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22 novembre 2023

La Justice sous Macron : l’impuissance ridicule, la grandiloquence grotesque

H16

Les tensions du Proche-Orient semblent en déborder largement et atteignent sans mal certaines localités de notre petit pays : le gouvernement constate, un peu effaré, l’explosion soudaine du nombre d’actes antisémites sur le sol français depuis le 7 octobre dernier.

La Behète Immonheudeu au ventre fécond de bruits de bottes n’est pas morte : les factions d’extrémistes de droite, de suprémacistes blancs et autres nationalistes forcenés se sont tous donné le mot pour multiplier les actes et les propos réprimés par la loi, ce qui n’a pas manqué de faire monter aux créneaux Darmanin, l’actuel miniministre de l’Intérieur. Oups. On me souffle à l’oreillette que ces actes ne sont pas majoritairement dus à des suprémacistes blancs d’extrême droite.

Peu importe : le gouvernement ne se laissera pas déborder, quelle que soit la tendance politique de l’extrême droite (qui pourrait bien être très à gauche cette fois-ci, cela ne change rien) et quelle que soit la couleur des suprémacistes en question qui seront de toute façon blancs à la fin du compte. Il faut comprendre que la République, laïque, une, indivisible et toujours à l’écoute via un numéro vert, ne s’en laissera pas compter, Gérald vous l’assure.


Du reste, il faudrait être de mauvaise foi pour ne pas croire que les paroles de Darmanin ne seront pas suivies d’effets percutants et du retour, en fanfare, à l’ordre républicain le plus strict. Il n’est qu’à voir la façon dont les forces de police et de gendarmerie sont actuellement mobilisées partout en France pour comprendre qu’on ne mégottera pas : les responsables de ces actes et de ces discours seront poursuivis et trainés devant une justice qu’on sait au taquet.

D’ailleurs, c’est bien simple, les exemples abondent à présent de la fermeté retrouvée de la justice en France. Fini, le temps des atermoiements, des demi-mesures et d’un laxisme un peu trop vaste. Accompagné par un gouvernement à l’écoute du peuple, le pouvoir judiciaire a compris qu’il ne pouvait plus se laisser aller et la reprise en main est déjà palpable.

Ainsi, un jeune présenté comme néonazi par notre exceptionnelle presse nationale vient de se prendre neuf ans de prison pour ses propos antisémites et sa velléité de préparer des attentats.

Fini de rire en République d’Enmarchistan : les choses sérieuses commencent !

D’ailleurs, à bien y réfléchir, plutôt qu’avoir des opinons qui puent, des discours rances ou délirer sur des plans d’attentats, il vaut clairement mieux trainer au sol un policier sur une vingtaine de mètres en conduisant sans permis à bord d’un véhicule et en refusant d’obtempérer : en la jouant finement, on s’en sort avec quelques travaux d’intérêt général, ce qui est nettement plus rigolo que neuf ans de prison.

Présenté ainsi, certains pourraient croire que la justice française n’est pas encore tout à fait au point en matière de peines, alors que semble se lever une ère nouvelle qui réclame plus de sévérité.

C’est une erreur de penser ainsi : la justice française peut et sait faire rapide et efficace. Comme dans bien d’autres domaines, tout est affaire de motivation.

Prenez l’exemple récent d’une triste affaire de vol avec violences en rue à Paris, dans le XVIIe arrondissement – rassurez-vous, c’est presque aussi rare dans la capitale que d’y croiser un surmulot en goguette – dans laquelle la victime a failli se faire dérober sa montre de luxe et son téléphone : alors que pour d’autres cas similaires, les malandrins courent toujours, on apprend que cette fois-ci, les quatre suspects ont été rapidement interpellés et mis en garde à vue. Le fait que la victime soit le fils d’une magistrate du tribunal judiciaire de Paris ne joue sans doute pas beaucoup dans le zèle des équipiers de la compagnie de sécurisation et d’intervention de police de la capitale…

Maintenant qu’il est raisonnablement acquis que la justice est donc aussi aveugle que ferme et implacable, on comprend mieux pourquoi cette même justice française a lancé un mandat d’arrêt international contre le président syrien Bachar Al-Assad, après l’avoir accusé de complicité de crimes contre l’humanité pour les attaques chimiques perpétrées à l’été 2013 en Syrie.

