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22 décembre 2024

Christian Dubuis Santini

- 22/12/2024 - L’agonie du macronisme prend un tour de plus en plus péniblement ridicule, ce dévalement qui n’en finit plus provoque l’écœurement jusqu’à la nausée. Il est grand temps que les pathétiques pantins au service exclusif de capitaux privés débarrassent définitivement le plancher…

Pause hivernale

H16

C’est bientôt Noël, et en enfilade, une nouvelle année et c’est donc aussi le moment de faire une pause dans la parution des billets, quelques jours de repos étant clairement nécessaires pour repartir sur de bonnes bases (et réapprovisionner mon stock de chatons communistes).

Traditionnellement avec la fin de l’année viennent généralement les bilans. Cette fois-ci, il n’en sera rien : pour le blog, tout va bien et c’est amplement suffisant. Quant au pays, il apparaît maintenant clairement que tout le monde sait. Les gesticulations de plus en plus grotesques de nos politiciens ne camouflent plus ni la panique qui s’est emparée des institutions, ni le sentiment de fin de règne qui s’est installé partout et depuis trop longtemps pour pouvoir faire marche arrière.

Le sort du pays est scellé et il ne s’agit plus de savoir « si » mais seulement « quand ». Les politiciens savent, qui se bousculent pour essayer de tout rafler avant le déluge. Les Français savent, qui se foutent presque ouvertement des jeux de chaise musicale à Matignon et dans les ministères, qui n’ont rien à carrer des déclarations tragicomiques de nos minustres en chaire et qui sont beaucoup plus préoccupés par l’insécurité et leur pouvoir d’achat que par les dernières manoeuvres politiciennes du foutriquet en place à l’Élysée dont tout indique qu’il ne maîtrise absolument plus rien. Les agences de notations font mine de ne pas savoir et les journalistes croient encore – les cons – à leur pouvoir prescriptif, prédictif ou même descriptif alors que tout (ou quasiment) se passe sans eux, sur des réseaux qui les moquent et les brocardent à raison.

Bref, l’année 2025 est certaine d’être pleine de rebondissements, pas tous joyeux, mais tous amplement mérités notamment si quelques politiciens terminent au bout d’une pique. Raison de plus pour se concentrer sur les fêtes qui permettront, je l’espère pour vous tous, de déconnecter d’une actualité de plus en plus illisible.


Et puis tant qu’on y est, ce billet est aussi l’occasion d’appuyer mes remerciements à vous, lecteurs, réguliers et autres, ainsi qu’aux commentateurs habitués et occasionnels qui apportent un plus indéniable par la qualité globale de leurs interventions. Chaque commentaire, chaque partage, chaque « retweet », chaque « like » sur les réseaux ou ici forment autant de petits coups de poignard dans le contrat social léonin qu’on nous a, tous, obligé à signer dans une société de plus en plus corrompue. Vous, chers lecteurs, constituez l’évidente raison principale pour laquelle j’écris ces petits billets qui, s’ils ont un effet thérapeutique pour moi par bien des aspects, me permettent en outre de mettre en forme ce que je pense du monde en général, et de la France en particulier.

D’année en année, ils ont aussi constitué – ce n’était pas prévu mais c’est bien heureux – un point d’ancrage de différentes communautés qui permettent d’échanger, de rester en contact les uns des autres et, de façon bien plus importante, de comprendre que non, nous ne sommes pas seuls à penser que la direction prise par la France n’est pas la bonne, qu’il est plus que temps d’y faire revenir la liberté (de penser, de s’exprimer, d’agir, d’entreprendre et de prospérer), et que les individus de bonne volonté y sont heureusement plus nombreux que les crétins, les aigrefins, les racailles et les roublards.

