Translate

1 novembre 2024

Milices partout, justice nulle part

H16

1/11/2024 – Une nouvelle fois, SciencePo, l’anciennement vénérable institution, fait parler d’elle dans l’actualité.

Ainsi, le procès qui impliquait son ancien directeur pour violences conjugales arrive à son terme et la presse relate que le procureur de la République en charge du dossier a requis six mois de prison avec sursis contre le prévenu.

L’affaire est symptomatique à plusieurs titres.


D’une part, l’établissement traîne depuis des années ces scandales à répétition qui lui donnent une image particulièrement contrastée. On se rappellera ainsi des frasques de Descoings et des polémiques qui occupèrent les médias et l’établissement sur les 10 dernières années.

D’autre part, cette histoire de violences conjugales tombe fort mal pour une école qui s’est rapidement placée comme un véritable fer de lance de tous les mouvements sociaux les plus « progressistes » nous venant d’outre-Atlantique, depuis le néo-féminisme de combat jusqu’à ses pires dérives comme le wokisme, qui s’y est installé en maître et avec lui, tout le discours gauchiste qui infecte le paysage politique français.

Dans ce cadre, on ne peut avoir d’un côté un dirigeant à la main leste sur son épouse et de l’autre son école qui prône sinon l’envoi des mâles préférablement blancs dans des camps de rééducation, mais au moins le féminisme le plus agressif à base d’écriture inclusive, de pronoms et de non-mixité militante.

C’est d’ailleurs ce gauchisme exacerbé qui explique l’occupation de l’établissement par un petit nombre d’étudiants et quelques frais imports de renforts pro-palestiniens en début d’année comme le relate ce bref article de Wikipédia, dont l’existence en anglais mais pas en français en dit long sur la capacité des Wikipedionautes francophones, largement acquis aux causes justement poussées par la fine fleur de SciencePo, à prendre du recul sur ce genre d’événements…

Un précédent billet revenait en détail à la fois sur cette occupation et sur l’infiltration toxique de l’institution par des gauchistes de la pire espèce.


Tout ceci impose bien sûr de se poser quelques questions à propos de la direction prise par l’école et sur les tendances qu’elle pourrait impulser, mais cela pourrait encore avoir un impact contrôlable sur la société en général. Malheureusement, cette infiltration ne se traduit pas seulement par quelques amphithéâtres bloqués, des violences conjugales ou des discours à tendance marxiste en écriture inclusive.

Très concrètement, ces dérives observées se traduisent à présent dans des vies brisées.

En effet, cette intersectionnalité grotesque qui mêle des militants néo-féministes, LGBT ou carrément wokes à des individus farouchement opposés à toutes les revendications féministes (même les plus sobres) à commencer par les islamistes et ce militantisme pro-marxiste finissent par s’exprimer dans le monde réel avec un aplomb voire une force que certains pourraient qualifier de fasciste sans dénaturer le mot ; le témoignage d’un étudiant de SciencePo illustre assez bien l’ampleur du problème :


[le groupe de néo-féministes du campus] met également à disposition des étudiants des formulaires de dénonciation anonyme en ligne. Au moindre signalement, ses membres mettent immédiatement en garde les amis des accusés et livrent leurs noms à la meute militante qui, sans jamais s’embarrasser de vérifier les faits, organise méthodiquement leur exclusion sociale. (…) les accusés sont impuissants, condamnés à subir chaque jour les regards accusateurs et infamants de leurs camarades et à finir leurs études seuls, isolés, dans la honte et l’opprobre. À Sciences Po comme au Far West, on pend d’abord, on juge ensuite.


