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30 octobre 2024

LA MORALE DE KAZAN

Gabriel Nerciat

29/10/2024 – Je crois que le plus humiliant, pour le progressisme libéral occidental, en contemplant le triomphe tranquille et narquois de Poutine au sommet des BRICS de Kazan, moins de deux ans après le verdict des grands augures pro-OTAN et/ou pro-UE qui prédisaient sa chute en même temps que l'effondrement inévitable de l'armée et de l'économie russes (coucou Bruno Le Maire, coucou Michel Goya, coucou général Yakovleff, coucou Nicolas Tenzer, coucou François Heisbourg, coucou BHL, coucou Philippe de Lara, coucou Françoise Thom – dont on n'a plus de nouvelles fraîches même du côté de Charenton) ; le plus humiliant, donc, n'est pas tellement de constater que les plans de Poutine se sont révélés plus efficaces, et donc plus rationnels et réalistes, que ceux des dirigeants gauchistes ou néo-cons de Washington, Paris ou Bruxelles.
C'est surtout de commencer à entrevoir dans quelle mesure la victoire de Poutine (comme peut-être celle, électorale, de Trump aux États-Unis la semaine prochaine) est avant tout la conséquence des erreurs occidentales, ou plutôt de ce que l'Occident schizophrène dans ses contradictoires pulsions wokistes et impérialistes avait jusqu'à aujourd'hui interprété comme des succès éclatants et non négociables.
Morale de l'histoire : un empire ruiné et déclinant, comme celui de Washington, ou bien mesquin et avorté, comme le Léviathan bureaucratique bruxellois, ne peut pas se prêter à la fois au jeu de la guerre d'annexion par vassaux ou mercenaires interposés et à celui de la repentance totalitaire ou hystérique à l'encontre de ses impérialismes passés.
C'est vouloir cumuler deux injures en une seule à la face du monde entier, qui ne lui pardonne pas de l'avoir dominé pendant plus de cinq siècles : le déni de ce que l'on fut et le déni de ce que sont les autres.
Bien des choses, on le sait, divisent les chefs d'État présents la semaine dernière en Russie, comme bien des intérêts peuvent opposer demain les successeurs de Poutine et de Xi, mais c'est dans le refus opposé avec succès à cette double injure que résidait la communauté de leur maintien et de leur satisfaction non dissimulée.

ISOLÉE LA RUSSIE ? À GENOUX LA RUSSIE ?

Adriana Kezaco

Sommet des BRICS 2024 à Kazan

Quand les torche-culs font les kékés en se croyant plus malins que les autres. À mourir de rire.

- [23 février 2022] "L’état d’urgence en Ukraine, la Russie isolée" titre Le Monde. Isolée ? On va voir ça.
- [30 mars 2022] "La Russie est de plus en plus isolée du reste du monde" titre la BBC.
- [4 mars 2022] "La Russie apparaît de plus en plus isolée" titre Ouest France.
- [16 septembre 2022] "En raison des sanctions européennes, la Russie est dans la peine. Son industrie civile et militaire tourne au ralenti. Plusieurs usines sont ainsi à l’arrêt" titre France Info.
- [14 janvier 2023] "La Russie est extrêmement isolée" titre France Info.
- Pascal Boniface publie un bouquin dans lequel on peut lire : "Depuis la guerre en Ukraine, la Russie est isolée internationalement."
- Radio France est pas mal non plus dans le comique en écrivant le 7 septembre 2022 : "la Russie a besoin d’aide. On dit même qu’elle a recours à la contrebande pour se fournir en armes." (LOL)
"Elle se retrouve presque la plus fragile et la plus isolée, à force de tirer des dizaines de milliers d’obus chaque jour." (la Russie).
"En manque de soldats. Et en manque de munitions." (Re LOL)
Et on trouve ainsi une suite sans fin de propos affirmant que la Russie est isolée, à genoux, et autres affirmations similaires pondues par des "experts", et des "journalistes spécialistes du sujet". Sans oublier bien sur les "experts militaires" et autres généraux tringle à rideau.