À ce titre, je vous remercie donc aussi chaleureusement que possible et je profite de cette période pour vous souhaiter, à tous, d’excellentes fêtes pour vous et vos proches.


https://h16free.com/2024/12/22/79627-pause-hivernale
Julie d'Aiglemont

- 17/12/2024 - Chronique du dix-septième de décembre, en l’an de disgrâce vingt-quatre.
Monsieur de Bailleroux, duc de la Béarnaise, et nouveau Premier Grand Chambellan de Notre Dispendieux Bibelot, ne tarda point à se prendre les pieds dans le tapis. Un effroyable cyclone ravagea la petite ile de la Maillote, laquelle, quoique sise dans le lointain océan Indien, faisait partie intégrante du Royaume. Les masures en tôle, qui formaient le tiers des habitations et dans lesquelles vivaient les pauvres gens, en grand nombre sur ce petit caillou, furent hachées menu. Un silence de désolation régnait de tous côtés, et l’on craignait fort que beaucoup d’entre les misérables ne fussent ensevelis sous les planches et les gravats. L’eau et les vivres manquaient. Une grande disette était à craindre.
Le baron du Taiaut-Taiaut, qui entendait garder par tous les moyens sa charge de Chambellan aux Affaires Domestiques dans le nouveau gouvernement, se fit sur le champ transporter dans les airs par aéroplane, afin de faire savoir aux rescapés que la Couronne se souciait de leur malheur. Cependant, la noirceur de l'âme du baron éclata au grand jour. N'y avait-il point là un effet d'aubaine ? Parmi les morts, il se trouvait bon nombre de celles et ceux qu'il entendait bouter hors du Royaume parce qu’ils étaient à ses yeux, comme à ceux des Haineux, tout à fait indésirables. Monsieur de Taiaut-Taiaut ne put s'empêcher d'aller cuicuiter le fond haineux de sa pensée au-dessus des égouts putrides du Rézossossial de monsieur du Musque, le grand ami de Sir Donald. "Il faut penser au jour d'après. On ne pourra pas reconstruire l'île de la Maillotte, sans traiter, avec la plus grande détermination, la question migratoire."
La raison eût voulu que ce fût le Premier Grand Chambellan qui fît le voyage afin de représenter le gouvernement de Sa Neigeuse Altitude. Las ! Monsieur de La Béarnaise l’entendit tout autrement. N’était-il point Bourgmestre de sa bonne et chère ville de La Poule-Au-Pot ? L’île de la Maillote et les quelques masures renversées ne valait point qu’il manquât le conseil des Édiles, lequel eût – aux dires de certains d’entre eux, fort éberlués de la chose – pu se tenir à un autre moment. Le bon duc se fit doncques transporter dans les airs, non pas aux antipodes, mais dans sa chère cité. Il entendait rester au plus près de son terroir et de ses administrés, lesquels étaient, à ses yeux, le seul et véritable pays profond.
Au même instant, au Château, le Roy fit tenir un conseil extraordinaire afin de faire accroire à ses lointains sujets qu’il se souciait d’eux et de leur grand malheur. Le duc de La Béarnaise – qui n’avait point le don d’ubiquité – fit comme si tel était le cas, et il parla à ce conseil par le truchement d’une Lucarne Magique, cependant que dans le même temps, il était tout à sa Poule-au-Pot.
Dans le camp de la Sénestre, on railla fort le duc pour ce qui apparaissait comme un caprice et une faute. Il dut s’en expliquer devant la Chambre Basse. Il commit alors un nouvel impair. Comme Notre Évanescent Freluquet avait fait savoir qu’il entendait se rendre sur l’île de la Maillote au plus vite, afin de guérir les écrouelles par l’imposition de ses blanches mains, le nouveau Premier Grand Chambellan argua pour sa défense – avec ce ton docte et compassé qu’on lui connaissait – que ce n’était point l’usage que le Roy et son Premier Chambellan se trouvassent en même temps hors du Royaume en terre étrangère. La chose était entendue : la petite île de la Maillote n’était aux yeux de Monsieur de La Béarnaise, qu’une lointaine et fort ennuyeuse colonie, qui plus est peuplée de pauvres hères dont beaucoup avaient le grand tort d’être mahométans et de n’avoir point de papiers.
Monsieur de La Béarnaise avait fait du Roy Henri le Quatrième, son modèle. On se souvenait que celui-ci avait abjuré sa religion huguenote pour embrasser la catholique. « Paris vaut bien une messe. » Monsieur de Bailleroux, duc de La Béarnaise, l’entendait tout autrement. La charge de Premier Grand Chambellan ne valait point qu’il renonçât à son fauteuil de Bourgmestre. Quelques médisants susurrèrent que la cause en était qu’il savait ses jours comptés à l’hôtel de Matignon.