L’étudiant décrit ensuite comment un terrible faux pas de sa part l’aura ostracisé de la Cour des bien-pensants et jeté en pâture aux néo-féministes de l’établissement. Son témoignage se conclut par l’observation d’ailleurs corroborée par l’actualité que la direction semble avoir elle-même pris parti pour ce militantisme toxique (« Sciences Po se range lâchement du côté des fauteurs de troubles, des harceleurs et des calomniateurs ») et, pire, « n’hésite pas à souffler sur les braises »

Et ce qui se passe à SciencePo finit par arriver, assez rapidement, dans le reste de la société, les syndicats, les partis politiques, les médias servant de courroie de relai à ces mouvements toxiques et ces tendances extrémistes : comme les élèves qui sortent de cette école sont ceux qu’on retrouve à présent un peu partout dans les strates supérieures de la société, c’est-à-dire aux directions d’entreprises privées et publiques, et surtout dans les institutions républicaines ou les partis politiques, la dégradation générale est visible de tous.

C’est notamment vrai dans les partis politiques, qui sont les plus perméables aux idées les plus sordides que ces tendances remuent.

Ainsi, les connexions entre SciencePo, les milices qui y sévissent et, par exemple, le parti EELV sont si nombreuses qu’on ne devra donc pas s’étonner de découvrir dans la presse les déboires de Julien Bayou, qui avait été accusé en mars dernier par sa compagne de « harcèlement moral et abus frauduleux de l’état de faiblesse ».

À l’époque, les journaux français s’étaient volontiers ouverts aux allégations d’Anaïs Leleux, militante féministe qui a milité au sein d’Amnesty International, du collectif #Noustoutes et fondé le cercle de réflexion Pourvoir féministe, qui reprochait alors « des violences psychologiques » à son ancien compagnon qui lui a « fait croire qu’elle était folle ».

Le parti écologiste n’avait pas traîné pour réagir en qualifiant « d’extrêmement graves » les faits rapportés par la militante, qui avait alors poussé sans ambiguïté à quitter son parti et démissionner du groupe parlementaire celui qui était alors député mais qui s’était déjà mis en retrait de la coprésidence du groupe écologiste à l’Assemblée et avait démissionné du poste de secrétaire national d’EELV en 2022, suite à des allégations de violences psychologiques relayées par nulle autre que Sandrine Rousseau.


Les enquêteurs diligentés par le parti pour faire toute la lumière sur les accusations de Leleux viennent de rendre leur conclusion, assez simple : faute de preuve, l’enquête est clause.

Apparemment, le mâle blanc cis de plus de 40 ans est un fourbe qui ne laisse aucune trace de ses méfaits… Ou, alternativement, il ne devait pas suffisamment plaire dans le cadre de ses activités professionnelles, politiques ou familiales et a été accusé, sans éléments tangibles, par des personnes ayant fort bien compris toute la puissance de ce genre d’accusations, surtout actuellement.

On l’aura compris : ce qui se passe actuellement, notamment dans les partis, les associations, les établissements les plus progressistes (voire « woke ») donne une excellente idée de ce qui nous attend tous si nous laissons faire ce genre de milices agressives et extrémistes. Le poison collectiviste s’est infiltré partout, les délires marxistes et néo féministe veulent s’imposer partout, si possible à coup de procès, staliniens évidemment et par la force autrement.

Ni la justice, ni l’équité ne semblent animer ces mouvements qui cherchent avant tout le pouvoir et, pour certains, une revanche voire une voie de vengeance sur les problèmes que leurs insuffisances et leurs lacunes leur ont causés.

https://h16free.com/2024/11/01/79106-milices-partout-justice-nulle-part
Marc Amblard

1/11/2024 – Quelques petits problèmes techniques signalés sur les machines de vote électronique... No comment.

Cliquer sur l'image ↴

Ze Rhubarbe Blog

30/10/2024 – Élections américaines : qui aurait cru que Tulsi Gabbard, politicienne démocrate pendant 20 ans, candidate aux dernières primaires démocrates face à Biden pour ensuite s'allier à lui, non seulement quitterait le parti des Démocrates en l'accusant de corruption, mais rejoindrait Trump sur l'estrade de Madison Square Garden ?
Pour Gabbard, le parti de Kamala Harris est devenu celui de la corruption, de la censure et de la guerre, et elle voit désormais en Trump la seule solution pour revenir à une Amérique libre, prospère et en paix. Elle invite donc tous les électeurs indépendants à remettre Trump à la Maison Blanche.
On imagine qu'une telle femme, au CV en béton armé, ne peut pas "aimer" Trump, et encore moins le préférer à une autre femme, de couleur comme elle, et vice-présidente du type qu'elle a elle-même aidé à gagner.
Pour mener à une telle alliance contre nature, la situation doit être perçue par Gabbard et les gens comme elle (patriotes éduqués et indépendants) comme absolument catastrophique. Et si Trump gagne, il le devra à ces gens-là. On espère qu'il s'en souviendra, le cas échéant.