Bon bah on va voir si ces fleurs de naves qui prétendent tout savoir ont raison ?

BRICS 2024 - Isolée la Russie ??

Quelques chiffres pour démontrer à la fois "l'isolement de la Russie et la puissance économique des BRICS vis-à-vis de l'UE et des bouffeurs de hamburgers ;
1. Augmentation du poids économique : Le PIB cumulé des BRICS élargis représente environ 30,8% du PIB mondial, dépassant celui du G7 en termes de parité de pouvoir d'achat.
2. Accroissement démographique : Les BRICS+ représentent 46,5% de la population mondiale.
3. Énergie : Les BRICS+ contrôlent 43,1% de la production et 44% des réserves de pétrole, ainsi que 35,5% de la production et 53% des réserves de gaz.
4. Métaux : Renforcement de la position dominante sur les marchés des métaux, notamment ceux nécessaires à la transition énergétique, position dominante sur les marchés de certains métaux critiques comme les platinoïdes, les terres rares et le cuivre.
5. Agriculture : Production mondiale de 42% du blé, 52% du riz et 46% du soja, jouant un rôle clé dans la sécurité alimentaire mondiale.
Implications géopolitiques :
6. Remise en question du système multilatéral : Contestation partielle du système hérité de 1945 et volonté de jouer un rôle croissant dans les arènes internationales.
7. Alternative au dollar : Développement potentiel d'un système de paiement alternatif au système américain Swift, remettant en question la domination du dollar.
8. Nouvelles alliances : Renforcement des liens entre les membres à travers des investissements croisés et des partenariats, notamment dans le secteur des métaux et des technologies de transition.
9. Dépendance commerciale : Les nations développées, notamment le G7, dépendent largement du commerce avec les BRICS+, ce qui pourrait influencer les négociations futures.

Ce que les trouducs gélatineux tricolores oublient volontairement de vous dire :

Création potentielle de cartels

L'idée de créer des cartels pour certaines matières premières a été évoquée, notamment pour les métaux nécessaires aux batteries des véhicules électriques.
De tels cartels pourraient coordonner la production et les prix, potentiellement à la hausse.
Les BRICS+ pourraient privilégier les échanges intra-groupe, réduisant éventuellement l'offre disponible pour les pays occidentaux.
Cela pourrait créer des tensions sur l'approvisionnement et donc sur les prix pour les pays hors BRICS+.
La croissance économique des BRICS+ pourrait stimuler la demande interne en matières premières, exerçant une pression à la hausse sur les prix mondiaux.
La création potentielle d'une monnaie commune aux BRICS pourrait réduire l'utilisation du dollar dans le commerce des matières premières.
Cela pourrait affecter les mécanismes de fixation des prix et potentiellement augmenter la volatilité.

Conséquences pour l'Occident

L'accès plus difficile aux ressources naturelles pour les pays occidentaux pourrait créer des tensions à la hausse sur les prix des matières premières.
Cela pourrait contribuer à une augmentation de l'inflation importée dans les pays occidentaux.
En conclusion, l'expansion des BRICS et leur contrôle accru sur les matières premières pourraient conduire à une hausse générale des prix, en particulier pour les pays non membres du groupe, due à une combinaison de facteurs liés à l'offre, à la demande et aux mécanismes de fixation des prix.

ISOLÉE LA RUSSIE ? À GENOUX LA RUSSIE ?
VRAIMMENT ? VOILÀ "L'ISOLEMENT"

