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25 novembre 2024
Budget 2025 : on taxe, on ponctionne, on se détend.
H16
- 25/11/2024 - Le mois de Novembre s’écoule gentiment pendant que les discussions sur tous les aspects budgétaires continuent dans des envolées lyriques et de fines remarques de nos excellents députés. Les deux chambres sont en ébullition, et on sent chacun de nos fiers représentants arc-boutés pour sauvegarder le moindre de nos intérêts, tendus dans le but de rendre chaque jour l’État plus efficace, tout en limitant tant que possible la ponction fiscale. Mais si.
Les objectifs sont clairs, les jalons fixés et les trois points suivants sont maintenant acquis : 1 – les retraites sont devenues sacrées, 2 – les impôts peuvent encore augmenter (« Vas-y, Michel, ça passe large ! ») et enfin 3 – la résilience française est telle qu’envisager la moindre coupe dans les dépenses est vu comme une plaisanterie de mauvais goût.
1. On ne touche pas aux retraités.
La Macronie a bien compris que l’intégralité de sa légitimité (de plus en plus évanescente) est tirée d’un nombre pourtant décroissant de retraités encore favorable au statuquo. C’est donc sans surprise que la journée d’esclavage de solidarité a été votée par le Sénat avec d’autant plus de décontraction que les députés et les sénateurs ne sont pas concernés par cette solidarité qui ne s’appliquera pas – Ooouf – à leur indemnité.
On peut se demander ce qui pourrait se passer si, d’aventure, des masses de Français facétieux refusaient de travailler juste ce jour là, voire de poser une journée de RTT ou de vacances, sans même évoquer ceux qui pourraient tomber malencontreusement malade ou ceux qui auraient l’idée intéressante de faire grève. Dans ces cas, quelle richesse pourra-t-on retirer de cette journée ?
En attendant et parallèlement, après d’âpres négociations entre Barnier (Macron en version vieux) et Wauquiez (qui a du mal à représenter autre chose que lui-même, et encore), on a définitivement enterré l’idée d’économie qui aurait consisté à ne pas toucher aux retraites du tout, c’est-à-dire à ne pas les indexer sur l’inflation et permettre ainsi un transfert de richesse un peu moins violent entre la population active et la population retraitée. Au contraire, il a été décidé d’une petite revalorisations par ci, d’une indexation par là, et petit-à-petit, l’effort porté sur les populations actives continue de gonfler en toute désinvolture.
2. On augmente les impôts tous azimuts.
Bon, inutile de lister ici toutes les mesures qui seront mises en place dans les prochains mois pour tabasser avec soin le contribuable à chaque coin de rue, la presse s’en charge au fil des jours. Notons cependant l’ironie mordante du mécanisme de bonus/malus CO2 et au poids sur les véhicules : son renforcement assez violent ayant été rejeté par les députés pour les voitures neuves, ces derniers proposent à présent de l’appliquer l’année prochaine rétroactivement sur les véhicules d’occasion.
Oui oui, sur l’occasion, et oui oui, rétroactivement. Vous avez bien lu.
Celui qui voudra s’infliger une migraine pourra lire l’article 9 de cette nouvelle cathédrale à mazout de législation tordue pour prendre toute la mesure de la psychopathologie qui s’est emparée du législateur lorsqu’il s’est lancé dans la recherche de nouvelles taxes juteuses. Il faut bien comprendre qu’on n’en est encore qu’aux premières étapes d’une loi de finance mal boutiquée dont on se doute déjà qu’elle terminera avec des intromissions douloureuses.
Et alors qu’avec des malus atteignant des sommets, il deviendra rentable pour certains modèles de l’acheter à l’étranger pour rouler en France sans jamais le faire réimmatriculer, la prune étant alors bien moins coûteuse, tout indique que posséder un véhicule, chose déjà périlleuse ces dernières années, va passer dans le camp du luxe pur et simple dans l’Hexagone.