21 décembre 2024

L'ULTIME PROVOCATION DU MÉPRISANT DE LA RÉPUBLIQUE

Nicolas Maxime

- 21/12/2024 - Avant même son accession à la présidence de la République, Emmanuel Macron avait déjà fait preuve d’un certain mépris envers les classes populaires. On se souvient de ses propos sur les "illettrées de Gad" ou de sa célèbre formule : "La meilleure façon de se payer un costard, c’est de travailler."
Ces déclarations laissaient entrevoir une attitude condescendante, qui s’est confirmée après son élection. Les petites phrases dédaigneuses se sont multipliées : "Une gare, c’est un lieu où on croise les gens qui réussissent et ceux qui ne sont rien", "On met un pognon de dingue dans les minima sociaux", "Je traverse la rue et je vous trouve un travail", "Les Gaulois réfractaires au changement", "Les fainéants", ou encore "Les non-vaccinés, j’ai très envie de les emmerder".
Ces remarques, répétées au fil du temps, témoignaient d’un mépris constant pour une partie de la population, et d’un décalage entre le président et les préoccupations des Français les plus précaires.
Dans le même temps, on a découvert qu’Emmanuel Macron, qui n’a cessé de promouvoir une image inclusive, aurait tenu des propos, en privé, ouvertement racistes et homophobes : « C’est rempli de Mamadou », « La cage aux folles », « Les cocottes ». Devrait-on vraiment être surpris, au fond ?
On aurait pu croire qu’Emmanuel Macron avait modéré ses propos pendant son second mandat, mais il n’en est rien : son naturel a rapidement repris le dessus. Lors d’une visite à Mayotte après le passage d’un cyclone dévastateur, le président, fidèle à sa réputation de "Méprisant de la République" – pour reprendre les termes de Monique Pinçon-Charlot – a lancé à une foule endeuillée et en colère : « Si ce n’était pas la France, vous seriez 10 000 fois plus dans la merde ! »
Ces paroles, marquées par une absence flagrante d’empathie, reflètent également un discours néocolonial. En insinuant que les Mahorais seraient incapables de faire face à leurs difficultés sans la France, il adopte la posture du colonisateur moralisateur, dénigrant la capacité d’autonomie de la population. Et si, au contraire, les difficultés rencontrées à Mayotte étaient aggravées par la présence et la gestion de la France ?
Cette déclaration à Mayotte constitue une ultime provocation de la part du "Méprisant de la République", qui, dans un contexte où les habitants sont privés d’eau, de nourriture et confrontés à des pénuries, franchit cette fois-ci la limite de l'abject.
Malgré cette ultime provocation du "Méprisant de la République", il ne s’agit pas de faire d’Emmanuel Macron le bouc émissaire de notre colère, mais de comprendre qu’il n’est que le symptôme d’un Occident en phase terminale, incarnant le degré zéro de la politique.
Emmanuel Macron n’est que le réceptacle d’une classe bourgeoise dirigeante, cet extrême centre néolibéral qui n’a cessé d’afficher son mépris social envers les classes populaires. Si ce mépris était relativement mesuré sous les cinq premiers présidents de la République, il a ressurgi avec Nicolas Sarkozy, s’est accentué avec François Hollande, et a atteint son paroxysme avec Emmanuel Macron. Il est fort probable que ce phénomène se poursuive, voire s’intensifie, avec ses successeurs désignés comme Édouard Philippe, Gabriel Attal ou Jordan Bardella.
Il est impératif que nous réfléchissions collectivement à une alternative concrète au capitalisme néolibéral, qui dépasse le simple fait Macron, afin de résister à un système de plus en plus dominé par le narcissisme pathologique et le mépris de ceux qui en sont les représentants.