Participants :
- Vladimir Poutine Président de la fédération de Russie,
- Narenda Modi Premier ministre de l'Inde,
- Xi Jinping Président de la république populaire de Chine,
- Cyril Ramaphosa Président de la république d'Afrique du Sud,
- Abdel Fattah al-Sissi Président de la république arabe d'Égypte,
- Abiy Ahmed Premier ministre d'Éthiopie,
- Massoud Pezechkian Président de la république islamique d'Iran,
- Mohammed ben Zayed Al Nahyane Président des Émirats arabes unis,
- Mauro Vieira, ministre des relations extérieures du Brésil.
Auxquels s'ajoutent :
- Afghanistan Ministre du commerce et de l'industrie,
- Arménie Premier ministre,
- Azerbaïdjan Président de la république,
- Bahreïn Ministre des affaires étrangères,
- Bangladesh Secrétaire d’État aux affaires étrangères,
- Biélorussie Président de la république,
- Bolivie Président de l'État plurinational,
- République du Congo Président de la république,
- Cuba Ministre des affaires étrangères,
- Indonésie Ministère des Affaires étrangères,
- Kazakhstan Président de la république,
- Kirghizistan Président de la république,
- Laos Président de la république démocratique populaire,
- Malaisie Ministre de l'économie,
- Mauritanie Président de la république islamique,
- Mongolie Chef de l'administration présidentielle,
- Nicaragua Ministre des affaires étrangères,
- Palestine Président,
- Arabie saoudite Ministre des affaires étrangères,
- Serbie Vice-Premier ministre,
- Sri Lanka Secrétaire d’État aux affaires étrangères,
- République serbe de Bosnie Président de la république serbe,
- Tadjikistan Président de la république,
- Thaïlande Ministre des affaires étrangères,
- Turquie Président de la république,
- Turkménistan Président de la république,
- Venezuela Président de la république bolivarienne,
- Viêt Nam Premier ministre,
- Ouzbékistan Président de la république.

Il est important de noter que ce sommet marque l'élargissement des BRICS, avec la présence de nouveaux membres comme l'Égypte, l'Éthiopie, l'Iran et les Émirats arabes unis, en plus des membres fondateurs (Brésil, Russie, Inde, Chine et Afrique du Sud).

Résultats concrets obtenus lors du sommet des BRICS 2024

- Discussions sur un système de paiement alternatif : Les pays membres ont abordé le développement d'une solution concrète pour s'affranchir de l'hégémonie du dollar, notamment un système de paiement alternatif au système américain Swift.
- Renforcement de la coopération : Les discussions ont porté sur le renforcement de la coopération économique et politique entre les pays membres.
- Positionnement géopolitique : Le sommet a permis aux BRICS de réaffirmer leur position en faveur d'un monde multipolaire et de critiquer les sanctions unilatérales.
- Dialogue diplomatique : Le sommet a offert une plateforme pour des discussions bilatérales et multilatérales entre les dirigeants, notamment entre Vladimir Poutine et les autres chefs d'État.
- Déclaration conjointe : Les membres ont adopté une déclaration commune reflétant leurs positions sur divers sujets internationaux.
28/10/2024

Des Français de plus en plus pauvres (et ce n’est pas fini)

H16
30/10/2024 – C’est probablement l’effet des Jeux Olympiques, ou de l’arrivée de Michel Barnier comme premier ministre, ou les mesures prises contre la sécheresse qui frappe le pays (allez savoir) mais en tout cas, c’est une bonne nouvelle : le niveau de vie médian français est stable !


C’est en tout cas la conclusion à laquelle arrive l’INSEE dans son récent rapport sur le « Revenus et patrimoine des ménages », édition 2024, qui analyse les données jusqu’à la fin de l’année 2022 et qui montre de façon claire qu’avec 2028 euros et plus par mois, on est dans la moitié la plus riche des Français.

Au passage, en travaillant par déciles, l’INSEE calcule même que l’écart entre les plus riches et les plus modestes a très légèrement reculé sur un an : en 2022, les Français qui entraient dans la tranche des 10% les plus aisés gagnaient 3,39 fois plus que ceux situés dans la limite haute des 10% les plus modestes (contre 3,41 fois plus en 2021).

Mais avec ce nouveau montant, l’INSEE peut calculer un nouveau seuil de pauvreté, fixé à 1216 euros par mois et qui représente tout de même 9,1 millions de personnes, soit 14,4% des Français. Au passage, la belle stabilité du niveau de vie médian cache mal que la proportion de pauvres a, elle, sensiblement augmenté puisqu’elle n’était que de 12,4% des Français en 2004.