Les provinciaux campagnards devront faire avec les mobylettes, les cars et les TER (quand ils roulent encore) et les autres pourront toujours se rabattre sur les transports en commun citadins, donnant à la France un petit air d’Allemagne de l’Est de 1970 que l’Allemagne elle-même, actuellement en plein effondrement grâce à de vigoureuses politiques écologiques, nous enviera bientôt.
Au passage, on devra d’ailleurs se poser la question de la rentabilité de ces taxes puisqu’à mesure qu’elles augmentent, les ventes dégringolent, ruinant pour l’État tout espoir de collecter suffisamment de taxes, ce qui promet au passage d’intéressants développement pour certaines villes qui envisagent d’interdire les SUV, ces véhicules qui ne seront plus achetés que par les trafiquants de drogue, seuls encore capables dans le pays de se payer ce genre de véhicules.
3. On ne fait surtout aucune coupe !
Quant à l’idée budgétaire véritablement extra-terrestre qui consisterait à couper dans les dépenses accessoires, inutiles ou simplement trop coûteuses, elle ne sera abordée par personne.
Ainsi, la maire de Nantes Johanna Rolland a courageusement refusé le moindre effort budgétaire au niveau des communes, jugeant que c’était à l’État de montrer l’exemple. Or, s’il est vrai que ce dernier a largement dépassé toutes les bornes ces 20 dernières années, la maire de Nantes depuis 2014 n’est pas exactement exempte de défauts en matière de gestion, avec une dette qui augmente assez sensiblement ces 5 dernières années dans une ville à l’insalubrité et l’insécurité galopantes…
D’autres villes ont choisi d’afficher un bon vieux « syndrome du Washington Monument » que j’exposais récemment dans un précédent billet : par exemple, Lille lance une belle campagne d’affichage pour expliquer que les coupes budgétaires sont impossibles essentiellement parce que cela reviendrait à ne plus nourrir les enfants à la cantine, oubliant sans doute de préciser que l’écrasante majorité de son budget ne passe pas dans ces cantines mais dans ses nombreux pousse-papiers et autres tamponneurs de cerfas de l’administration municipale dont le poids, d’années en années, augmente gentiment, ou dans ces programmes bigarrés destinés à des populations spécifiques mais ultraminoritaires (depuis les cyclopathes jusqu’aux migrants en passant par les artistes en mal de destructuration d’intemporel).
Il va de soi que ces arguments en carton actuellement utilisés par les communes pour protéger leurs budgets et ne surtout faire aucune coupe seront tout autant utilisés par les départements, les régions et l’État lui-même pour expliquer pourquoi aucune dépense ne sera réduite voire stoppée.
Non, vraiment, la fête n’est pas finie et de toute façon, les petits-fours ont été commandés et devront bien être consommés, hein, ma brave dame, sinon ce serait gâcher de la bonne nourriture.
Ce pays est foutu.
24 novembre 2024
Denis Collin
- 23/11/2024 - Le silence assourdissant de la gauche sur la disparition de Boualem Sansal (à l'exception du PS) devrait ouvrir les yeux des derniers partisans de ce tas de fumier(*) qu'est devenue la gauche dans ce pays. On savait tous ces gens spécialistes des interdictions, des enfermements, du contrôle de toutes les formes de liberté d'expression et de la répression à tout va contre leurs adversaires politiques, tout cela au nom du barrage contre le retour des "zeuresombres". Les voilà complices de la cleptocratie militaro-bureaucratique islamique d'Alger. La gauche, plus jamais. Et la droite non plus, puisque ce sont tous les mêmes.
(*) C'est l'expression qu'utilisa Rosa Luxemburg pour qualifier la social-démocratie allemande après le vote des crédits de guerre en 1914...
Une dictature nommée démocratie – Chroniques de la Covidofolie
Adina de Souzy
« Les paroles s’envolent, les écrits restent. » Rédigé au jour le jour sur Twitter, ce livre est le reflet vivant de ce que nous avons vécu pendant la « pandémie ». À travers ses messages lucides, caustiques et drôles pour la plupart, Adina de Souzy nous livre un témoignage implacable, qui confronte le récit officiel à son tissu vertigineux de contre-vérités.