MISSILES DE NOËL

Gabriel Nerciat

- 21/12/2024 - Il y a quelques jours, lors d'une interview à la télévision russe, Vladimir Poutine, plutôt de bonne humeur semble-t-il (le 20 janvier se rapproche), a lancé publiquement un défi aux dirigeants de "l'Occident collectif" (comprenez : les nations membres de l'OTAN et leurs supplétifs) : choisir à l'avance une cible symbolique à Kiev, dont les forces euro-atlantiques auront tout loisir de garantir la protection, et que la Russie entreprendra néanmoins de détruire au vu du monde entier à l'aide d'un missile Orechnik – devenu officiellement nouveau dispositif balistique intégré à la panoplie de dissuasion (non-nucléaire) de l'État russe.
Curieusement, à l'ouest du monde, aucun commentaire ni aucune réaction n'ont suivi cette interview assez ahurissante : Biden est aux fraises, Macron à Mayotte, Starmer on ne sait où, von der Leyen dans le cul des vaches brésiliennes, Scholz en campagne électorale et Bayrou à l'Hôtel de Ville de Pau.
Même nos généraux d'opérette et nos officiers de la gendarmerie de Saint-Tropez, du genre Goya ou Richoux, regardent ailleurs, ricanent ou lorgnent piteusement vers la pointe de leurs chaussures.
Dommage.
Relever le gant eût été un indice de bonne santé de la part de l'OTAN. De fait, si j'étais euro-atlantiste, je ne sais pas si je passerais un excellent réveillon la semaine prochaine (pour moi, ça va, même sans caviar ; c'est gentil de vous en inquiéter).
Le dictateur-pétomane de Kiev, lui, se contente comme toujours de menacer, d'éructer et de péter – entre deux attentats terroristes commandités contre des généraux ou des intellectuels russes (par ailleurs formellement condamnés dans la presse américaine par Donald Trump, ce qui promet là aussi de futures réjouissances).
En attendant, les Houthis yéménites, il y a de cela à peine quelques heures, sont parvenus à frapper le coeur de Tel-Aviv à l'aide d'un missile hypersonique (dont on peut parier qu'il n'est pas un cadeau du père Noël ou de Saint Nicolas tombé du ciel).
Réponse cinglante et bienvenue du berger chiite au protecteur criminel de la bergère wahhabite.
Les Houthis prétendent avoir également touché et endommagé le porte-avions US Harry Truman, qui avait quitté la mer Rouge il y a quelques semaines pour échapper aux visées des partisans chiites avant d'y revenir furtivement en vue d'épauler le système de défense israélien (l'attaque pour l'instant n'a pas été confirmée par le Pentagone).
Bref, l'année 2024 finit sur les chapeaux de roue, accompagnée de tonitruants pétards multicolores qui traversent le ciel (d'est en ouest).
Si seulement cela pouvait un peu calmer nos baudets atlantistes et bellicistes le temps des fêtes de la Nativité.
Mais on sait qu'ils vont hurler quand même, jusqu'à indisposer les bœufs devant la crèche, et pas seulement parce que pour eux il y aura pénurie de foin.

DANS UN MOIS, JOUR POUR JOUR, TRUMP ENTRERA EN FONCTION ET C’EST TRÈS INQUIÉTANT

Marc Amblard

- 21/12/2024 - À tous mes amis, voisins et autres connaissances tourmentés par l’idée que Donald Trump deviendra bientôt l’homme le plus puissant de la planète, je voudrais dire que je partage leur vive inquiétude.
Il faut dire que nous venons de traverser quatre années de prospérité sous la présidence d’un des plus grands dirigeants que les États-Unis ont porté à la fonction suprême. Une probité et une fulgurance intellectuelle hors du commun.
Son équipe est parvenue à battre de nombreux records.
D’abord celui de la planche à billets qui a tourné sans relâche permettant à l’inflation d’atteindre des sommets.
Et puis il y a eu cette gestion exceptionnelle de la frontière sud par laquelle plus de quinze millions d’illégaux dont des dizaines de milliers de criminels sudaméricains ont pu transiter.
Il faut également citer la dette publique qui a explosé au point d’excéder 32.000 milliards.
Sans oublier l’instrumentalisation du Département de la Justice, de la CIA et du FBI pour persécuter les patriotes et entraver à coup de procès répétés la montée d’un opposant politique.
Il faut surtout mettre au crédit des démocrates la promotion continue du wokisme, dans les écoles, les prisons, les administrations. Une pensée émue pour tous ces adolescents, mal dans le genre, qui ont alors décidé de se mutiler pour changer de bord. Ils en seront probablement infiniment reconnaissants.
Remercions-les également d’avoir dilapidé l’agent du contribuable pour alimenter une guerre sans fin en Ukraine.
(…)
Nous garderons un merveilleux souvenir de ce mandat démocrate. Hélas, les bonnes choses ont une fin et nous nous attendons à de nombreux changements avec l’élection de Donald Trump. Nous entrons dans une ère inconnue et obscure où tout peut arriver. Ce n’est pas comme s’il avait déjà dirigé le pays. Reconnaissons-le, c’est angoissant.

