des éduqués, des intellectuels et des experts qui, eux aussi, ont adoré la même surenchère, et ont, eux aussi, chanté les louages des cigales et ridiculisé les avertissements des fourmis.
Mais à la fin, Chloé et Nicolas ont voté pour le consensus. Tout le monde sait que les fourmis libérales sont des connes et des mangeuses de chatons qu’on doit mépriser. Les cigales collectivistes promettent de chanter tout l’été, et de faire durer l’été bien au-delà d’une saison. C’est même dans leur programme politique, pardi. Donc ça doit être top, non ?
Après des années de propagande et de consensus, Chloé et Nicolas, bien dans le rang, sont persuadés que ce sont les “salauds de riches” qui ont pourri le pays. Ils sont persuadés que c’est à eux qu’il va falloir s’adresser pour redresser les finances du pays. Ils ont tout bien approuvé le pass vaccinal, comme on le leur a demandé, par exemple. Ils applaudissent les messages “contre les riches”, et ils descendent dans la rue dès qu’on touche aux avantages des uns ou des autres. Ils croient dur comme fer que les services publics sont “gratuits” voire que le monde entier nous envie notre sécurité sociale !
Formant 90% de la population française, Chloé, Nicolas et leurs parents sont absolument persuadés que le problème est l’ultralibéralisme, les grandes entreprises privées, le capital apatride et l’évasion fiscale. Sur les 10% qui ne pensent pas comme Chloé, Nicolas ou leurs parents, combien comprennent que le responsable de ces dettes, de ce déficit, et de la misère qui est en train de s’abattre sur le pays est l’État, ses administrations tentaculaires, son désir inextinguible de vouloir s’immiscer partout, de s’occuper de tout, tout le temps, de limiter toutes les libertés, de tout contrôler et diriger ? Combien ? 2% peut-être ?
Dès lors, il n’y a pas de doute : ce pays est foutu. Il faudra boire le vin jusqu’à la lie. Il faudra la faillite. Les Français ne comprendront pas tant qu’ils ne seront pas touchés directement, chacun d’entre eux.
Ce ne sont pas les 2% de libéraux qui feront basculer le pays.
La pendaison de l’Empire américain à l’échafaud israélien – Pékin et Moscou assistent au spectacle
Lama El Horr / RI
Le théâtre géostratégique américain, qui connut son apogée au moment de l’éclipse de la Russie post-soviétique, se heurte aujourd’hui à des acteurs récalcitrants.
La Chine, la Russie, l’Iran et un grand nombre de pays du Sud contestent frontalement la distribution des rôles par Washington, scénariste autoproclamé, qui attribue systématiquement les rôles de perdants à ses concurrents géopolitiques, tout en s’octroyant celui de «bon roi sauveur».
Les enjeux sont de taille. Si les acteurs mondiaux acceptent d’incarner les rôles qui leur sont assignés dans le nouveau scénario américain, l’oligarchie occidentale sous leadership américain présidera aux affaires du monde pendant les décennies à venir. Mais si les acteurs refusent de se conformer à ce scénario, alors ils entraveront l’émergence du monde rêvé par Washington. C’est manifestement cette seconde option qui a été retenue, ce qui explique les crises qui déchirent plusieurs régions du monde.
Le dernier scénario en date de Washington
Pour contraindre leurs adversaires géopolitiques à endosser les costumes confectionnés sur-mesure, les États-Unis recourent à une méthode éprouvée : l’intimidation. Celle-ci prend tantôt la forme d’ingérences politico-militaires et de mesures unilatérales coercitives, tantôt la forme de guerres psychologiques.
L’assaut atlantiste contre l’ordre alternatif à l’hégémonie américaine constitue la trame du récit. Comme dans toute œuvre tragique, une charge de fatalisme annonce dès le départ la conflagration à venir.
Le scénario conçu par Washington se déroule à un niveau à la fois horizontal et vertical. Horizontal, car les tensions, crises et affrontements qui impliquent Washington et ses adversaires géopolitiques coexistent sur la scène internationale (G7 vs BRICS, OTAN vs Russie, Israël vs Iran, États-Unis vs Chine). Vertical, car les États-Unis hiérarchisent leur assaut contre les forces anti-hégémoniques en pratiquant une stratégie de poupées russes : les figurines emboîtées sont démembrées une à une, dans l’espoir d’un affaiblissement progressif de la cible finale, la Chine.