Constat cruel que n’a pas manqué de relever le Sénat qui arrive à la conclusion – partagée par la grosse majorité des Français, du reste – qu’Emmanuel Macron n’a pas vraiment arrangé les choses pour les classes modestes.

Lorsqu’on se rappelle en effet que près d’un tiers des Français vit avec moins de 100 euros dès le 10 du mois, on se dit que la France en Marche ressemble de plus en plus à ces étudiants qui, eux aussi, marchent en file pour obtenir des dons de nourriture.


Cet état des lieux assez moyennement frétillant de l’INSEE peine à faire passer un message pourtant simple : alors qu’une part maintenant croissante du monde s’enrichit, et le fait de façon visible, l’Europe en général et la France en particulier semblent patiner mollement, pédaler dans une mélasse de plus en plus épaisse.

Ce n’est pas une impression : à mesure que les décennies s’empilent en France, la croissance montre des signes de plus en plus clairs d’effondrement. Et cet effondrement a des conséquences très concrètes : là où, dans les années 70, un Français moyen pouvait espérer doubler son patrimoine en 17 ans, il lui faut maintenant plus de 50 ans…


Devant cet appauvrissement, le gouvernement et les parlementaires agissent : quoi de mieux qu’une pluie drue d’impôts et de taxes bien grasses pour donner une bouffée d’oxygène aux Français ?

En effet, il apparaît aux premières discussions à l’Assemblée du projet de budget 2025 que nos élus et les dirigeants du pays ont décidé qu’il était encore un peu trop tôt pour baisser les dépenses mais pas trop tard pour augmenter, très substantiellement, les recettes. Et le débat s’installe donc pour savoir où le marteau taxatoire devra s’abattre et où la faucille fiscale devra passer. Les députés et les ministres montent à la bataille pour désigner les plus dodus contribuables, les plus juteux revenus qu’il conviendra de ponctionner. D’économie, il semble si peu question que certains éditorialistes s’en inquiètent jusqu’au Monde, pourtant pas réputé pour son ultralibéralisme débordant.

L’inquiétude et l’étonnement ne devraient pourtant pas être de mise : tout se déroule exactement comme prévu.

Ainsi, comme prévu, la gauche grogne sur toute réduction des dépenses qui se traduit immédiatement (et exclusivement, à les croire) en une réduction du nombre d’infirmières, d’enseignants et de places de crèches (mais jamais des tamponneurs de cerfas, des vérificateurs de parcmètres, des inspecteurs de travaux finis et autres tâcherons dont l’administration déborde pourtant). Elle éructe sur les superprofits, les superdividendes, les ultrariches ou les expatriés, autant de cibles des ponctions qu’ils ont déjà planifiées.

Comme prévu, Michel Barnier bricole son projet, tente de naviguer en faisant remuer le moins possible la barque gouvernementale et se cantonne de faire de la politique au lieu d’économie, seule matière à même de sauver le pays actuellement. On se dirige droit vers une récession carabinée, mais Barnier ajuste les taux, les impôts et les taxes en fonction de paramètres purement politiques alors que des coupes claires et massives s’imposeraient pour sauver ce qu’on peut avant que les créanciers, lassés, ne sifflent la fin de la récréation. Soit il ne comprend rien de ce qui se passe, et son incompétence va coûter très cher au pays. Soit, et c’est pire, il comprend effectivement les enjeux mais ne change rien, auquel cas son cynisme s’ajoutera aux autres fautes commises.


Et comme prévu, la presse ajoute au déni de réalité qui s’est manifestement emparé des dirigeants et des parlementaires en alimentant les débats les plus consternants, comme celui qui l’agite actuellement au sujet du Doliprane, dont la vieille molécule (paracétamol) existe en générique depuis des lustres fabriqué en Chine, et dont l’exploitation n’a vraiment rien d’un enjeu national. Grâce à quelques papiers enfiévrés et les gesticulations de certains élus ou syndicalistes, la vente de la marque à un fonds d’investissement américain est devenue une affaire d’État grotesque. Au point de pousser les poulets sans têtes qui nous gouvernent à envisager une prise de participation bloquante de l’État dans l’actuel propriétaire.