À lire et à conserver pour comprendre comment une démocratie s’est transformée en tyrannie en quelques mois. Notre devoir est de lutter contre cette propagande mortifère, et de répandre l'étincelle, le sentiment, la conscience qu'une vie meilleure est à notre portée. Ce n'est pas le moindre des enjeux d'Une dictature nommée démocratie.
Artiste peintre et restauratrice d'œuvres d'art, Adina de Souzy est aussi une femme engagée. La liberté sous toutes ses formes lui tient d’autant plus à cœur qu'elle a vécu son enfance dans la Roumanie communiste du dictateur Ceausescu.
Elle n’imaginait pas retrouver dans le pays des droits de l’homme les mêmes mécanismes du totalitarisme, qui, selon elle, s’installe lentement mais sûrement, et s'est accéléré grâce à l'opportunité de la crise Covid-19.
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FIN DE LA COMÉDIE, SUPERFICIALITÉ DE L'ENTRACTE
Gabriel Nerciat
- 24/11/2024 - Ce gouvernement Barnier, c'est vrai, c'était un peu rigolo au début (ça me rappelait les derniers films de Claude Sautet, avec le vieux Montand qui joue au cabot en tablier de garçon de café dans une brasserie chic du centre de Paris, pendant lesquels on se demandait pourquoi l'auteur de Max et les Ferrailleurs et de César et Rosalie ne trouvait plus grand chose d'intéressant à dire ou à filmer).
Mais maintenant, la comédie a assez duré.
Les Méhaignerie d'arrière-saison, les Lecanuet sans jeune épouse pétaradante, les François-Poncet sans francisque dans les tiroirs, les Gilles de Robien sans maris trompés, les François Baroin sans Michèle Laroque à cheval ni Pierre Palmade au volant, tout ça ressemble trop à un mauvais remake des années 1990 pour que ça puisse séduire très longtemps.
Qu'est-ce que ce gouvernement sans majorité parlementaire et sans aucune cohérence intérieure est censé nous rapporter, à part des augmentations d'impôts et des journées travaillées sans salaire ?
Personne, ou pas grand monde, n'a voté pour lui (LR aux dernières élections, c'est 6 ou 7% des suffrages), et ceux qui le soutiennent le font soit pour maintenir Macron au pouvoir soit pour éviter un improbable Premier ministre venu de la gauche (je parle de ce faquin de Bernard Cazeneuve, bien sûr, pas de Lucie Castets qui resterait moins de temps à Matignon que Jean-Paul Ier sur le trône de Pierre).
Si la France est vraiment dans une situation économique gravissime, alors il est évident que ce n'est pas ce gouvernement sans légitimité ni visibilité quelconques qui pourra faire quoi que ce soit d'important dans ce domaine.
Une réforme de l'État ou de l'économie ambitieuse se fait toujours en début de mandat présidentiel, avec un programme clair et une majorité soudée pour la mettre en œuvre. Pas dans une situation aussi précaire et incertaine que celle qui prévaut depuis la dissolution de cet été.
Ajoutons que l'éternel chantage à la banqueroute de l'État ou à la crise obligataire foudroyante, ce mélodrame d'hiver dont la bourgeoisie des retraités de province ne se lasse jamais, ne peut effrayer que des imbéciles incultes capables de dépenser sept euros pour lire Le Point ou alors servir à démasquer l'imposture des escrocs qui le colportent : il suffit de se renseigner même de façon superficielle sur l'état des obligations françaises en cette fin d'année pour savoir que nous ne sommes absolument pas dans la situation de la Grèce 2010 ou de l'Argentine du début du siècle.
Ne serait-ce que parce qu'une dépréciation importante des emprunts d'État français amènerait immédiatement, vu l'affaiblissement de l'économie allemande, un risque de crise systémique sur l'ensemble de la zone euro, et faites confiance aux grands gérants des banques d'affaires de ce monde pour le savoir bien mieux que le bigot tartuffe de la Vendée ou l'héritier à moitié débile que Macron a placé au quai d'Orsay.