20 décembre 2024

Petits graphiques d’avant Noël

H16

- 20/12/2024 - Alors que l’inénarrable François Bayrou, le grand léchant mou de la politique française, nous mitonne actuellement un petit gouvernement tout ce qu’il y a de plus cramé, ce petit billet sera l’occasion de faire une sorte de bilan d’une année 2024 bien remplie sous forme de quelques petits graphiques fort illustratifs de la situation courante.


Dans cette petite série de graphiques, le premier est déjà connu mais mérite d’être rappelé tant les hurlements des gauchistes sur le manque de personnel ou de moyens se font chaque jour plus stridents, en dépit d’une réalité sans ambiguïté pointant sur l’exact contraire :


Eh oui, le nombre de personnes employées par l’État français dans deux des trois fonctions publiques n’a cessé de croître, et de croître plus vite que la population et que l’emploi privé. Autrement dit, les couinements des gauchistes qui réclament sans cesse plus de moyens et plus de personnel sont entendus et suivis d’effet, sans le moindre doute.

Cependant, force est de noter qu’en face, les services publics rendus par cet effectif en croissance très soutenue ne sont pas meilleurs d’année en année, au contraire même : les plus grosses croissances dans l’emploi public sont dans les collectivités territoriales et les hôpitaux et c’est, coïncidence troublante, là où les services sont actuellement les plus dégradés.

Y aurait-il un lien ?

L’augmentation soutenue de l’emploi dans ces branches se traduirait-il par un accroissement des emplois parasitaires, des « bullshit jobs » comme on les qualifie parfois, qui se concrétiseraient par une augmentation de la bureaucratie et des tracasseries administratives, ainsi qu’une diminution du temps consacré par les opérationnels à fournir les services de base car trop occupés par les tempêtes de cerfas à remplir et de réunions inutiles à gérer ?

On est en droit de se poser la question, qui viendra s’ajouter aux autres qu’on pourra se poser en regardant le graphique suivant, qui montre l’évolution des salaires payés par l’État, passant de 24,9 milliards d’euros en 1978 à 129,4 milliards d’euros en 2022 (soit à peu près 2,4 milliards d’augmentation tous les ans).


Cette augmentation des salaires, relativement linéaires, est à mettre en rapport avec l’augmentation, nettement moins linéaire et en tout cas pas sur la même pente, des effectifs correspondants : le total des salaires versés n’augmente pas du tout à la rapidité de l’augmentation du nombre des salariés de l’État. Autrement dit, il emploie de plus en plus de personnes dont le salaire moyen tend à nettement diminuer ce qui revient à constater que la fonction publique, non content d’être remplie de personnes employées à peigner des girafes, paye de moins en moins bien y compris ceux qui, effectivement opérationnels, font réellement tourner la machine.

Entre le harcèlement bureaucratique, les procédures internes étouffantes, les contraintes administratives et légales délirantes d’un côté, et de l’autre une tendance aux salaires moyens à s’éroder, on comprend dès lors que la motivation de faire correctement son travail s’évapore progressivement.

Ce constat, très éclairant, est d’ailleurs corroboré par une récente suite de tweets illustrées par les graphiques suivants, qui montrent, d’une part, que l’essentiel des dépenses de l’État se concentre essentiellement dans les prestations et autres transferts (sociaux, donc) et non dans les dépenses de fonctionnement, le service de la dette ou les investissements qui restent globalement stables…


…et d’autre part l’écart croissant entre ce que sont les salaires et ce qu’ils auraient dû être s’ils avaient simplement suivi l’inflation.


Bien sûr, comme ces augmentations (du nombre de salariés, des transferts et autres prestations sociales) se font alors même que la croissance est atone – ou trop largement financée par l’emprunt, qu’il n’y a donc pas de création de richesse en face et à proportion de ces augmentations, le résultat est sans appel pour les finances du pays : la dette continue de grimper de plus en plus vite.