31 octobre 2024

Épargnants : danger sur vos économies !

28/10/2024 – Avec Charles Gave, président de l’Institut des Libertés, économiste, auteur du livre "Cessez de vous faire avoir" éd. Pierre de Taillac

Cliquer sur l'image (vidéo de 44mn 31s) ↴

Amérique, année 2024

Natalia Routkevitch


Dans un commentaire des documents officiels sur la stratégie militaire des États-Unis pour les années à venir, qui expliquent pourquoi le pays n'est pas prêt à mener des opérations militaires à grande échelle sur plusieurs fronts et chercherait, en cas de nécessité, à impliquer le plus possible ses alliés, on trouve, entre autres, une explication assez frappante : 70 % des jeunes Américains ne sont pas aptes au service militaire. 70 % !

Les documents évoquent des causes liées à la « santé, la condition physique, l'éducation, le racisme, et d'autres formes de discrimination ». En examinant les dernières statistiques pour comprendre les principaux facteurs qui expliquent cet état alarmant, on constate que la situation s’est sérieusement dégradée sur plusieurs points au cours des 30 dernières années.
Ci-joint quelques statistiques commentées tirées de l’ouvrage d’Amy Greene « L’Amérique face à ses fractures » (2024), mais pour trouver plus de données, on peut se tourner vers des organismes officiels, notamment CDC (Centers for Disease Control and Prevention), etc.

Surpoids

La proportion de femmes en surpoids est passée de 21 % en 1990 à 44 % en 2022, et pour les hommes, de 17 % à 42 %. Ce chiffre est trois fois plus élevé que dans les années 1960.
Ce phénomène touche particulièrement les Afro-Américains et les Latinos. Les États les plus pauvres, comme le Mississippi, l'Alabama et l'Oklahoma, sont les plus gravement touchés, avec plus de la moitié de leur population affectée par ce problème. Ce fléau résulte de facteurs culturels et de choix politiques qui maintiennent un environnement alimentaire toxique
En 30 ans, les portions de restauration ont augmenté de 200 %. Pendant ce temps, les prix des fruits et légumes frais ont augmenté plus rapidement que tout autre produit, tandis que ceux des produits les plus nocifs ont baissé.
L'industrie alimentaire consacre chaque année plus de 10 milliards de dollars à la publicité, dont 1,6 milliards destinés aux enfants. Ainsi, dès le plus jeune âge, la société encourage une alimentation malsaine et un mode de vie sédentaire, conduisant à une augmentation inévitable de l’obésité et à une détérioration de la qualité de vie.

Accès aux soins

Aux États-Unis, il n'existe pas de système d'assurance maladie universelle, et le gouvernement fédéral ne fournit pas de services médicaux à tous les citoyens. Près de 42 millions d'Américains ne sont pas assurés.
Les dépenses de santé aux États-Unis sont particulièrement élevées. Le pays consacre à ce secteur bien plus que tout autre membre de l'OCDE, et cette charge ne cesse d'augmenter. En 2021, les États-Unis ont consacré 18 % de leur PIB à la santé, soit près de 13 000 dollars par habitant. Le coût par personne a quadruplé entre 1980 et 2020. Cependant, ces dépenses exceptionnelles ne se traduisent pas par des résultats remarquables en termes de santé publique.
Comparés aux autres pays développés, les États-Unis occupent l'une des dernières places en termes d’espérance de vie. Les taux de mortalité infantile et maternelle, de maladies chroniques et de suicides, surtout parmi ceux qui ont un accès limité aux soins de santé, sont préoccupants.