Dès lors, si Marine Le Pen, qui n'a même pas obtenu de Barnier l'abrogation de l'AME ou la perspective d'une modification du mode de scrutin législatif, maintenait plus longtemps son soutien sans participation à l'actuel gouvernement, elle commettrait pour elle la même erreur fatale que Matteo Salvini lorsqu'il accepta de rejoindre la coalition d'union nationale de Mario Draghi.
La tentative de coup d'État des juges perpétré à son encontre par le Parquet de Paris adossé au Parlement européen (et ourdi très certainement avec la complicité directe de Dupond-Moretti lorsqu'il était encore ministre) devrait au contraire l'inciter à mettre le feu à la plaine plutôt que de sans cesse temporiser en vain.
Le vrai problème, tout le monde le sait, c'est Macron.
Roi sans couronne, ce dernier est devenu d'autant plus dangereux (on le voit sur l'Ukraine) qu'il ne peut plus rien décider directement et se trouve privé d'allié à l'intérieur comme à l'extérieur.
C'est lui qu'il faut faire partir. Par tous les moyens.
Avant même que son camp en capilotade et ses sponsors supranationaux aient le temps de se mettre d'accord sur le nom d'un successeur en état de marche.
Ce ne sera peut-être pas suffisant pour sortir de la crise, mais ce sera la condition indispensable pour pouvoir commencer à envisager de le faire.
Gilles Casanova
Moi, le réchauffement climatique j'y crois !
La preuve, tous nos médias nous disent que la France se réchauffe deux fois plus vite que les autres ! Qu'est-ce que j'ai peur !
On me dit dans l'oreillette que c'est un élément de langage vendu par les écolo-réchauffistes dans chaque pays, moi je n'y crois pas !
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23 novembre 2024
USA - UN PEU DE RECUL SUR L’ÉCHEC DU PARTI DÉMOCRATE
Marc Amblard
- 23/11/2024 - Au départ, il y eut ce coup d’État électoral durant la nuit du 3 au 4 novembre 2020. La fraude manifeste et largement prouvée depuis, n’a pas permis d’apporter au parti démocrate la majorité confortable espérée. Dès lors, celui-ci a cru bon par opportunisme de s’agenouiller devant sa faction d’extrême gauche.
Aussi, durant le mandat de Biden, c’est une succession de lois perverses et contre nature qui ont été votées afin de satisfaire l’aile ultra-progressiste du parti : transgenrisme, démantèlement de la famille, ouverture des frontières, définancement de la police, mesures sanitaires anti-science et liberticides, censure des médias et des réseaux sociaux… Rien de tel finalement pour se couper peu à peu de sa base électorale.
Ce fut là, la première erreur qui balisa le chemin de la victoire des conservateurs quatre ans plus tard.
La seconde erreur fut de transformer le D.O.J. (Ministère de la justice) en outil de persécution à l’encontre du candidat Donald Trump. Plus l’étau judiciaire se resserrait et plus il gagnait en soutien auprès du peuple américain qui fit de lui la victime et le héros de la lutte contre l’État profond.
La troisième erreur consista à attendre la dernière ligne droite pour écarter le candidat Biden, pourtant victorieux des primaires démocrates. Si son départ était parfaitement légitime en raison de ses capacités cognitives largement altérées, le parti aurait dû négocier son départ bien plus tôt. À quatre mois seulement du scrutin présidentiel, la manœuvre était très maladroite et prit tout le monde de court.
La quatrième erreur, directement liée à la précédente, fut fatale. En poussant le vieux Joe hors des clous, celui-ci s’est habilement vengé contre ses conspirateurs (Obama, Pelosi et Schumer) en soutenant officiellement Kamala Harris le jour-même (21 juillet) où il annonça son retrait.
Kamala, sotte et inconsistante, fut totalement incapable d’assumer une campagne digne de ce nom. Elle n’est jamais parvenue à séduire les Américains qui n’ont pas été dupes.