Le système français actuel, intégralement basé sur une collectivisation d’une part croissante des activités productives, sur une intervention de plus en plus large de l’État dans tous les domaines possibles, se traduit très concrètement par un appauvrissement des générations futures (par la dette, et c’est maintenant connu), mais surtout des générations actuelles à une vitesse croissante, qu’elles soient dans le privé ou dans le public : la sécurité de l’emploi des derniers, l’immobilisme du mammouth étatique, l’amoncellement de normes, de bureaucratie parvient à ne satisfaire personne et distribuer du malheur pour tous et chacun, en proportion variable mais jamais nulle.

Finalement, l’écrasante majorité des salariés de la fonction publique se fait effectivement truander par l’État mais des années de propagande ont permis une adhésion stupéfiante à ses pratiques managériales, salariales et organisationnelles pourtant désastreuses ; l’écrasante majorité des salariés du privé se fait effectivement dérober une part croissante du fruit de son travail pour payer pour ces services au mieux médiocres ; tout le monde y perd et seul un nombre minime de personnes (politiciens bien placés, hauts-fonctionnaires, lobbyes et médias, capitalistes de connivence) profite de ce système pervers où tout tourne autour de l’État.

Sans surprise, la motivation puis la capacité même de créer de la richesse disparaît du pays, ce qui se traduit par le graphique suivant.


Alors que ce graphique montre sans le moindre doute que la France s’enfonce dans la récession, une partie de la classe politique, complètement perdue, y voit des signes réjouissant d’une nouvelle décarbonation voire d’une saine décroissance du pays. Ce décalage avec la réalité, cette actuelle crise politique ne sont que le symptôme de cet effondrement global de la société française, qui devrait vraisemblablement s’achever par une remise à plat institutionnelle.

La trajectoire est évidente avec la faillite au bout. Surviendra-t-elle en 2025 ou en 2026 ? Peu importe.

Ce pays est foutu.


https://h16free.com/2024/12/20/79637-petits-graphiques-davant-noel

Bayrou sait-il compter ?

Gilles La Carbona
Secrétaire national du RPF au suivi de la vie parlementaire


- 20/12/2024 - Bayrou consulte les chefs de partis pour constituer son gouvernement, sauf LFI et RN. Le centriste dispose de 36 députés et compte sur sa position pour dégager une majorité, en comptant rallier donc la droite et une partie de la gauche. Le pari est risqué, pour ne pas dire suicidaire. On voit mal les communistes, 17 députés, ne pas se liguer avec les LFI, 70 députés. Les 140 RN, avec Ciotti, n’auront que peu de mansuétude à l’égard du maire de Pau qui les ostracise une fois de plus. Que dire des écolos, 38 députés, qui ne devraient pas accorder une grande confiance à ce nouveau gouvernement, surtout si les noms qui circulent pour y entrer sont confirmés. Bertrand, Darmanin, Borne… on voit mal comment les 66 socialistes, pourraient défendre ces faux nouveaux venus et leur programme qui ne devrait pas être bien différent, en matière budgétaire au moins, du précédent… ce que nous écrivions précédemment au RPF. Le projet de budget Barnier risque bien d’être ressorti à la virgule près.

D’autant que Faure a déjà annoncé qu’il ne supporterait pas un gouvernement dont le premier ministre ne serait pas de gauche Que dire des 23 députés de LIOT qui ont fermement combattu le budget, objet de la motion… Quant aux 10 non-inscrits… Bref en faisant le compte et sans préjuger des dissidences fortes au sein même des soutiens de Bayrou, on est très loin d’une majorité assurée. Dans le meilleur des cas il serait à une voix de la censure et c’est le scénario le plus favorable. On se demande bien ce qui anime les esprits de ces gens-là, pour systématiquement penser que sans majorité ils peuvent gouverner et surtout en affichant aussi peu d’originalité dans le choix des futurs ministres. Prendre ceux qui sont à l’origine de la débâcle financière et les remettre aux commandes, c’est faire preuve d’une cécité dramatique, ou se moquer des Français. Ou encore, cela peut être une stratégie de Macron : griller les premiers ministres les uns derrière les autres pour gagner du temps. On ne voit pas trop où ça le mène mais on sait que son profil particulier le prédispose à des stratégies qui échappent au commun et à la logique.

