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9 janvier 2025

Macron l’influenceur américain…

Pierre Duriot
Porte-parole du Rassemblement du Peuple Français


- 9/1/2025 - Sans sourciller, Macron vilipende les déclarations de Musk, accusé d’ingérence dans la politique européenne, prouvant par là même, mais on s’en était déjà aperçu, qu’il n’a même pas conscience de la portée de ce qu’il raconte et encore moins de l’énormité de son propos. Car l’ingérence de l’Amérique dans la politique européenne est bien loin de Musk et de ses quelques déclarations tout à fait conformes à une réalité que Jupiter ne veut pas voir, même s’il la prend en pleine figure.

Non, l’ingérence américaine est là depuis 1945 et sa présence est parfaitement visible, palpable et même oppressante, à plus d’un titres. Coca-Cola, McDonald's, Hollywood, Google, Microsoft, Netflix… voilà pour la partie « culturelle », mais peut sembler parfaitement anecdotique, au vu de la partie bien plus sombre de cette influence américaine. Étrangement, nos fleurons industriels partent aussi pour les États-Unis, avec la bénédiction de Macron, agent ou pas des Américains, mais qui apparaît toujours comme plutôt dévoué à leur égard.

Microsoft et ses filiales gèrent notre santé, nos armes, nos bulletins de salaires, nos ministères, quasiment toute notre informatique qui entre dans le cerveau des Français dès leur entrée à la maternelle et même avant, quand des petits qui savent à peine marcher sont gavés de contenus américains sur leurs écrans quotidiens. Mais ce n’est pas la politique européenne… venons-y. Le cabinet McKinsey, en lien étroit avec le renseignement américain, règle les campagnes électorales dans la quasi-totalité des pays européens, où sont au travail, aux frais des contribuables en plus, des « conseillers » McKinsey, tous formatés dans le même moule américanophile. Les investissements américains diffusent jusque dans les quartiers sensibles, au prétexte de dépistage de talents. Ces mêmes McKinsey ont sans doute en partie inventé et en tout cas mené les narratifs carbone, Ukraine, Covid, à nos frais encore une fois, se sont substitués à nos hauts fonctionnaires, à nos cadres et à nos lois. Ces Américains nous ont poussés dans les sanctions à la Russie qui nous ont ruinés, dans les achats de vaccins, qui ont été prétexte à des transferts massifs d’argent public vers des intérêts privés, avec les dégâts sur la santé que l’on commence tout juste à oser regarder. Ont orchestré la fable carbone, élément qui n’est pas un polluant et dont la quantité d’origine humaine est négligeable au regard de la planète. Cette fable justifie la mise en place d’une dictature conduisant progressivement à l’appauvrissement. On regrette l’Amérique de Presley, de Steve McQueen, de Maryline Monroe, des Corvette et des Mustang, qui nous a fait rêver.

Mais il y a encore plus noir. Soros l’Européen désormais newyorkais, son petit fils, Alexander, sont reçus, on ne sait trop à quel titre, régulièrement, par les présidents européens, à commencer par notre Macron… pour quoi faire ? Eux qui déversent des milliards en forme de déstabilisation. L’Américain Bill Gates également, le père de Microsoft, homme d’affaires, est un grand habitué des présidents européens, se retrouve dans les sommets des chefs d’États… il y fait quoi ? Que pèse sa parole ? L’OMS, financée en partie par Gates, a orchestré le spectacle Covid, l’expérience ingénierie sociale Covid, devrait-on dire et se propose de gérer les prochaines pandémies et se propose même de nous obliger à nous soumettre à ses prochaines gestions de pandémies. L’OTAN également, qui justifie toutes ses guerres, tout en désignant celles des autres pays à la vindicte, qui nous oblige à acheter des armes américaines, à adhérer aux commandements américains, à adopter les logiciels de gestion américains, au prétexte d’interopérabilité militaire des armées de l’OTAN… ce n’est pas de l’ingérence ? Parlons encore des fonds de pension américains, dont le plus connu, BlackRock, fait la pluie et le beau temps sur nos groupes européens et français.