Au moment où la dette et les déficits explosent, c’est vraiment très bien calculé.

Bref, comme prévu, le problème français ne sera pas résolu, mais amplifié.

Cinquante années de dérives socialistes, d’acquis sociaux indéboulonnables, de subventions à gogo ont permis aux « Bolivariens à la française » de s’exprimer sans contrainte dans des gouvernements qui ont poussé le pays à la ruine actuelle en enfilant des mesures toujours plus rouges (puis vertes) tout en hurlant au massacre causé par l’ultralibéralisme et les tendances fascistes des oppositions.

Les Français sont donc inévitablement sur le point d’expérimenter ce qui se passe lorsqu’on arrive au bout de l’argent gratuit des autres. Comme prévu, ils vont donc s’appauvrir encore, et de plus en plus vite.


https://h16free.com/2024/10/30/79030-des-francais-de-plus-en-plus-pauvres-et-ce-nest-pas-fini

29 octobre 2024

LA FRAUDE ÉLECTORALE POUR SAUVER LA DÉMOCRATIE…

Marc Amblard

28/10/2024 - Fin 2020, peu avant les élections présidentielles américaines, Joe Biden avait reconnu, non sans fierté, avoir mis en place avec Barak Obama, le système de fraude le plus vaste et le plus inclusif de l’histoire des Etats-Unis (voir vidéo).
J’avais cru à un canular avant de découvrir durant la nuit du 3 au 4 novembre 2020 qu’il avait parfaitement raison. De même, Nancy Pelosi, alors présidente du Congrès, interrogée par un journaliste, avait avoué avec une assurance confondante qu’il était impossible que Donald Trump soit réélu. Je l’avais prise pour une folle. Les faits ont hélas prouvé qu’il n’en était rien.
Ces puissants ont-ils la conscience de commettre des crimes gravissimes et de se comporter en tyrans ?
Pas le moins du monde et c’est là un fait très intéressant. Il y a quelques années, un journaliste avait interrogé des démocrates dans la rue pour savoir s’ils estimaient acceptable de recourir à la fraude pour assurer l’élection de leur candidat favori. Une forte majorité avait répondu par l’affirmative.
Alors pourquoi accepter l’inacceptable ? Parce qu’au fond, ces personnes sont convaincues qu’une fraude est légitime si elle orchestrée « dans l’intérêt du peuple ». Persuadées d’appartenir au camp du bien du fait de leur supériorité intellectuelle et morale, elles estiment qu’on ne peut pas faire confiance au public pour élire le « bon » dirigeant. Il n’est pas suffisamment éduqué et instruit pour savoir ce qui est bon pour lui. Souvenons-nous d’Hilary Clinton qui, après sa défaite, avait traité de « déplorables » les électeurs de Trump. Dans ces conditions, il est alors parfois souhaitable de sortir du cadre légal pour garantir un résultat optimal. C’est ainsi que les fraudeurs justifient leurs exactions.
Pour ce qui concerne les élections du 5 novembre prochain, l’élite mondiale estime que la politique de Kamala Harris est absolument nécessaire pour l’avenir de l’Amérique et du monde. La laisser perdre ferait reculer son agenda mondialiste et ralentirait la mise en œuvre de réformes progressistes, qu’elle juge essentielles pour résoudre des problèmes tels que le changement climatique, les inégalités et la justice sociale. À leurs yeux, manipuler les élections est un petit prix à payer pour le bien commun.
Le problème, c’est que cette approche délétère prive les citoyens de leur droit le plus fondamental : choisir librement leurs dirigeants.
Or, souvenons-nous que le fascisme prend naissance dans la croyance que quelques hommes, prétendument meilleurs, sont autorisés à faire le bien de l’humanité contre sa volonté.