Toxicomanie

Depuis 2000, plus d'un million d'Américains sont décédés d'une overdose, dont les trois quarts sont liés aux opioïdes, qui sont devenus un fléau national au cours des dix dernières années. Chaque jour, 220 Américains meurent d'une overdose d'opioïdes. La crise a commencé dans les années 1990 avec la multiplication des prescriptions d'opioïdes, aggravée par la pression des sociétés pharmaceutiques.
Les overdoses liées aux opioïdes sont qualifiées par les économistes Anne Case et Angus Deaton de « morts de désespoir », causées par le déclin des opportunités d'emploi, la stagnation des salaires et le sentiment de déclassement. Ces décès touchent particulièrement les Blancs issus de milieux défavorisés, représentant 7 décès sur 10, principalement des hommes, et des jeunes âgés de 20 à 59 ans.
Certains États, tels que la Virginie-Occidentale, le Tennessee, le Kentucky, l'Arkansas, le Mississippi et l'Alabama, connaissent une hausse rapide des décès liés aux opioïdes. Près de 9 millions d'enfants américains vivent avec un parent toxicomane, dont un quart spécifiquement dépendant aux opioïdes. Entre 2010 et 2017, le nombre de nouveau-nés souffrant de symptômes de sevrage a augmenté de 80 %, montrant que cette crise affecte même les plus jeunes, plongeant des familles dans la précarité et compromettant l'avenir des enfants.

Inégalités

Les États-Unis affichent un coefficient de Gini de 0,49, ce qui en fait le pays le plus inégalitaire parmi les membres du G7. La croissance économique profite de manière disproportionnée aux plus aisés, tandis que la classe moyenne, moteur de la prospérité américaine au 20e siècle, se rétrécit. Ces disparités soulèvent la question de la concentration exceptionnelle des richesses : aujourd'hui, les 10 % les plus riches perçoivent plus de la moitié des revenus du pays.
À ces inégalités salariales marquées s'ajoute un système fiscal favorable aux plus fortunés. Par exemple, les 400 familles de milliardaires les plus riches bénéficient d'un taux d'imposition moyen de 8,2 %, contre 13 % pour l'Américain moyen.
L'ampleur de ces inégalités socio-économiques ne soulève pas seulement des problèmes criants de justice sociale, elle érode également la confiance dans l'ascenseur social, un élément clé du rêve américain. Les inégalités touchent particulièrement les Noirs, surreprésentés parmi ceux qui restent dans leur milieu socio-économique d'origine : près de la moitié des enfants noirs nés dans des foyers parmi les plus pauvres y resteront toute leur vie, contre seulement 17 % des enfants blancs dans la même situation.

Isolement et dépression

De plus en plus d'Américains se disent isolés, un problème ayant des conséquences tangibles sur leur santé et bien-être. Plus de la moitié déclarent ressentir une solitude profonde, légèrement plus fréquente chez les hommes que chez les femmes, et fortement corrélée à l'utilisation croissante des réseaux sociaux : près des trois quarts des utilisateurs assidus souffrent de cet isolement, contre la moitié des utilisateurs occasionnels. Si toutes les générations sont touchées, les jeunes adultes (18-22 ans) semblent particulièrement vulnérables, tandis que les baby-boomers y résistent mieux.
Ce sentiment de solitude ne se limite pas à une expérience subjective : il reflète une réelle érosion des liens sociaux et de la convivialité, mesurable en termes d’interactions humaines. Selon le ministère américain de la santé, l’isolement social a augmenté de 24 heures par mois au cours des 20 dernières années. Les interactions familiales ont chuté de 5 heures par mois, tandis que le temps consacré aux loisirs collectifs et aux moments sociaux a également diminué.
La solitude, devenue une véritable crise de santé publique, a des conséquences physiques sévères : risque accru de maladies cardiaques (+30 %), d'AVC (+32 %) et une probabilité 50 % plus élevée de démence chez les seniors. Elle est aussi liée à l’obésité et à une mortalité précoce. Chez les enfants, l'isolement est un indicateur majeur de troubles psychiques tels que l'anxiété, la dépression et le suicide.
La dépression, devenue la pathologie la plus courante aux États-Unis, touche aujourd'hui un tiers des adultes et deux tiers des jeunes, les taux les plus élevés depuis 2015. L'épuisement psychologique, la pandémie de COVID-19, la toxicomanie et le manque d’accès aux soins sont les principaux facteurs aggravants. Cette crise de dépression conduit à un nombre croissant de suicides : en 2021, le nombre de suicides a presque atteint un niveau record, dépassant de loin celui des homicides. Une enquête récente a révélé que 57 % des jeunes filles et 29 % des garçons se sentent constamment tristes et sans espoir, et un tiers des filles ont envisagé le suicide.