Et il y a sans doute encore plus sombre : expériences d'ingénierie climatique, éliminations ciblées, explosions de gazoducs, rupture de câbles sous-marins, attentats déguisés… pour lesquels il n’y a que des faisceaux de présomptions, assez solides tout de même. Mais non, l’ingérence américaine se résume à quelques déclarations de Musk. Macron tente de cacher la forêt avec un brin d’herbe.

Mais tout cela s’affole. Trump veut sortir de l’OTAN, Musk laisse plus de champ aux internautes pour s’exprimer sur Twitter-X et même Zuckerberg vient de déclarer qu’il allait revoir le système de modération de Facebook, dont il explique qu’il est devenu une censure étatique qui ne dit pas son nom. En fin homme d’affaires, il sent le vent tourner et sous-entend ni plus ni moins que finalement, les plus grands pourvoyeurs de fausses nouvelles ont été les médias mainstream qui tout en mentant effrontément, qualifient les opinions divergentes de « désinformation ». Un exemple ? « La forme moins grave » du Covid. Il est scientifiquement impossible de savoir comment un patient, une fois vacciné, aurait réagi à la maladie s’il ne l’avait pas été, ce n’est pas très difficile à comprendre. Et pourtant, tous les médias « officiels » ont répété cette fable en boucle. Un autre exemple ? « La Russie à genoux » : qui y croit encore ? Encore un ? « Les Maldives sous les eaux en 2020 », dixit Al Gore, le chouchou des médias bien-pensants.

En réalité, les réseaux sociaux ont permis aux gens qui réfléchissent et analysent, de pouvoir s’exprimer, contrairement à une époque révolue où seuls les narratifs contrôlés des médias contrôlés avaient pignon sur rue. Et nos petits censeurs européens, les Macron, Breton, VDL et autres leaders d’opinions préfabriqués, de paniquer devant la vague qui arrive, conscients qu’ils n’ont déjà plus l’exclusivité du discours et de la méthode…


Groupe Telegram du RPF

GOLDEN GLOBES : la cage aux folleux

Paulina Dalmayer

- 7/1/2025 - Voilà que l’année commence en fanfare : les celleux du monde entier, entendez les non-genré(e)s, les bi-genré(e)s, les triple-genré(e)s, les genré(e)s fluctuants, migrants, indécis, nébuleux et ondoyants, dont chacun sait qu’il y en a des millions et des millions à travers le monde, ont enfin connu leur moment de gloire et de reconnaissance planétaire.
« Emilia Perez » de Jacques Audiard vient d’être sacré « le meilleur drame musical » et le « meilleur film étranger » de l’année aux Golden Globes. De quoi faire jubiler Rachida Dati, qui en qualité de ministre de la Culture a exprimé son « immense fierté » du fait de cet exploit majeur de la créativité française.
Il y a en effet de quoi être fier : si vous l’ignorez encore, le film raconte la transition de genre du chef d’un cartel de narcotrafiquants sud-américain, ceci en chansons et numéros de claquettes à couper le souffle. Une fois devenue femme, la Perez déborde d’amour, de compréhension, de sensibilité à l’injustice, faisant de surcroît montre d’un instinct maternel à toute épreuve.
Comme l’œuvre est puissante, on imagine une imminente révolution à Juàrez, où tous les types à la tête des gangs les plus sanguinaires vont jeter leurs mitrailleuses aux orties, pressés de se faire pousser des seins, puis à se vouer à la puériculture et autres doux services à la personne.
L’actrice qui porte le titre, naturellement transgenre (pardonnez cette lapalissade, quoi de plus naturel que d’être transgenre !), l’actrice principale donc du chef-d’œuvre couronné l’a exprimé à sa manière en arborant lors de la cérémonie une robe de couleur jaune, la couleur bouddhiste, désireuse d’appuyer ainsi son message d’espoir : « La lumière l’emporte toujours sur l’obscurité ! »
On serait déçu si dès ce semestre SciencePo Paris ne proposait pas le cursus « Transition de genre dans la doctrine bouddhiste », ce qui aurait pour effet immédiat de retaper la réputation de la France à l’international, voire la faire revenir en Afrique où on n’attend que des lumières des gender studies. C’est même ce qui stopperait net la fuite de cerveaux du Continent noir vers l’Europe fasciste, en proie aux agissements séditieux d’Elon Musk.
Surtout, espérons que les recommandations de la Haute Autorité de santé, visant à fonder un véritable service public de transition de genre ne resteront pas lettre morte : si chacun d’entre nous pouvait changer de sexe aux frais de l’État, on serait débarrassé de 90% des cancers causés par des inhibitions et des refoulements d’un autre âge.
Vive le progrès !
Image : Weegee, "Transvestit bei razzia", 1939