28 octobre 2024

Ces collisions d’actualité qui montrent ce que les médias veulent cacher

H16

28/10/2024 - L’actualité est pleine de faits divers d’intérêt très variable. Cependant, en rapprocher certains permet de fournir, en creux, des informations que les médias se gardent bien de trouver et pire encore, d’analyser.

Ainsi, par exemple, on découvre dans l’abominable presse populiste de droite qui grignote du chaton qu’en Essonne, les urgences médicales concernent parfois les médecins urgentistes eux-mêmes : certains patients, mécontents des prestations fournies – pourtant à vil prix – finissent par en venir aux mains. Reconnaissons l’aspect pratique : les sutures peuvent être pratiquées directement sur place et font gagner un temps précieux aux pompiers et ambulanciers qui n’ont pas besoin de se déplacer.


Ceux qui voudront lire l’histoire complète le pourront ici sur X.com, le point important étant qu’en fin de compte, l’agresseur de médecin ne fera pas une minute de prison pour des actes ayant entraîné 15 jours d’arrêt de travail.

Parallèlement, on apprend dans la presse propre sur elle que Nicolas Bedos, le comédien-réalisateur, vient d’être condamné à de la prison, ferme cette fois, pour des actes que la morale réprouve (on parle de bisous dans le cou et de tripotages furtifs).

Dans ce dernier cas, on pourrait raisonnablement imaginer que la célébrité du condamné, sa qualité d’homme blanc cis de plus de 40 ans et son patrimoine personnel probablement pas ridicule n’ont pas complètement joué en sa faveur. La Justice française est passée et elle a montré ici une solide fermeté, bien en ligne avec ce qu’on attend d’elle dans notre ère post-MeToo-BalanceTonPorc.

Cependant, le contraste avec le précédent fait divers, où le coupable repart libre une fois la (modeste) amende payée (en lieu et place d’une amende qui, pour ces faits, pourrait monter à 45.000 €) amène a croire que la Justice, dans le cas Bedos, semble faire beaucoup plus de signalement de vertu que le nécessaire signalement de justice qu’on attendrait d’elle.

Or, plus on regarde les faits divers, et plus s’impose cette impression de signalement de vertu en lieu et place d’une justice réellement équitable. Or, pour les justiciables que nous sommes tous, c’est fort dommageable : la justice est en effet comme la Sainte Vierge, il faut la voir de temps en temps pour continuer à y croire. Cela manque cruellement de nos jours :


En pratique, on ne peut s’empêcher de noter la différence de traitement de l’information entre la presse et certains réseaux sociaux.

La première fait un tri, arbitraire, sur l’information qu’il convient de montrer ou pas et choisit ou non de mettre en avant telle ou telle actualité. Le cas récent du doliprane est parlant : sans l’appui gourmand de la presse, le changement de propriétaire serait passé inaperçu mais le battage médiatique, délibérément choisi par cette presse, a transformé l’opération en grotesquerie et une surenchère politique rapidement coûteuse pour le contribuable français.

On ne remerciera jamais assez politiciens et journalistes dans cette opération.

Inversement, la même presse peut choisir de taire complètement certains événements et elle s’y emploie avec application dès lors que les sujets sont jugés inadaptés aux lignes éditoriales officielles. Est-il utile de revenir sur les nombreux cas d’affaires immondes que seule l’audience des réseaux sociaux aura permis de monter en exergue puis d’imposer comme sujet dans la presse ?

Et ici, c’est bien cet aspect qui prime : la presse choisit une vision de la société et le lecteur doit s’en accommoder. Qu’il ait choisi de payer pour cette presse ou non, cela importe peu : les subventions publiques gomment complètement cet aspect. La presse choisit une histoire, une tendance, des angles de vue, fait preuve de myopie pour certains sujets, utilise un microscope pour d’autres et les consommateurs (forcés ou non) de cette information doivent subir sans broncher.