Dans cette stratégie verticale de démembrement, la Russie, ainsi que l’Allemagne et le reste de l’UE, ont constitué le premier acte. En Asie de l’Ouest, l’Iran et ses alliés de l’Axe de la Résistance constituent, nous y assistons aujourd’hui même, le deuxième acte. Du reste, comme en atteste la présence militaire accrue des États-Unis dans l’espace indopacifique, les préparatifs vont bon train pour mettre en branle le troisième acte, et atteindre au flanc une Chine censée avoir été affaiblie en amont par le démembrement préalable de ses partenaires stratégiques.
Le deuxième Acte du scénario : démembrer l’Axe de la Résistance
Le deuxième acte est celui qui se joue en ce moment même sous nos yeux, en Asie de l’Ouest. Cet acte, Washington l’a conçu comme un grand spectacle de tauromachie, où l’Axe de la Résistance représente le taureau à abattre, et l’Iran, le poumon du taureau. L’objectif est d’affaiblir la bête, en ciblant tous les membres de son corps : Gaza, la Cisjordanie, Jérusalem Est, le Liban, l’Irak, la Syrie, le Yémen, l’Iran…, jusqu’à sa mise à mort. Plusieurs toreros participent à cet effort : Washington, Londres, Israël et l’Union européenne, mais tous agissent sous les ordres d’un torero en chef, le matador américain – qui se camoufle souvent derrière les flèches israéliennes.
Une scène en particulier se démarque à l’intérieur de ce deuxième acte : celle du «Judas technologique». Sans le savoir, le taureau porte en lui-même son propre poignard, dissimulé dans un bracelet au niveau de ses cornes, de ses sabots, de son flanc… C’est ce qui a donné lieu à l’épisode des pagers et des walkies-talkies, terrorisme d’État israélo-américain qui a poignardé le Liban dans le dos les 17 et 18 septembre 2024.
Cette scène du «Judas technologique», qu’interdit sans équivoque le droit international le plus élémentaire, avait été intégrée, secrètement et en amont, au deuxième acte du scénario américain. Votre compagnon technologique se met tout à coup à vous poignarder, à vous mutiler, dans les rues, les pharmacies, les magasins de la ville, de toutes les villes, et hors champ de bataille. À n’en pas douter, cette scène marque un précédent en matière de piétinement des droits de l’homme et du droit de la guerre -, mais aussi du droit à la guerre, seul moyen de résistance contre l’oppression.
Car faut-il le rappeler : le Hezbollah et ses alliés de l’Axe de la Résistance sont coupables, aux yeux de Washington et de son affidé israélien, de fournir une assistance à un peuple qui subit, depuis plus d’un an, un nettoyage ethnique doublé d’un génocide.
Les fonctions du «Judas technologique» dans le scénario américain
Dans le scénario israélo-américain, l’épisode du «Judas technologique» revêt plusieurs fonctions. Il vise tout d’abord à semer le doute quant à la capacité de l’Axe de la Résistance, notamment du Hezbollah, à continuer à soutenir les Palestiniens. Au vu des coups de plus en plus douloureux assénés aux forces israéliennes par le parti libanais et ses alliés régionaux, on peut d’ores et déjà affirmer que ce pari est perdu. L’opération terroriste des pagers contre des membres politiques et militaires du Hezbollah, et les assassinats de ses figures tutélaires, au premier rang desquelles Hassan Nasrallah, ont eu pour effet de décupler la détermination de la résistance libanaise et de ses alliés régionaux à se battre au côté des Palestiniens.
Le détournement de la technologie à des fins terroristes visait aussi à intimider Pékin, Moscou et leurs partenaires du Sud, en essayant de porter atteinte à la crédibilité sécuritaire des chaînes d’approvisionnement chinoises. En même temps, en adoptant un raisonnement par analogie – «nous l’avons fait, donc la Chine le fera aussi» -, les États-Unis utilisent cette opération terroriste pour justifier une intensification du découplage technologique américain de l’économie chinoise. Ici encore, le pari semble perdu, puisque les appels à se convertir à la technologie chinoise ont afflué à la manière d’un boomerang au lendemain de cette opération terroriste.