8 janvier 2025

En Europe, il faut protéger la démocratie. Du peuple.

H16

- 8/1/2025 - Pour l’idée même d’Europe, ces dernières semaines furent particulièrement révélatrices : il apparaît clair, dans la bouche de nos dirigeants, des politiciens de carrière et des imputrescibles factotums qu’on retrouve dans tous les médias de grand chemin que pour protéger la démocratie en Europe, il va falloir la protéger vigoureusement, notamment d’être prise en main par le peuple.

C’est donc en toute logique qu’après l’appel du Parlement européen à faire de nouvelles élections en Géorgie, celles ayant eu lieu n’étant pas du tout du goût des parlementaires, les mêmes élites occidentales ne se sont pas démontées et ont calmement fait pression sur Bucarest et sa Cour suprême afin que soient annulées les récentes élections dans lesquelles un leader populiste arrivait en tête, et ce contre l’avis même des candidats pourtant encore en lice.

À ce sujet, le silence quasi-joyeux de la Commission européenne ne laisse aucun doute sur ce qui a pu se passer en coulisse pour que des élections qui n’étaient pas entachées d’irrégularités soient annulées au prétexte d’ingérences dont les preuves peinent encore à se matérialiser à ce jour.

Dans les deux cas, il apparaît en effet que le peuple se prend à voter des trucs absolument pas en ligne ni avec ce qui était prévu, ni avec ce qui était désiré. C’est intolérable, et les autorités européennes ont donc agi pour que le train démocratique continue de rouler sur les rails de leurs choix, leurs ingérences dans ces affaires étrangères étant ici parfaitement permises, autorisées et désirables.


Malheureusement, tout ne se déroule pas toujours comme prévu, même pour les élites de la politique occidentale. Parfois, des affaires refont inopinément surface dans lesquelles leurs biais, leur mépris et leurs hypocrisies sont si impossibles à camoufler que leurs gesticulations médiatiques ne suffisent pas à calmer le peuple.

Et rien n’est plus insupportable pour ces élites que de voir leurs discours lénifiants sur le multiculturalisme et le vivrensemble se fracasser sur les rochers pointus de la réalité, ce qui s’est exactement passé récemment avec la réémergence des affaires de Rotherham, Telford, Huddersfield et d’autres.

Véritablement, après ces élections qui ne se déroulaient pas comme prévu, l’effroi puis la contestation palpable et de plus en plus vocale des peuples européens devant les projets de leurs dirigeants les a forcés à agir aussi rapidement que possible.

La panique est, cependant, mauvaise conseillère. Difficile de ne pas voir la fuite en avant vers une Europe résolument autocratique, de laquelle on écarte le peuple par trop crasseux. Il suffit de voir les réactions consternantes d’un Breton, d’un Moscovici ou d’une Loiseau contre Elon Musk qui ne fait qu’émettre ses opinions, diamétralement opposées aux leurs, pour bien saisir l’ampleur de l’affolement qui s’est emparé de nos « élites ».

