H16
- 6/12/2024 - Un
précédent article notait que, d’années en années, les « élites » auto-proclamées (à peu près 1%) n’étaient plus correctement sélectionnées : ces élites, de plus en plus déconnectées de la réalité, imposent progressivement des réformes égalitaristes et une féminisation de la société qui a pour conséquence directe d’imposer un conformisme étroit.
Ceci provoque deux problèmes.
D’une part, les non-conformistes occupent à peu près 20% de la société et d’autre part, il est communément admis que seul 5% de la population est effectivement apte à tenir correctement un poste d’encadrement. Il en découle que l’encadrement non-conformiste représente 1% de la société. Or, c’est ce dernier qui pilote les plus grandes révolutions culturelles, techniques et sociales.
Ceci provoque progressivement une paralysie innovante, et surtout, finit par inciter les meilleurs à ne plus participer, voire à fuir cette organisation sociale, ce qui entraîne des problèmes de maintenance des systèmes (économiques, sociaux, techniques, d’infrastructure) à mesure que ces meilleurs sont remplacés par des moins bons puis carrément des médiocres.
L’un et l’autre phénomènes sont suffisant, chacun d’eux, pour qu’une société s’encroûte ou commence à péricliter doucement. Mais la combinaison des deux est mortelle pour toute civilisation, à relativement court terme. Et c’est, du reste, ce qu’on observe : l’Occident semble franchement peiner à exporter ses valeurs qui non seulement n’intéressent plus le reste du monde, mais qui commencent même, dans certains cas, à déclencher de l’hostilité.
L’observation même rapide du panorama permet de comprendre qu’en Occident ceux qui se prétendent l’élite n’ont au mieux qu’un rôle mineur dans l’amélioration de nos conditions de vie et, plus souvent, jouent les mouches du coche voire sabotent la situation par leurs actions oiseuses.
Ceci n’est pas une exagération : très concrètement, nous sommes au point actuellement où ces décideurs sont devenus à peu près inutiles voire nuisibles.
Ainsi, il est manifeste que les gouvernements occidentaux ne servent à peu près à rien de bon, et les exemples de leur nullité abondent.
En Belgique, l’absence de gouvernement pendant des années a été globalement
profitable à l’économie du pays. On pourrait arguer de même
pour l’Espagne ou dans d’autres cas qui se sont reproduits ces dernières décennies. En fait,
généralement, un pays se gère mieux « en affaires courantes », c’est-à-dire sans les brochettes de clowns à leur tête qu’avec, qui ajoutent théâtre politicien idiot aux décisions politiques débiles. Est-il nécessaire de revenir sur l’effarant cas « Joe Biden », vieillard sénile qui a montré sans ambiguïté qu’une administration se passe fort bien de tête pensante ?
Ainsi, il a été montré que les experts, ce 1% qui pavane sur les plateaux télés, ne servent à peu près à rien, la récente pandémie en étant l’exemple le plus criant (et d’autres exemples ne manquant pas à l’appel, depuis les « experts géostratégiques » jusqu’aux « experts climatiques »). De la même façon, les experts financiers en gestion de fonds n’apportent que très rarement la moindre plus-value : se contenter de suivre les indices boursiers permet d’obtenir de meilleurs rendements qu’eux comme
l’ont prouvé de
nombreuses études.
Ainsi, une
récente étude de Marianne Bertrand et Antoinette Schoar a aussi montré que les PDG n’expliquent qu’autour de 4% de la variation des performances de leur entreprise. Leur apport est, dans l’écrasante majorité des cas, minimaliste voire nul. Dans beaucoup d’autres, il est carrément négatif et ce ne sont pas les sociétés comme Boeing, Atos, Jaguar ou tant d’autres (qui défraient régulièrement la chronique) qui pourront apporter un démenti.
Il apparaît en réalité (et à quelques exceptions notables mais peu nombreuses) que la civilisation occidentale, sa capacité d’innovation, ses ressources intellectuelles pour maintenir et améliorer les infrastructures en place, son savoir-faire et son faire-savoir ne tiennent pas à cause de l’élite, mais plutôt en dépit d’elle, et surtout grâce aux invisibles petites mains qui se trouvent directement en dessous et jusqu’aux bases des pyramides hiérarchiques.
Autrement dit, il apparaît clairement que ce ne sont pas les personnes les plus exposées médiatiquement qui maintiennent l’Occident en vie (ou en survie pour certains aspects), ce ne sont pas les personnes les plus visibles, ce ne sont pas ceux dotés des diplômes les plus ronflants (Science Po, ENA viennent à l’esprit, mais pas seulement).
Non, ceux qui importent sont les opérationnels, ceux qui font effectivement, qui agissent concrètement, ce sont ceux qui effectuent les tâches au jour le jour et qui accumulent l’expérience au contact de la réalité, celle-là même qui échappe de façon visible à l’élite auto-proclamée.
Or actuellement, ces opérationnels ne sont pas valorisés et pire, le niveau moyen des élites et
leur mode de sélection/reproduction fait qu’ils sont même progressivement dégoûtés de travailler. Petit-à-petit s’installe une sorte de
grève silencieuse, à la Ayn Rand, dans laquelle les opérationnels compétents s’en vont pendant que les soi-disant élites se retrouvent à des postes prestigieux à gérer des administrations et des boîtes qui finissent par péricliter faute de réelles compétences.
De façon intéressante, les individus opérationnels qui parviennent à survivre dans cet environnement actuel, pourtant toxique et ultra-défavorable car alourdi de contraintes (bureaucratiques ou « manageriales ») idiotes, sont logiquement la crême de la crême : dans un environnement seulement neutre, ils feraient des prouesses et dans un environnement favorable, des miracles. À ce titre, les petites et moyennes entreprises françaises, les entrepreneurs/auto-entrepreneurs qui parviennent à s’en sortir actuellement au milieu du maquis de lois, de contraintes, de punitions fiscales, sociales, s’ils parviennent à dégager un bénéfice voire à se développer en dépit de cet environnement nocif sont indubitablement de véritables héros modernes.
Ce sont eux qui, débarrassés des contraintes débiles, sont par exemple capables de réparer la cathédrale Notre-Dame à Paris en un temps record. Ce sont eux qui, après que la France aura fait faillite, seront capables de la relever et de lui redonner l’élan qui lui manque actuellement, engluée dans sa bureaucratie et ses dirigeants à la courte vue.
L’avenir leur appartient et de façon évidente : une part pour le moment minoritaire mais heureusement croissante de la société s’est rendue compte de la
déconnection des « élites ». Les messages de ces dernières passent de moins en moins bien voire sont rejetés, moqués et combattus, et ces « élites » se retrouvent à fuir le débat, le contact avec l’opposition réelle et grandissante leur étant trop violent.
La société occidentale va devoir affronter, dans les prochaines années, un bouleversement radical qui sera soit l’effondrement final, une faillite retentissante et l’enfoncement terminal dans la médiocrité d'une élite sclérosée et de sa bureaucratie métastasée, soit leur renversement complet qui permettra un renouveau complet.
Cependant, si l’on peut raisonnablement espérer que certains pays sauront choisir le renversement bénéfique et le renouveau (les États-Unis semblent prendre ce chemin actuellement), les choses semblent bien sombres pour la France.
https://h16free.com/2024/12/06/79160-loccident-meurt-par-la-tete