Voilà qui ne manque pas de panache, n’est-ce pas. Reste à savoir quelle quantité de travaux d’intérêt général le pauvre Bachar devra exécuter, à moins bien sûr que la justice française considère que “un Bachar mérite plus qu’un chauffard” et qu’on envisage alors de lui coller quelques années de prison, sans sursis.

La juxtaposition de ces différents éléments laisse cependant un sentiment étrange : d’un côté, on observe les actes emprunts de gravité d’épitoges froufroutantes qui confinent à la grandiloquence grotesque pour de l’autre constater des décisions d’un ridicule achevé ou en décalage si violent avec le besoin réel de justice et d’un minimum de cohérence d’ensemble qu’on ne peut qu’être envahi d’une impression persistante de foutage de gueule.

D’un côté, pilotée par un gouvernement dont le Garde des Sceaux est actuellement en procès (ce qui est une première ahurissante dans l’histoire de ce pays), la justice française prétend trainer en justice le dirigeant d’un pays étranger, de l’autre, cette même justice multiplie les exemples d’un système qui n’est favorable qu’à une petite caste, ultra-démissionnaire lorsqu’il s’agit de faire preuve d’une élémentaire fermeté et complètement disproportionnée dès qu’on parle idéologie.


D’un côté, la justice semble totalement débordée pour assurer des procès en temps raisonnable aux justiciables français, ou même de garantir que les OQTF seront appliquées en nombre autrement que purement symbolique, de l’autre, elle trouve amplement le temps de se lancer dans des mandats d’arrêt internationaux qui ont absolument tout de la posture et qui, de surcroît sur le plan diplomatique, ne seront qu’une nouvelle erreur à ajouter aux myriades déjà empilées avec gourmandise par nos différents gouvernants depuis Sarkozy.

D’un côté, on voit les petits avortons à la Darmanin se multiplier comme du chiendent sur tous les plateaux télé pour expliquer à ceux qui veulent l’entendre (heureusement de moins en moins nombreux) qu’il va mettre en place ceci ou cela, que ça ne va pas se passer comme ça, que la justice saura se montrer ferme et patin couffin, de l’autre on constate que la violence, les crimes et délits, l’insécurité et les incivilités (pourtant du ressort direct de l’avorton en question) explosent partout sur le territoire.

Et pas de doute, d’un côté, on note clairement la grandiloquence grotesque de nos dirigeants. De l’autre, on ne voit que l’impuissance ridicule d’un État en pleine déliquescence. 22/11/2023


21 novembre 2023

Michel Collon

Entretien de Michel Collon, fondateur du média indépendant Investig'Action, qui aborde la question de la propriété des médias, les actions citoyennes à déployer durant les conflits dans le monde, le cas d'Israël ainsi que la notion des classes sociales dans la sphère médiatique.

⇒ https://youtu.be/TQldr2IrfUk?si=ByDYIruMPKcAnp56

Yann Bizien

Je reviens et j'insiste sur les causes et les conséquences de la tragédie de Crépol :

BFMTV estime qu'il s'agit de pain bénit pour l'extrême droite. France inter, France info effleurent les faits.

Les journalistes en oublient le sang qui a coulé, la mort du jeune Thomas, les deux victimes en urgence absolue et les 14 autres blessés. Ils ne voient plus les criminels, ni leurs motivations et surtout pas leur haine. Ils ne condamnent plus franchement et moralement la violence.

Au nom de la culture de l'excuse d'une minorité islamisée et agressive, il ne faudrait surtout pas la stigmatiser. Au contraire, il faudrait quasiment l'amnistier, l'acquitter et la blanchir.

Un certain journalisme est devenu indigne, ignoble et complice de la racaille, des voyous et des criminels.

Le silence des médias ou leur interprétation des faits favorise toujours plus l'impunité et la violence. Ces jeunes anti France n'ont plus peur des forces de l'ordre, plus peur de la justice et plus peur de la prison.

Emmanuel Macron s'était prononcé sur la mort de Nahel. Mais il n'a toujours pas fait part de son indignation sur le massacre de Crépol.