Du côté des réseaux sociaux, cette sauce ne prend pas. Soit le discours dissident est ouvertement banni (et cela se voit, s’entend, se mesure même), soit il est admis et immédiatement, les collisions d’actualité se produisent quotidiennement, comme les exemples fournis plus haut.

Et alors, le « Deux Poids, Deux Mesures » des pouvoirs publics, de la presse elle-même, apparaît alors, flagrant, partout où l’on regarde.


Dans ce microcosme informationnel, chacun peut choisir sa myopie, son microscope, mais personne ne peut ignorer les sujets des autres puisqu’ils sont aussi exposés que les siens. Certes, sur ces réseaux, il y a des biais partout, mais ils ne sont, par nature, pas tous dans le même sens et, de biais en biais, ils finissent par s’équilibrer ou au moins ne pas cacher des tendances qui sont, elles, systématiquement « oubliées » par la presse.

Et dans les biais, les aberrations, les choses qui sautent aux yeux, ce sont les affaires de justice et de police qui se voient le plus actuellement.

C’est probablement pour cela que jamais la presse ne fait le rapprochement entre les condamnations des uns à des peines ridicules, alors que d’autres, pour des faits similaires ou beaucoup moins graves, écopent d’une sévérité patente. Or, c’est la juxtaposition de faits divers, que seuls permettent les médias libres (à commencer par les réseaux sociaux, même s’ils sont plus ou moins censurés), qui permet de mesurer l’un des paramètres les plus importants d’une société, à savoir la précision et l’équité de sa Justice.

Et lorsqu’on fait ce travail en France, on se rend compte que cette équité n’existe plus, que la précision de la Justice n’est plus utilisée pour permettre une application raisonnable de cette dernière à tous les cas particuliers, mais bien qu’elle est pratiquée pour l’orienter dans un sens arbitraire, désiré par certains en fonction d’impératifs politique et, pire, idéologiques, dans lesquels ceux qui ne font pas partie du Camp du Bien seront lourdement sanctionnés lorsque les militants et les prêtres de ce très Saint Camp seront, eux, épargnés par les charges les plus dures et bénéficient de toute la clémence qui sied à leur Ordre.

De façon ironique, plus les observateurs rassemblent et diffusent ce genre de collisions d’actualité, plus le système traditionnel (les médias, les politiciens et ici la Justice puisqu’elle est concernée) se cabre et veut absolument les censurer, leur interdire la parole et empêcher ces comparaisons de se produire ou ces informations de filtrer.

À mesure que les individus conversent entre eux, échangent des informations qui renvoient à la face du système toute son iniquité, ce dernier devient de plus en plus violent et… de plus en plus injuste, l’enfermant dans un cercle vicieux.


Natalia Routkevitch

Chaque époque a ses fétiches. Les fétiches de la nôtre sont les droits de l'homme, la société civile, les minorités, l'Europe, l'État de droit et, bien sûr, la démocratie, disait Régis Debray.
On en trouve l'illustration quasiment dans chaque article sur l'actualité politique européenne. Dans ces publications censées nous informer, des combinaisons arbitraires de ces mots magiques - qui ont perdu leur sens originel et sont répétés comme des incantations rituelles - sont destinées à créer un certain fond émotionnel plutôt qu'à expliquer quoi que ce soit. Elles sont utilisées pour décrire pratiquement n'importe quel pays du continent, remplaçant ainsi la perspective historique, des analyses comparatives et d'autres informations ayant un rapport à la réalité.