La méthode même de Bayrou dévoile l’échec futur qu’il pousse devant lui. Ses premiers pas dans la fonction sont déjà émaillés d’erreurs, de fautes comportementales et dans la foulée, il s’apprêterait à nommer des personnalités détestées des Français. Seulement 36% sont satisfaits de sa prise de fonction, soit environ quinze points de moins que son prédécesseur… et malgré cela, il s’obstine. En réalité il n’y a pas lieu de s’étonner. Macron l’a choisi, peut-être un peu forcé, mais aussi parce que les deux hommes cultivent la même tendance au déni de réalité. Il n’a pas gagné les élections mais pense qu’il peut gouverner, tout comme Macron. Par trois fois son camp a subi une sévère défaite, à peine tempérée par quelques arrangements de dernière minute, notamment avec les LFI, mais il ne frémit pas. Il n’a pas de majorité et fait comme si ce n’était pas le cas. Il a perdu, mais pour lui, dans son monde parallèle ce n’est pas possible. Bayrou est de la même trempe. Il pense pouvoir sans sourciller rallier à sa cause les socialistes, en recherche d’une nouvelle virginité, la droite dite classique, qui ne sait plus où elle se situe, se dit dans l’opposition, mais sans vouloir s’opposer, tout en criant au loup de temps en temps.

En pleine déroute intellectuelle, sans ligne de conduite si ce n’est l’éculée front républicain, qui serait défini par certaines lignes rouges dont eux seuls en déterminent les positions au gré des événements, quitte à sombrer un peu plus et à perdre le peu d’électeurs qui leur reste. Englués dans leurs contradictions, ils n’ont d’autre recours que de faire comme Macron, vendre la peur d’un chaos si jamais ils ne sont plus au pouvoir, même en rampant, même estropiés, mais l’important c’est qu’ils y soient. Lamentable, tout comme les dernières révélations sur l’ambiance de fin de règne qui s’est installée dans ce qu’on appelle maintenant « la cage aux folles », peuplée donc d’incapables dévoyés qui ne se cachent même plus puisque toute la presse, même subventionnée, en parle… mais laissons les couler. Cette constance de n’écouter ni les résultats des urnes, ni de tirer une conclusion de la censure, dénote un vrai problème psychologique de la part du personnel politique de notre pays. Les plus impertinents nous dirons, mais alors c’est quoi la solution ? Économiquement, le RPF a proposé une ligne d’économies budgétaires et un changement de paradigme pour les finances publiques. L’autre option est que Macron quitte ses fonctions, et ce n’est pas la première fois que nous l’écrivons. Qu’une élection présidentielle anticipée ait lieu, et, que dans la foulée, le scrutin des législatives soit modifié, non pas avec une proportionnelle qui ne résoudra rien, mais en adoptant celui des Britanniques, uninominal, majoritaire, à un seul tour. L’avantage de ce dernier, c’est que les arrangements se font avant, et non entre les deux tours, pour réajuster les tendances, voire masquer la volonté des électeurs. On ne peut pas continuer sur cette lancée. Si les hommes du passé, responsables de la gabegie que nous connaissons, sont inaptes à trouver des solutions pour régler les problèmes qu’ils ont créés, il en va de même de nos institutions. Elles ne fonctionnent plus en l’état, et ne seront plus performantes dans le futur, Macron les a détricotées, rendues stériles. Il faut en changer, et commencer par le mode d’élection des députés. En attendant, il nous faut supporter le numéro de clown de Bayrou et son gouvernement attendu pour ce week-end… on craint le pire.

Florian Philippot
(Président des Patriotes)

- 19/12/2024 - Retour vers le futur ! La déliquescence du régime s’accélère avec la nomination à Matignon de François Bayrou, l’homme qui s’accroche au système politique depuis 40 ans comme une moule à son rocher ! Ultra-européiste, pro-guerre en Ukraine, ultra-covidiste, favorable à l’injection obligatoire, ultra-déconnecté (l’épisode du vol vers Pau en pleine réunion de crise sur Mayotte le prouve à nouveau), il est le quatrième 1er ministre en 2024, un record ! Leur monde s’effondre ! Luttons plus que jamais pour notre libération nationale car tout ça ne tient plus qu’à un fil ! Il faut bien sûr censurer ce gouvernement, secouer les « oppositions », presser Macron de partir et expliquer que nous retrouverons, après le chaos, un avenir et un projet d’espoir par le Frexit : la reprise en main de notre pays en tout domaine ! Comme le brise-glace avance à travers la banquise, Les Patriotes dessinent ce chemin par leurs combats quotidiens !