Voici le document auquel je me réfère dans l'introduction: https://www.areion24.news/.../les-etats-unis-et-la.../3/

30 octobre 2024

La France s’effondre : peut-on encore arrêter le massacre ?

Marc Touati

29/10/2024 – Que ce soit d’un point vue économique, politique, sociale et sociétal, la France est malheureusement en train de s’effondrer devant nos yeux et quasiment personne ne réagit… Tous les événements récents vont dans ce sens : les cafouillages à répétition sur le budget 2025, les sommets d’impopularité de M. Macron, le concours Lépine d’augmentation des impôts à l’Assemblée Nationale, la flambée des déficits publics et de la dette, qui sont d’ailleurs devenus incontrôlables, l’effondrement des indicateurs avancés de l’activité, les perspectives d’augmentation du chômage… Une véritable horreur économique et politique ! Dans ce triste contexte, de nombreuses questions se posent : peut-on encore arrêter ce massacre économique ? Quelle sera l’ampleur de la récession pour la fin 2024 ? Quels seront les secteurs les plus impactés ? Comment vont évoluer l’emploi et le chômage au cours des prochains mois ? Quel sera le niveau du déficit public au cours des prochains trimestres ? La France va-t-elle rester le mauvais élève de l’Europe en matière de déficit public, de dette et de croissance ? Question de la semaine : L’euro va-t-il continuer de se déprécier face au dollar ? Quelle est la bonne nouvelle de la semaine ? Réponses à toutes ces questions et à bien d’autres dans cette vidéo, graphiques et tableaux explicites, pédagogiques et réalisés sans trucage à l’appui…

Cliquer sur l'image (vidéo de 29mn 4s) ↴
Régis de Castelnau

Rubrique : mal

« Il ne s’est rien passé à Kazan. D’ailleurs Kazan n’existe pas. Poutine est complètement isolé dans l’arène mondiale. Donald Trump va perdre la présidentielle américaine parce qu’un humoriste a dit une connerie à son meeting. Des milliers de Coréens du Nord s’apprêtent à attaquer les pays baltes depuis la Russie. Israël a quasiment détruit toutes les infrastructures iraniennes. Les élections géorgiennes ont été volées. Kamala Harris est intelligente, Aurore Bergé honnête etc. etc. etc. etc. etc. etc. »
l’Occident se débat désormais dans de purs fantasmes qu’il invente tous les jours. L'intelligentsia et les classes politiques corrompues gonflent leurs mensonges éhontés à l'infini juste pour éviter de se noyer.
Le reste du monde a compris et a décidé de s’en foutre.
Ce n’est pas vraiment rigolo d’être du mauvais côté de l'Histoire. – 29/10/2024