En pratique, ces politiciens écument de voir leur influence pâlir, mais continuent obstinément de miser sur les moyens traditionnels de communication (télé, radio, presse) alors que ces derniers ont perdu toute crédibilité sur les 5 dernières années. Pour eux, c’est évident : c’est de l’ingérence étrangère, et tant pis si le double-standard qu’ils appliquent ainsi est pourtant visible aux yeux de tous. Ils ne comprennent pas que la façon dont ils taisent certaines affaires, dont ils poussent certain vivrensemble utopique, irréaliste et même dangereux, la manière dont ils jouent les étonnés lorsque la vérité éclate enfin, ne camoufle en rien leur responsabilité directe dans ce qu’on observe.

En revanche, ils comprennent – même si c’est confusément – que ces fissures de plus en plus béantes dans leurs belles histoires érodent durablement leur pouvoir, que le peuple tente de récupérer cette démocratie qu’ils imaginaient réservée à eux seuls.

Dès lors, une riposte est mise en place.

Au-delà des prurits sur les réseaux sociaux où ils gesticulent – en vain – pour tenter de faire taire les discours alternatifs, nos dirigeants ont bien compris qu’ils devraient en passer par la loi.

Pourquoi ne pas mettre en place un programme officiel pour faire de l’ingérence étrangère ?


Attention, hein, c’est la bonne ingérence, pas la mauvaise, pas celle de Musk, n’est-ce pas.


Bien sûr, il s’agit ni plus ni moins qu’une mise en place explicite d’ingérence politique dans l’expression démocratique de chaque pays membre, puis des pays directement périphérique à l’Union. Le diable est dans les détails du programme de « protection de la démocratie », qui se base bien sûr sur la « promotion des élections libres et équitables », ce qui est largement sujet à interprétation comme en témoignent la Roumanie et la Géorgie récemment, et comme pourra probablement en témoigner l’Allemagne aux prochaines élections générales qui pourraient voir l’AfD arriver en tête.

L’idée de « renforcer la liberté des médias » en est une excellente qui se heurtera cependant à la pratique effective, passant par des législations dont on ne comprend pas pourquoi elles se multiplient : la liberté ne devrait pas avoir besoin d’autant de barrières, non ?

Enfin, la « lutte contre la désinformation » permet absolument toutes les manipulations et les dernières années fournissent une foultitude d’exemples et d’applications ; en pratique, cette lutte s’est toujours tournée contre ceux qui émettaient des avis contraire à la doxa. En outre, accorder aux autorités le pouvoir de trancher sur ce qui relève de la vérité ou non est exorbitant, tant les abus sont aisés et les dérives faciles, et faire preuve d’optimisme dans son application n’est pas ambitieux mais juste suicidaire.

L’enfer étant pavé de bonnes intentions, il ne fait pas le moindre doute que l’emballage rose et les barils de moraline dans lesquels sont plongés ces beaux programmes serviront avant tout à corseter encore un peu plus l’expression autorisée dans l’Union, et à poursuivre les dissidents politiques et scientifiques.

Pendant ce temps, d’un côté, les BRICS semblent décidés à ne pas s’en laisser compter par l’Europe et les États-Unis. De l’autre, le continent américain est en train de basculer vers la droite populaire : outre Trump, les dirigeants Milei, Bukele et bientôt Poilièvre au Canada signalent bien cette tendance alors qu’en Europe, on continue nos délires politiquement corrects de plus en plus forts ainsi que les âneries climatiques traumatisantes qui sont en train d’envoyer l’Allemagne industrielle par le fond.