La 5ème erreur commise par les démocrates (ce fut également la mienne) a été de croire qu’en manipulant de manière colossale le vote par correspondance, ils avaient réussi à mettre en place un moyen infaillible pour garantir l’échec de leur adversaire. Leur grande confiance dans l’ingénierie électorale conçue à coups de centaines de millions de dollars les a rendus aveugles devant la montée irrésistible de Donald Trump, de surcroît excellent communiquant.
Le “Too big to rig” fut tel que l’ancien président gagna avec une avance aussi spectaculaire qu’inattendue : 58% des grands électeurs (qui le propulseront à la Maison-Blanche dans quelques semaines) mais également le contrôle du Sénat et celui de la Chambre. Le tiercé parfait.
Les élites démocrates n’ont rien vu venir. Elles se sont pris un train à grande vitesse en pleine face et ne s’en sont toujours pas remises. Puissent-elles faire l’analyse des erreurs ci-dessus mentionnées et comprendre qu’elles ont contribué dramatiquement à se couper de leurs soutiens historiques : la classe ouvrière et les minorités ethniques. Le parti démocrate est devenu celui de la classe dirigeante et des élites autoproclamées. Quel échec.
Elles vont devoir apprendre qu’on ne peut durablement gouverner contre les intérêts du peuple. Tôt ou tard, celui-ci vous le fait toujours payer. Par les urnes ou par les armes.
22 novembre 2024
L’administration française souffre du « syndrome du monument de Washington »
H16
- 22/11/2024 - Bon, cela ne fait plus de doute à présent : la France manque soudain d’argent, le pognon de dingue semble s’être épuisé. Tout le monde, à chaque étage du mille-feuilles administratif, se charge donc de faire des économies ou, plus exactement, de donner toutes les apparences d’en faire. Cependant, avec une constance qui frise la compulsion obsessionnelle, force est de constater que nos édiles et les dirigeants du pays en général semblent ne trouver que les pires idées pour – trop rarement – couper dans les dépenses.
Dernièrement, nous avons eu quelques exemples de ces lumineuses coupes budgétaires que les uns ou les autres se sont chargées de faire.
Ainsi a-t-il été décidé en région Île-de-France de supprimer une aide d’un million et demi d’euros pour les pompiers qui, comme chacun le sait, sont parfaitement accessoires. Après tout, avec un extincteur, un arrosoir et un peu d’eau, on fait des miracles de nos jours.
Ainsi la ministre de la Santé, confrontée elle aussi au nécessaire besoin de trouver des sources d’économies, a pris son courage à deux mains pour diminuer de 5% le remboursement des médicaments et des honoraires de médecins. Il est vrai que simplifier les processus de gestion de la Sécurité sociale, alléger les démarches des usagers, diminuer les frais internes des services, réduire les paperasseries administratives emmerdifiantes pour les praticiens et les assujettis, voire – horreur des horreurs – virer les fraudeurs à commencer par les millions de cartes vitales surnuméraires, tout ça aurait été sensiblement plus compliqué, tout comme se remettre en question, et surtout beaucoup moins visible de tous les administrés…
Ainsi la maire de Strasbourg, Jeanne Barsegh, n’a pas hésité à menacer de fermer les crèches municipales et le périscolaire dans l’hypothèse affreuse où 9 millions d’euros de dotations seraient retirées à Strasbourg. Dans le même temps et avec une décontraction que seuls les hypocrites peuvent se permettre, elle ne s’interdira pas de financer une indispensable étude sur l’occupation de la cour de récréation en fonction des sexes des gamins qui y jouent…
Bref, à tout le moins, on pourrait se scandaliser : quoi, dans toutes les dépenses qui existent, dans toutes les gabegies ignobles que l’État empile, ces élus n’ont trouvé que celles-là pour faire des économies ? Ne serait-ce pas un peu du floutage d’Hegel moquage de visage ?
Eh bien à vrai dire, pas tout à fait et ceci n’a en réalité rien d’inhabituel.