LA MORALE DE KAZAN

Gabriel Nerciat

29/10/2024 – Je crois que le plus humiliant, pour le progressisme libéral occidental, en contemplant le triomphe tranquille et narquois de Poutine au sommet des BRICS de Kazan, moins de deux ans après le verdict des grands augures pro-OTAN et/ou pro-UE qui prédisaient sa chute en même temps que l'effondrement inévitable de l'armée et de l'économie russes (coucou Bruno Le Maire, coucou Michel Goya, coucou général Yakovleff, coucou Nicolas Tenzer, coucou François Heisbourg, coucou BHL, coucou Philippe de Lara, coucou Françoise Thom – dont on n'a plus de nouvelles fraîches même du côté de Charenton) ; le plus humiliant, donc, n'est pas tellement de constater que les plans de Poutine se sont révélés plus efficaces, et donc plus rationnels et réalistes, que ceux des dirigeants gauchistes ou néo-cons de Washington, Paris ou Bruxelles.
C'est surtout de commencer à entrevoir dans quelle mesure la victoire de Poutine (comme peut-être celle, électorale, de Trump aux États-Unis la semaine prochaine) est avant tout la conséquence des erreurs occidentales, ou plutôt de ce que l'Occident schizophrène dans ses contradictoires pulsions wokistes et impérialistes avait jusqu'à aujourd'hui interprété comme des succès éclatants et non négociables.
Morale de l'histoire : un empire ruiné et déclinant, comme celui de Washington, ou bien mesquin et avorté, comme le Léviathan bureaucratique bruxellois, ne peut pas se prêter à la fois au jeu de la guerre d'annexion par vassaux ou mercenaires interposés et à celui de la repentance totalitaire ou hystérique à l'encontre de ses impérialismes passés.
C'est vouloir cumuler deux injures en une seule à la face du monde entier, qui ne lui pardonne pas de l'avoir dominé pendant plus de cinq siècles : le déni de ce que l'on fut et le déni de ce que sont les autres.
Bien des choses, on le sait, divisent les chefs d'État présents la semaine dernière en Russie, comme bien des intérêts peuvent opposer demain les successeurs de Poutine et de Xi, mais c'est dans le refus opposé avec succès à cette double injure que résidait la communauté de leur maintien et de leur satisfaction non dissimulée.

Des Français de plus en plus pauvres (et ce n’est pas fini)

H16
30/10/2024 – C’est probablement l’effet des Jeux Olympiques, ou de l’arrivée de Michel Barnier comme premier ministre, ou les mesures prises contre la sécheresse qui frappe le pays (allez savoir) mais en tout cas, c’est une bonne nouvelle : le niveau de vie médian français est stable !


C’est en tout cas la conclusion à laquelle arrive l’INSEE dans son récent rapport sur le « Revenus et patrimoine des ménages », édition 2024, qui analyse les données jusqu’à la fin de l’année 2022 et qui montre de façon claire qu’avec 2028 euros et plus par mois, on est dans la moitié la plus riche des Français.

Au passage, en travaillant par déciles, l’INSEE calcule même que l’écart entre les plus riches et les plus modestes a très légèrement reculé sur un an : en 2022, les Français qui entraient dans la tranche des 10% les plus aisés gagnaient 3,39 fois plus que ceux situés dans la limite haute des 10% les plus modestes (contre 3,41 fois plus en 2021).

Mais avec ce nouveau montant, l’INSEE peut calculer un nouveau seuil de pauvreté, fixé à 1216 euros par mois et qui représente tout de même 9,1 millions de personnes, soit 14,4% des Français. Au passage, la belle stabilité du niveau de vie médian cache mal que la proportion de pauvres a, elle, sensiblement augmenté puisqu’elle n’était que de 12,4% des Français en 2004.

Constat cruel que n’a pas manqué de relever le Sénat qui arrive à la conclusion – partagée par la grosse majorité des Français, du reste – qu’Emmanuel Macron n’a pas vraiment arrangé les choses pour les classes modestes.

Lorsqu’on se rappelle en effet que près d’un tiers des Français vit avec moins de 100 euros dès le 10 du mois, on se dit que la France en Marche ressemble de plus en plus à ces étudiants qui, eux aussi, marchent en file pour obtenir des dons de nourriture.


Cet état des lieux assez moyennement frétillant de l’INSEE peine à faire passer un message pourtant simple : alors qu’une part maintenant croissante du monde s’enrichit, et le fait de façon visible, l’Europe en général et la France en particulier semblent patiner mollement, pédaler dans une mélasse de plus en plus épaisse.