L’Europe met ici en place tout ce qu’il faut pour installer une véritable dictature de la pensée, et ce faisant, elle s’isole chaque jour un peu plus du reste du monde.


https://h16free.com/2025/01/08/79745-en-europe-il-faut-proteger-la-democratie-du-peuple
Nicolas Maxime

- 7/1/2025 - Jean-Marie Le Pen est mort. Malheureusement, quoi qu'on fasse et qu'on en pense, l'ancien leader du Rassemblement National aura été celui qui aura le plus influencé la scène politique française ces quarante dernières années.
Longtemps utilisé comme repoussoir et cible d’une diabolisation médiatique qui lui permit d’accéder, par surprise, au second tour de l’élection présidentielle en 2002, il a vu ses thématiques identitaires – insécurité, immigration, Islam – se diffuser dans le discours public. Aujourd’hui, ses idées sont reprises, sous des formes diverses, par presque tous les partis, qu’ils soient de gauche, de droite ou du centre, et désormais répétées sans relâche dans les médias et la sphère politique. En remportant ce que Gramsci appelait la "bataille culturelle", il a ancré ces idées dans l'imaginaire collectif, y compris parmi des populations stigmatisées initialement, comme les personnes d'origine maghrébine, africaine ou de confession juive.
Même la gauche est tombée dans le piège identitaire décrit par Daniel Bernabé, en priorisant les questions de race et de genre au lieu de s'adresser aux catégories populaires qui souffrent de leurs conditions de travail. Doublement piégée, Jean-Luc Mélenchon et La France Insoumise sont devenus les nouveaux repoussoirs, reproduisant ainsi la même mécanique qui avait servi à diaboliser Le Pen.
Avec l'opération de normalisation orchestrée par sa fille, Marine Le Pen, qui a donné au parti une respectabilité que "papy facho" n'avait jamais pu atteindre, le Rassemblement National est désormais en position de gouverner. Alors que Jean-Marie Le Pen disparaît, son petit-fils politique, Jordan Bardella, lui-même issu de l'immigration, pourrait bientôt accéder au pouvoir en tant que Premier ministre, ouvrant ainsi la voie du pouvoir au RN.
Jean-Marie Le Pen est mort, mais ses idées lui ont survécu et triomphent aujourd’hui.

7 janvier 2025

Julie d'Aiglemont

- 7/1/2025 - Le vieux ChatelHain de Montretout, qu'on appelait aussi Le Borgne, était passé de vie à trépas. Il avait passé la première à cuire et recuire la détestation de l'étranger, surtout s'il était par malheur juif, mahométan ou nègre. La seule exception qu'il avait tolérée était pour son cocher. Son passage dans le second le fit devenir aussi innocent qu'un chérubin. On loua ici et là sa faconde, son érudition et sa bravoure dans les Tournois. On oublia ses éructations haineuses, ses méchantes diatribes, ses bileuses toquades et ses très douteuses saillies.
Le duc de La Béarnaise y alla de son petit couplet larmoyant et salua le "combattant" et son "arme préférée". Par la magie du Grand Retournement, les abjectes vilenies et les indignes bassesses du Vieux Borgne devenaient d'aimables polémiques et de charmants traits d'esprit.
Le Roy en fit de même, jugeant que l'Histoire aurait à former son jugement. On attendait encore les hommages de l'ancien duc d'Evry, Manolo de la Valse, devenu par la grâce royale Chambellan et Grand Gouverneur des Colonies.
On était bien au Royaume du Grand-Cul-par-dessus-Tête. Le Borgne y était roi.