C’est même parfaitement logique lorsqu’on y réfléchit deux minutes : c’est ce qu’on appelle le « Washington Monument Syndrome » et même si vous n’en connaissiez probablement pas l’existence ou le nom jusqu’à présent, sachez pourtant qu’il est pratiqué avec succès et sans le moindre scrupule par tous les politiciens et une grosse partie des gauchistes dès qu’il s’agit de couper dans des budgets.
Et lorsque poussés par la conjoncture ou une horde de contribuables excédés par les taxes incessantes, les politiciens doivent enfin réduire le budget de leurs administrations, les premières victimes de ces réductions sont donc systématiquement les hôpitaux (infirmières, sages-femmes, brancardiers), les enseignants, les musées (et de préférence les plus visibles – Aux États-Unis, cela revient à fermer le Washington Monument par exemple, d’où le nom), ou les pompiers (comme l’exemple typique ci-dessus).
En France, concrètement, cela revient à diminuer les salaires des enseignants, couper dans les budgets hospitaliers ou arrêter telle ou telle subvention d’une association sociale très visible et reconnue utile par tous. Bref, il s’agit essentiellement de créer un emmerdement maximal pour l’usager, et le plus visible possible pour la population. On envisagera jamais de couper dans les centaines de postes de pousse-cerfa, dans les trouzaines de préposés aux agrafeuses, dans les associations lucratives sans but et autres fromages de la République qui casent les copains-coquins. Jamais.
Pourtant, il y en a, comme en témoigne cet intéressant passage de Sud-Radio sur lequel intervient Patrice Huiban qui détaille quelques uns de ces fromages aux noms à rallonges, coûts babylonesques et responsabilités microscopiques :
Comme le mentionne l’intervenant, la France se trimballe 30% d’administratifs en plus dans le milieu hospitalier par rapport à l’Allemagne sans que le service rendu soit meilleur, au contraire. La liste est effarante de ces agences, opérateur de l’État, ici chargées de la « santé au travail », sujet certes vaste mais qui ne devrait pas voir se cumuler l’Agence nationale d’Amélioration des Conditions de Travail, l’Institut National de Recherche, de Sécurité, de Prévention des Accidents du Travail et Maladies Professionnelles, le Conseil National d’Orientation des Conditions de Travail, le Comité National de Prévention de Santé au Travail, en plus de la Sécurité sociale et de ses déclinaisons dédiées à la santé au travail, l’ANSES et les Services de Prévention et de Santé au Travail Inter-Entreprises.
Et avec l’habitude, dès qu’on propose de couper dans les budgets, Kevin Legauchiste, Jean Députain ou Georges Sénatorium montent immédiatement aux créneaux pour hurler « On va devoir virer des infirmières (= fermer le Washington Monument) »… Ces cris sont faciles à entendre, surtout actuellement, dans les journaux de la presse traditionnelle ou sur les réseaux sociaux (X contient des pelletées de tristes gauchistes toujours prêts à sacrifier du pompier ou de l’enseignant à chaque fois qu’on fait mine de toucher à un budget d’Agence Nationale d’Étude des Spandrelles Bitumeuses En Milieu Aérobie).
Et bien sûr, cette méthode fonctionne très bien : l’opinion publique, saisie d’effroi devant les conséquences de la coupe budgétaire, renonce alors à toute action drastique. Pensez donc ! On ne peut pas se passer d’infirmières, de crêches ou de pompiers ! Ce serait un scandale ! Eh oui, les gens sont très naïfs et tombent dans ce panneau à chaque fois que c’est possible. C’est d’ailleurs la raison pour laquelle les politiciens l’utilisent, il marche si bien !
Dès lors, le budget peut continuer à enfler tranquillement et les services de se dégrader sous le poids du nombre croissant de personnel inutile douillettement caché derrière le nombre décroissant de personnel utile placé en face et en direct du public, bien visible lui.
Et après cinquante années de ce traitement, de musée « sauvé » en fromage conservé, d’agence nationale agrandie en budgets jamais rabotés, petit-à-petit au début, puis de plus en plus vite à la fin, la France est maintenant en faillite.
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