Oui, leur monde est à l’agonie : c’est la fuite en avant ! Ainsi, lundi, le nouveau patron de l’OTAN a évoqué « une grande guerre contre la Russie » et demandé aux pays « d’y consacrer une part de leurs dépenses de santé, retraite et sécurité sociale »… Qui peut croire que face à tant de folie, une opposition molle pèsera quoi que ce soit ? Zéro compromission avec ces faucons, avec Ursula von der Leyen qui poignarde nos paysans, avec Bill Gates qui rêve de tous nous piquer contre la « grippe aviaire humaine ». Les structures oligarchiques qui décident pour les peuples doivent être détruites : UE, OTAN, Davos, OMS, etc. ! Toutes sont illégitimes et servent un projet mondialiste d’esclavage, de mort !

On bâtit avec vous le plus grand mouvement souverainiste et de résistance de France qui mène toutes les actions possibles pour faire tomber ces fous et porter haut la France libre, éternelle, la liberté, la paix, l’humain : on ne lâchera rien !

19 décembre 2024

SYRIE, ISRAËL, UKRAINE... Confidences d'un ancien ambassadeur suisse, Jean-Daniel Ruch

Vincent Verschoore

L'ancien ambassadeur suisse Jean-Daniel Ruth, dans un éclairant entretien sur Antithèse. Ayant œuvré en Serbie, en Israël et en Turquie il a une expérience directe de la réalité politique derrière le show médiatique, et c'est loin d'être propre.
Il était notamment en Turquie lors de l'établissement de l'accord de cessez-le-feu entre l'Ukraine et la Russie, en mars 2022, et il confirme que le sabotage de cet accord est bien le fait des Américains et des Britanniques, qui ont désormais quelques centaines de milliers de morts ukrainiens sur la conscience, en échange d'une perte de territoire et d'un désastre pour l'Ukraine bien pire que ne l'était la situation à ce moment là.
Cependant, pour ces gens-là et leurs vassaux euro-atlantistes, peu importe tant que ça rapporte.

Jean-Daniel Ruch a été en poste en Serbie (2012-2016), en Israël (2016-2021) puis en Turquie jusqu'en 2023. Dès 2008, il a conduit la politique suisse au Proche-Orient, à un moment où la Confédération helvétique était fortement impliquée dans la recherche d'une solution à deux États pour résoudre le conflit israélo-palestinien. Il a aussi été membre de la délégation suisse de l'OSCE en Europe de l'Est puis en poste à Belgrade avant de rejoindre comme conseiller politique la procureure Carla Del Ponte au Tribunal pénal international pour l'ex-Yougoslavie.
Il est l'auteur de "Crimes et tremblements, d'une guerre froide à l'autre au service de la paix et de la justice", paru chez Favre en mai 2024.
 
Liste des sources mentionnées: https://www.antithese.info/resume?vid...

Sommaire:
00:00 Intro
02:39 Présentation
04:15 Poussé à la démission
11:35 Les enjeux en Syrie
23:22 Le Hamas
25:40 En Palestine, la solution à deux États
31:35 Messianisme, nationalisme et militarisme en Israël
35:38 Gaza et nettoyage ethnique
41:36 Cisjordanie et colonisation
48:51 L'Iran
52:45 Les États-Unis au Proche-Orient
58:17 Port de Tartous et intérêts russes
1:00:35 La CPI et la justice internationale
1:10:38 Géorgie, Slovaquie et Roumanie
1:18:01 Les révolutions de couleurs
1:20:25 Ukraine: l'échec des négociations d'Istanbul
1:28:50 La Suisse et l'OTAN
1:43:28 Carte blanche - La neutralité suisse
 
Cet entretien a été enregistré le 9 décembre 2024.

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