Kuzmanovic Georges
7/1/2025

Le 7 janvier 2010, il y a 15 ans, nous quittait Philippe Séguin.
Il était de droite, on pouvait ne pas être d'accord avec certaines de ses positions, mais c'était un véritable homme d'État, visionnaire et lui, n'était pas un traître à la Nation.
Il s'était, entre autres, illustré lors du référendum sur le funeste traité de Maastricht qu'il avait combattu avec courage, ténacité et surtout une immense aptitude visionnaire.
On pense à son discours prophétique du 5 mai 1992 à l'Assemblée nationale.
Il avait tout compris de ce qui se passait et surtout de l'abandon de la souveraineté de la France.
Extraits :
« La construction européenne se fait sans les peuples, elle se fait en catimini, dans le secret des cabinets, dans la pénombre des commissions, dans le clair-obscur des cours de justice.
« Voilà 35 ans que toute une oligarchie d'experts, de juges, de fonctionnaires, de gouvernants prend, au nom des peuples, sans en avoir reçu mandat, des décisions dont une formidable conspiration du silence dissimule les enjeux et minimise les conséquences.
« À la décharge des absents, je reconnais bien volontiers que le conformisme ambiant, pour ne pas dire le véritable terro­risme intellectuel qui règne aujourd'hui, disqualifie par avance quiconque n'adhère pas à la nouvelle croyance, et l'expose littéralement à l'invec­tive.
« Qui veut se démarquer du culte fédéral est aussitôt tenu par les faiseurs d'opinion (...) au mieux pour un contempteur de la modernité, un nostalgique ou un primaire, au pire pour un nationaliste for­cené tout prêt à renvoyer l'Europe aux vieux démons qui ont si souvent fait son malheur.
« Mais, constatons-le, ce débat ne s'engage pas vraiment.
On se contente de faire dans l'incantation : « c'est beau, c'est grand, c'est généreux, Maastricht ! Ou dans la menace à peine voilée - Maastricht ou le chaos ! Si vous ne votez pas Maastricht, vous ne serez jamais ministre !
« Tout se passe en réalité comme si personne n'avait vraiment envie de débat.
« De renoncement en renoncement, nous avons nous-­mêmes contribué à détourner le peuple de la chose publique et à ruiner le sens civique.
« II est temps de dire que bâtir l'Europe des Douze sur la peur obsessionnelle de la puissance de l'Allemagne est tout de même une bien étrange démarche, proche de la paranoïa.
« D'autant qu'à force de vouloir faire cette intégration à tout prix, on va finir par faire l'Europe allemande plutôt que de ne pas faire l'Europe du tout, ce qui serait un comble.
« Il ne servira à rien de tenter de ficeler l'Allemagne. Car l'Allemagne , et c'est bien naturel dans sa position et avec les moyens dont elle dispose, ne renoncera à sa souveraineté que si elle domine l'ensemble, certainement pas si elle lui est subordonnée.
« Et comment peut-on imaginer que l'Allemagne va renoncer à jouer son jeu en Europe centrale ?
N'a-t-elle pas d'ailleurs clairement annoncé la couleur quand elle a reconnu unilatéralement la Croatie, sans se soucier des engagements communautaires qu'elle avait pris quelques semaines auparavant ?
« Une fois de plus, il nous faut considérer le monde tel qu'il est et non tel qu'on voudrait qu'il soit.
« Et dans ce monde-là, ce que la France peut apporter de plus précieux à l'Europe, c'est de trouver en elle-même assez d'énergie et de volonté pour devenir un contrepoids, pour équilibrer les forces en présence, pour peser lourd face à l'Allemagne, sinon pour faire jeu égal avec elle. »