D’autre part, le fait que l’Iran ait finalement riposté aux moultes agressions israéliennes laisse supposer qu’il existe une étroite coordination stratégique entre Téhéran et Moscou. Alors que ces deux États clés de l’axe eurasiatique avaient temporisé la finalisation d’un accord de partenariat stratégique (pour apaiser Washington ?), il semblerait que l’évolution des tensions Téhéran-Washington et Moscou-OTAN, qui traduisent une hostilité croissante des États-Unis envers Téhéran et Moscou, ait accéléré la finalisation de ce partenariat, dont la signature est prévue lors du prochain sommet des BRICS à Kazan.
Il ne fait aucun doute que l’épisode des pagers visait aussi à mettre en garde les partenaires de Washington qui ne seraient pas suffisamment dociles aux desiderata de l’OTAN, du QUAD, du Pentagone ou du département d’État américain. Des pays tels que l’Inde, la Turquie, l’Algérie ou le Brésil peuvent avoir ressenti des pressions tacites pour se conformer à la stratégie américaine d’endiguement de la Chine et de boycott de la Russie et de l’Iran. Mais, au-delà même de ces puissances émergentes, l’objectif de Washington était de susciter l’épouvante à une échelle mondiale quant aux autres produits technologiques dont la fabrication dépend de Washington et de ses alliés. La fabrique du consentement par l’intimidation est un classique du genre américain.
En définitive, ce qu’il faut surtout retenir de cet épisode de la technologie kamikaze, c’est que pour maintenir leur domination sur le monde, les États-Unis et leurs pays satellites agissent désormais sans aucune ligne rouge – ni légale, ni diplomatique, ni humaine, ni éthique. C’est dire l’ampleur du danger qui guette notre monde.
Les défis contemporains doivent être confrontés collectivement
Cette impasse dans le règlement des crises mondiales est l’occasion de rappeler des fondamentaux : les règles de coexistence entre les grandes puissances ne sont pas consignées dans les communiqués belliqueux de l’OTAN, du Pentagone ou du département d’État américain, mais dans la Charte des Nations unies, qui constitue le seul contrat légitime censé régir les relations entre États.
Les derniers événements au Moyen-Orient ont révélé le penchant du bloc occidental pour un obscurantisme forcené, et le refus de ce bloc de traiter de manière civilisée avec le reste de l’humanité. Ces agissements marqueront sans nul doute les annales d’un Occident décadent, qui ne sait plus défendre ses intérêts qu’au travers de la tromperie, de la spoliation et des crimes de masse. Cela, grâce à des médias sans scrupule, dont le seul rôle est de forcer l’adhésion des foules en leur présentant comme blanc ce qui est indiscutablement noir. Il ne faut pas s’étonner, dans ces conditions, de ce qu’un Netanyahou puisse laisser libre cours à son sadisme, tandis qu’un Georges Ibrahim Abdallah enchaîne sa 41ème année d’incarcération, pour avoir osé un jour embrasser la cause palestinienne.
Ceci doit pousser la majorité mondiale, Chine et Russie en tête, à se dresser plus unie que jamais contre la domination impérialiste américaine – qui est non seulement illégitime, puisqu’elle est répudiée par les deux-tiers de la communauté internationale, mais qui met en danger la survie même de l’humanité. La contribution de l’Inde, de la Turquie, de l’Algérie et du Brésil sont indispensables.
Si les États-Unis et leurs alliés sont capables de commettre un génocide face caméra, de poser des bombes dans les téléphones, les radios, les panneaux solaires ou les scooters, à l’échelle de tout un pays, alors qu’est-ce qui empêche de penser qu’ils sont également capables de piéger des avions, des trains, des bateaux, des voitures, des ascenseurs ? Qu’est-ce qui empêche de penser qu’ils sont également capables de créer des pandémies, voire d’insérer du poison dans les vaccins de l’industrie pharmaceutique ? Qu’est-ce qui empêche de penser qu’ils sont également capables de détourner les fonctions de l’agriculture, de l’eau, de l’industrie alimentaire, si cela peut les aider à nuire à leurs adversaires et à asseoir par la force leur domination sur le monde ?