Ce n’est pas une impression : à mesure que les décennies s’empilent en France, la croissance montre des signes de plus en plus clairs d’effondrement. Et cet effondrement a des conséquences très concrètes : là où, dans les années 70, un Français moyen pouvait espérer doubler son patrimoine en 17 ans, il lui faut maintenant plus de 50 ans…


Devant cet appauvrissement, le gouvernement et les parlementaires agissent : quoi de mieux qu’une pluie drue d’impôts et de taxes bien grasses pour donner une bouffée d’oxygène aux Français ?

En effet, il apparaît aux premières discussions à l’Assemblée du projet de budget 2025 que nos élus et les dirigeants du pays ont décidé qu’il était encore un peu trop tôt pour baisser les dépenses mais pas trop tard pour augmenter, très substantiellement, les recettes. Et le débat s’installe donc pour savoir où le marteau taxatoire devra s’abattre et où la faucille fiscale devra passer. Les députés et les ministres montent à la bataille pour désigner les plus dodus contribuables, les plus juteux revenus qu’il conviendra de ponctionner. D’économie, il semble si peu question que certains éditorialistes s’en inquiètent jusqu’au Monde, pourtant pas réputé pour son ultralibéralisme débordant.

L’inquiétude et l’étonnement ne devraient pourtant pas être de mise : tout se déroule exactement comme prévu.

Ainsi, comme prévu, la gauche grogne sur toute réduction des dépenses qui se traduit immédiatement (et exclusivement, à les croire) en une réduction du nombre d’infirmières, d’enseignants et de places de crèches (mais jamais des tamponneurs de cerfas, des vérificateurs de parcmètres, des inspecteurs de travaux finis et autres tâcherons dont l’administration déborde pourtant). Elle éructe sur les superprofits, les superdividendes, les ultrariches ou les expatriés, autant de cibles des ponctions qu’ils ont déjà planifiées.

Comme prévu, Michel Barnier bricole son projet, tente de naviguer en faisant remuer le moins possible la barque gouvernementale et se cantonne de faire de la politique au lieu d’économie, seule matière à même de sauver le pays actuellement. On se dirige droit vers une récession carabinée, mais Barnier ajuste les taux, les impôts et les taxes en fonction de paramètres purement politiques alors que des coupes claires et massives s’imposeraient pour sauver ce qu’on peut avant que les créanciers, lassés, ne sifflent la fin de la récréation. Soit il ne comprend rien de ce qui se passe, et son incompétence va coûter très cher au pays. Soit, et c’est pire, il comprend effectivement les enjeux mais ne change rien, auquel cas son cynisme s’ajoutera aux autres fautes commises.


Et comme prévu, la presse ajoute au déni de réalité qui s’est manifestement emparé des dirigeants et des parlementaires en alimentant les débats les plus consternants, comme celui qui l’agite actuellement au sujet du Doliprane, dont la vieille molécule (paracétamol) existe en générique depuis des lustres fabriqué en Chine, et dont l’exploitation n’a vraiment rien d’un enjeu national. Grâce à quelques papiers enfiévrés et les gesticulations de certains élus ou syndicalistes, la vente de la marque à un fonds d’investissement américain est devenue une affaire d’État grotesque. Au point de pousser les poulets sans têtes qui nous gouvernent à envisager une prise de participation bloquante de l’État dans l’actuel propriétaire.

Au moment où la dette et les déficits explosent, c’est vraiment très bien calculé.

Bref, comme prévu, le problème français ne sera pas résolu, mais amplifié.

Cinquante années de dérives socialistes, d’acquis sociaux indéboulonnables, de subventions à gogo ont permis aux « Bolivariens à la française » de s’exprimer sans contrainte dans des gouvernements qui ont poussé le pays à la ruine actuelle en enfilant des mesures toujours plus rouges (puis vertes) tout en hurlant au massacre causé par l’ultralibéralisme et les tendances fascistes des oppositions.

Les Français sont donc inévitablement sur le point d’expérimenter ce qui se passe lorsqu’on arrive au bout de l’argent gratuit des autres. Comme prévu, ils vont donc s’appauvrir encore, et de plus en plus vite.


https://h16free.com/2024/10/30/79030-des-francais-de-plus-en-plus-pauvres-et-ce-nest-pas-fini