Le discours intégral de Philippe Seguin du 5 mai 1992

La bonne et la mauvaise ingérence politique

Yann Bizien

- 6/1/2025 - Il y aurait d'un côté les bons milliardaires qui soutiennent le camp du bien, du politiquement correct et de la pensée unique. Ils avaient jusqu'ici l'exclusivité du combat des idées. Ils pouvaient les déployer et les imposer largement dans la grande majorité des médias, sur les réseaux sociaux, dans les écoles, les facultés, Sciences Po, les universités et les hémicycles.
Ils se permettaient jusqu'ici toutes les ingérences sans être jamais inquiétés.
Et il y aurait désormais le "mauvais" milliardaire conservateur, souverainiste, patriote, anti woke et anti LGBTQ. Il a été un des piliers du sursaut électoral américain et du retour de Donald Trump au pouvoir. Aujourd'hui, il dénonce à distance, et sur Tweeter/X, les dérives gauchistes, progressistes, multiculturalistes, immigrationnistes, ainsi que la violence et la criminalité associées, comme en Allemagne et en Grande-Bretagne.
Elon Musk inquiète le monde de la gauche. Il est craint et redouté. Il révèle. Il rappelle. Il ouvre les yeux. Il éveille les consciences.
Il y aurait donc la bonne et la mauvaise ingérence politique, l'ingérence légitime de gauche et mondialiste, celle de Georges Soros, et l'ingérence interdite de droite et patriote, celle d'Elon Musk, l'ingérence autorisée et l'ingérence proscrite, l'ingérence conforme et l'ingérence qu'il faut dénoncer quoi qu'il en coûte, l'ingérence de l'angélisme et de la langue de bois, face à l'ingérence du pragmatisme et du réel.
Après tant d'années de domination des idées progressistes, et tant de dégâts, je suis heureux de voir enfin l'émergence d'une ingérence internationale de droite sous initiative américaine.
Cette ingérence de droite va faire bouger les lignes en Europe. Elle va déstabiliser les régimes qui confisquent le pouvoir avec des fronts douteux, suspects et anti démocratiques.
Il était temps de revenir au réel. Giorgia Méloni, Alice Weidel, Marine le Pen, Marion Maréchal et Sarah Knafo ne vont pas s'en plaindre.
Cinq femmes !
Nota : les électeurs de ma génération se souviennent encore du second tour de la présidentielle de 2002. Jean-Marie le Pen avait été la cible d'une ingérence politique étrangère massive, que la gauche n'avait pas contesté. Évidemment.