Pendu à l’échafaud israélien, le tout jeune Empire américain est en train de commettre un suicide sur la place publique, et peu nombreux sont ceux qui songeraient à le sauver : «Si les États-Unis continuent à avoir la capacité de construire un ordre mondial unipolaire, cet ordre mondial sera le pire que la société humaine ait jamais connu. Les gens doivent bien comprendre cela».
source : New Eastern Outlook
17 octobre 2024
À propos de l’Union européenne
Vladimir Bukovsky
11/10/2024 – J'ai vécu votre avenir et cela n'a pas fonctionné.
Il me semble incompréhensible que, après l'enterrement d'un monstre, l'Union Soviétique, un autre monstre tout aussi remarquable, l'Union Européenne, soit en train de se construire. Qu'est-ce que l'Union Européenne exactement ?
Peut-être qu'en examinant la Russie Soviétique, nous pourrions obtenir une réponse. L'Union Soviétique était gouvernée par 15 hommes non élus, qui se désignaient mutuellement et ne rendaient compte à personne. L'Union Européenne est gouvernée par 20 hommes qui se nomment eux-mêmes, se rencontrent en secret et ne répondent à personne, et que nous ne pouvons pas destituer.
On pourrait dire que l'UE a un parlement élu. Eh bien, l'Union Soviétique avait aussi son parlement, le Soviet Suprême. La même étiquette s'applique au Soviet Suprême, et le temps de parole est limité, chaque eurodéputé ayant environ une minute.
Dans l'UE, il y a des centaines de milliers de bureaucrates avec des salaires énormes, ainsi que de nombreux serviteurs, des primes et des privilèges, une immunité à vie contre toute forme de persécution, étant simplement déplacés d'un poste à un autre, peu importe ce qu'ils ont fait ou n'ont pas réussi à faire. N'est-ce pas exactement ce que faisait le régime soviétique ?
L'Union Soviétique a été créée par la force et souvent par occupation militaire. L'Union Européenne n'a pas été créée par la force militaire, mais certainement par la force et les abus économiques. Pour continuer à exister, l'Union Soviétique s'est constamment étendue. Au moment où elle a cessé de s'étendre, elle a commencé à s'effondrer. Et je soupçonne que cela est également vrai pour l'Union Européenne. On nous a dit que le but de l'Union Soviétique était de créer une nouvelle entité historique, le peuple soviétique, et que nous devions oublier notre nationalité, nos traditions ethniques, nos coutumes. Les mêmes choses semblent être vraies pour l'Union Européenne. Ils ne veulent pas que vous soyez britanniques ou français, ils veulent que vous soyez tous une nouvelle entité historique, des Européens, que vous réprimiez tous vos sentiments nationaux et que vous viviez comme une communauté multinationale. Après 73 ans, le même système dans l'Union Soviétique a abouti à plus de conflits ethniques que n'importe où ailleurs dans le monde.
Dans l'Union Soviétique, l'un des principaux objectifs était la destruction de l'État-nation. Et c'est exactement ce que nous observons dans l'Union Européenne aujourd'hui. Bruxelles veut absorber les États-nations afin que ces nations cessent d'exister.
La corruption était omniprésente dans le système soviétique, du sommet à la base, et c'est aussi le cas dans l'UE. La même activité de corruption endémique qui imprégnait l'ensemble de l'Union Soviétique existe dans l'UE. Ceux qui s'y opposent ou qui la dénoncent sont réduits au silence ou punis. Cela n'a pas changé. Dans l'Union Soviétique, nous avions le Goulag. Je crois que nous avons un Goulag dans l'Union Européenne aussi. Un Goulag intellectuel connu sous le nom de correction politique. Lorsque quelqu'un essaie de dire ce qu'il pense, sur des questions de race ou de sexe, ou si ses idées diffèrent de celles approuvées, il sera ostracisé.
C'est le début du Goulag, le début de la perte de votre liberté !
Dans l'Union Soviétique, on nous disait que nous avions besoin d'un État fédéral pour éviter la guerre.
Dans l'Union Européenne, on vous dit exactement la même chose. En résumé, la même idéologie, l'UE est l'ancien modèle soviétique présenté sous un habit occidental.
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