27 octobre 2024

René Chiche

26/10/2024 - Il ne se passe plus un jour sans qu’on apprenne qu’un élève ici ou là ait giflé, frappé ou menacé l’un de ses professeurs. Une source bien informée m’a confié récemment que le nombre annuel de signalements (« faits établissement » dans le jargon de l’éducation nationale) dépassait les... trois millions. Chut ! Pas de vagues ! D’ailleurs à quoi bon feindre de s’indigner ? La société ne fait que récolter ce qu’elle a semé. Quand on s’est réjoui de transformer l’école en un « lieu de vie » dans lequel la transmission du savoir était devenue improbable, pour ne pas dire impossible, et quand on s’est employé à priver les élèves et leur famille de tout repère en leur présentant « la réussite » comme un dû, il ne faut pas s’étonner que le reste suive.
Jadis, dans l’emploi du temps d’un collégien ou d’un lycéen, il y avait les mathématiques, le français, l’histoire et la géographie, la physique, la chimie, telle ou telle langue vivante, la musique, le latin, le grec, la philosophie, chacune de ces disciplines (terme qu’il faut entendre en tous ses sens pour le comprendre parfaitement) étant dotée d’un horaire conséquent tant il va de soi que c’est une condition essentielle pour tout apprentissage.
Aujourd’hui, cet emploi du temps a non seulement été réduit comme peau de chagrin mais une grande partie des heures d’enseignement disciplinaire a été remplacée par des heures de rien au cours desquelles on prétend éduquer aux médias, aux valeurs de la République, à la vie affective et sexuelle, aux gestes pour préserver la planète et sauver les anémones de mer, à la lutte contre les stéréotypes de genre, de taille, de race et j’en passe, sans oublier les inénarrables heures de vie de classe, d’accompagnement personnalisé, d’aide à l’orientation. Oui, des heures de rien qui occupent sans instruire et n'élèvent que le niveau de la désinstruction nationale !
En moins d’un demi-siècle en effet, les gouvernements qui se sont succédés, de droite aussi bien que de gauche (bien que la gauche se soit particulièrement illustrée en la matière), sont parvenus à faire presque table rase de ce qui instruit tout en mettant « la réussite des élèves » au début de chacune de leur phrase. La seule chose qu’ils ont vraiment réussie, c’est d’avoir mis la plus belle institution de la République dans le plus déplorable état, ce qui ne les empêchera pas de proclamer leur admiration pour les professeurs devant le cercueil d’un Samuel Paty, d’un Dominique Bernard et de quelques autres. Ceux qui étaient à la tête de l’éducation nationale ont laissé l’institution se déliter, quand ils n’y ont pas œuvré eux-mêmes avec ardeur. Les leçons ont été remplacées par des activités, les estrades ont été mises à la déchetterie du coin, les tables dans les classes ont été disposées en « ilots » pour ne pas exposer les jeunes gens à une autorité supposée traumatisante, mais sans autre effet en réalité que celui de favoriser un bavardage permanent qui est presque partout devenu la norme, les chefs d’établissement, chefs de service et jusqu’aux recteurs ont cessé d’être des pairs (primus inter pares) pour devenir des « managers », et les professeurs qui osent encore enseigner leur discipline sans faire d’histoires se voient reprocher leur manque d’esprit d’équipe et sont mal notés par leur hiérarchie tandis que sont promus ceux qui savent se vendre à grand renfort de projets d’une vacuité à faire pleurer. Il en résulte que ceux qui sont passionnés par leur discipline trouvent de moins en moins leur place dans l’institution qui était pourtant faite pour eux - d’où soit dit en passant la baisse effrayante du nombre de candidats de valeur aux concours de recrutement de l’éducation nationale, et la baisse du niveau du recrutement qui en résulte mécaniquement, avec des conséquences forcément catastrophiques pour la nation tout entière à terme.
Si l’on veut reconstruire l’école, et il le faut, commençons par revaloriser sans attendre ce qui est parfois qualifié de « plus beau métier du monde » avec une totale hypocrisie. L’école ne repose que sur la qualité de son corps enseignant : recrutez d’excellents maîtres et fichez-leur la paix, le reste suivra ! On est bien capable de se battre pour sauver des espèces en voie de disparition dont personne n’a jamais entendu parler : va-t-on laisser les professeurs disparaître sans mot dire et accepter qu’ils soient remplacés par des animateurs ou de simples assistants de l’intelligence artificielle, comme on en prend le chemin ? Hait-on à ce point la jeunesse pour ne pas lui donner les meilleurs professeurs, et ce quoi qu’il en coûte ?