6 janvier 2025

PAS D'ANNIVERSAIRE POUR CHARLIE

Gabriel Nerciat

- 6/1/2025 - La seule façon digne, je crois, et en tout cas signifiante, de "fêter" le dixième anniversaire des attentats de Charlie Hebdo eût été, pour le gouvernement français, d'obtenir d'Alger la libération de Boualem Sansal, ou d'initier publiquement l'épreuve de force diplomatique susceptible de l'obtenir.
L'auteur de 2084 étant aujourd'hui persécuté, menacé de mort et détesté de tout ce que les universités et les rédactions occidentales comptent d'islamo-gauchistes à peu près pour les mêmes raisons qui ont mené Charb, Cabu, Bernard Maris et leurs collègues à l'exécution sommaire du triste mois de janvier 2015.
Mais on sait très bien que cela n'arrivera pas.
D'abord parce que trop d'intérêts économiques et diplomatiques sont en jeu, et ensuite parce que personne, dans les classes dirigeantes ou en mesure d'influencer l'opinion, n'a vraiment envie de déclencher une guerre idéologique ou de religion avec les millions de musulmans, en France et dans toutes les nations mahométanes du globe, qui peuvent se sentir personnellement outragés par des écrits ou des dessins irrévérencieux envers le Prophète arabe médiéval qui initia la doctrine et la lettre de la tradition religieuse islamique.
Surtout à l'heure où les ministres des Affaires étrangères français et allemand s'empressent d'aller baiser les babouches du nouveau pouvoir islamiste établi à Damas (au nom de la démocratie et du rejet de la tyrannie, bien sûr).
Dix ans plus tard, nous savons que Charlie a été vaincu au moins autant par la force idéologique inhérente à la mondialisation (j'ai expliqué ici plusieurs fois les raisons pour lesquelles l'unification commerciale, financière, culturelle et juridique du monde ne peut pas se faire sans ou contre l'islam) que par la violence criminogène des fanatiques salafistes de l'EI.
Donc, les amis, que vous soyez laïcards, francs-maçons irréguliers, islamophobes, paléo-jacobins ou sionistes, pas la peine aujourd'hui ou demain de venir nous jouer de la trompette. Vous avez perdu la partie, définitivement, et vous n'y pouvez plus rien.
Même Mélenchon, qui prononça l'oraison funèbre de son ami Charb le jour de ses obsèques, est passé du côté des Frères musulmans, et l'affreux Robert Ménard, qui demande désormais pardon pour avoir affiché les caricatures de Charlie au centre de sa bonne ville de Béziers, en ont marre, du droit au blasphème et des provocations enfantines des anciens bouffeurs de curé anarchistes maintenus dans le formol post-68.
Pareillement ni la tapageuse Rachida Dati, rue de Valois, ni l'illustre maison de Molière, place du Palais-Royal, n'entreprendront de monter pour l'occasion des représentations à hauts risques du Mahomet de Voltaire.
Et puis, dois-je le dire, moi aussi en fait, j'en ai un peu marre.
Même si je n'ai jamais fait mien le slogan racoleur inventé dans l'urgence par le graphiste et publicitaire Joachim Roncin, je trouvais jusqu'alors légitime que dans un pays de tradition chrétienne et de moeurs laïques on puisse se montrer librement irrespectueux ou hostile envers tel ou tel aspect de la religion musulmane.
Mais aujourd'hui, je renâcle. Pour deux raisons.
La première est que n'est pas Voltaire, Rabelais ou Marcel Aymé qui veut. Les caricatures de Cabu et des autres étaient quand même bien trop médiocres et vulgaires pour justifier l'accumulation de tant de cadavres.
La seconde, qui est la plus importante, consiste à reconnaître qu'il y a trop de facile complaisance à profaner ou ridiculiser le sacré des autres traditions quand soi-même on n'a rien d'autre à revendre qu'un sacré de contrebande, auquel nos élites libérales ou gauchistes ne se donnent même plus la peine de croire elles-mêmes.
"La modernité – entendue par l'alliance de la sécularisation et de l'autonomie individuelle – est une proposition que personne ne peut plus refuser", disait il y a quarante ans Marcel Gauchet, en forçant la lettre des derniers livres de Max Weber.
Aujourd'hui, on sait que de plus en plus de gens refusent la proposition moderne élaborée depuis trois siècles en Occident, et qu'ils seront portés à la refuser encore pour très longtemps.
Donc le combat a cessé, au moins temporairement, faute de combattants. Si vous en doutez, allez demander à la soeur de Samuel Paty ce qu'elle en pense.
Et puis surtout, ne me dites pas que je me trompe, ou que j'abdique quoi que ce soit. Il n'y a même pas eu une seule manifestation de masse pour défendre la liberté de Boualem Sansal, alors que son nom a été publiquement diffamé sur une chaîne de la télévision d'État.
Dommage malgré tout que les pauvres pitres foudroyés de Charlie Hebdo, comme plusieurs d'entre nous, n'aient pu anticiper l'avenir du monde dans lequel ils n'ont pas été en mesure d'entrer.

Jean-Pierre Luminet

- 6/1/2025 - Première bonne nouvelle politique de l’année : la démission de Justin Trudeau du poste de premier ministre du Canada. Cette sorte de Macron d’outre-Atlantique, c’est-à-dire un technocrate déconnecté des réalités du quotidien, à la botte de l’État profond « démocrate » américain, belliciste, chantre du wokisme le plus imbécile qui soit, a notamment géré de manière fasciste la pandémie de Covid-19. Il est maintenant désavoué par son propre parti, qui constate enfin que sous sa « gouvernance » le pays a sombré dans une forte inflation, une crise du logement, des services publics, et j’en passe. Conséquence : paralysie du Parlement.
Bon débarras. Au suivant pour le grand ménage.
Cela fait rêver pour notre pays, où le polichinelle national s’accroche désespérément, malgré la succession de désaveux tous azimuts et la dégringolade internationale du pays, dont il est essentiellement responsable.
"Malheur à toi, pays dont le roi est un enfant, et dont les princes mangent dès le matin" Ecclésiaste 10:16-20

Yannick Lefrançois / DNA