Gérald Darmanin est dans son ambiguïté, dans l'attente des conclusions d'une enquête qui ne dira pas tout sur les motivations réelles des assaillants armés de couteaux aux lames de 25 centimètres.

Tout ce qui nous arrive n'est pas la "faute de la société". Il ne s'agit pas de notre faillite personnelle ou collective. C'est la responsabilité de la classe politique au pouvoir depuis plus de 40 ans. Elle n'a jamais rien entrepris de sérieux pour empêcher ce phénomène. Aujourd'hui, elle est débordée et dépassée.

Nous ne sommes plus à l'abri de cette menace dans la France profonde. Mais les Français en danger ont bien conscience de ce qui se passe dans tout le pays. L'État ne peut plus garantir leur sécurité. Ils vont donc s'adapter. Ils doivent aussi voter massivement contre les responsables politiques pour les sanctionner.

20 novembre 2023

Ukraine, Israël : l’explosion du vieux monde ?

Caroline Galacteros

⇒ https://www.youtube.com/watch?v=BbRhLUGM-OY


Les mois défilent et le monde s’embrase devant un Occident à la dérive. La guerre en Ukraine, lancée en 2014 et mise en lumière le 24 février 2022 à l’occasion de l’entrée des troupes russes dans le pays, a ouvert une séquence chaotique où les pays qui servaient naguère de repère montrent à chaque occasion leur inconséquence. A l’est, les avancées de l’OTAN toujours plus près de Moscou n’avaient qu’une issue possible face à cet élan : une réponse dure de la Russie, soucieuse de mettre dans le même temps un terme aux vexations à l’égard des populations du Donbass. Dans cette séquence, les pays européens ont inexorablement emboîté le pas aux Etats-Unis dans une dynamique quasi suicidaire qui met à mal leur économie et leur crédibilité, sous l’impulsion d’une Ursula von der Leyen totalement hors de contrôle depuis la séquence du Covid-19. Comme l’avaient prévu les spécialistes indépendants, l’Ukraine est désormais à genou, dépeuplée de ses hommes hachés par des combats auxquels la propagande médiatique occidentales les a contraints.

Face à ce bourbier, la résurgence du conflit au Proche-Orient entre Israël et la Palestine arrive à point nommé pour Washington qui, non sans cynisme, bascule d’un théâtre de guerre à l’autre comme si la défaite ukrainienne ne lui incombait pas. Depuis le 7 octobre et l’attaque terroriste du Hamas en Israël, la riposte de Tel-Aviv frappe les habitants de Gaza sans discontinuer. Sidéré par un terrorisme de la pensée imposé par un complexe politico-intellectuel, l’Occident déroule sa lecture erronée de la situation et l’Europe brille par son absence. La France, elle, semble désormais avoir été dépossédée de sa voix (et de sa voie) singulières.

Caroline Galacteros, docteur en science politique, géopolitologue, présidente du think-thank Geopragma et auteur de "Vers un nouveau Yalta", publié chez Sigest (disponible ici : https://boutiquetvl.fr/geopolitique/c..., nous livre avec courage son analyse et plaide pour un réalisme politique aux conséquences plus humaines que les croyances des idéologues au pouvoir.
Pierre Duriot

Je me marre… les « amis » de Nahel en pleine manif, masqués, cagoulés, pour ne pas qu’on les reconnaisse. Y aurait-il une honte à être l’ami de Nahel ? Seraient-ils prêts à quelques gestes pour lesquels il vaut mieux qu’ils soient masqués ? On ne saura pas, mais ce sont de bons garçons, selon la formule habituelle, ils n’ont brûlé ou volé que quelques… enfin rien quoi. Mais ils sont masqués, on ne sait jamais, dans cet État structurellement raciste. Les journalistes ne s’en offusquent pas et tendent les micros quand même. Puisque c’est comme ça, je vais moi aussi, aller dire un truc à la télé, avec un masque sur le nez. Comment, ça ne marchera pas ? Et eux alors ? Ben eux, c’est pas pareil, ma brave dame.

De la dystopie à l'utopie

Michel Rosenzweig

Souvenirs lointains

18/11/2021 - En réalité toute discussion, tout échange, tout débat sur le Covid est biaisé dans ses fondements et ne mène qu'à des discours qui finissent par s'épuiser d'eux-mêmes.
Comme je l'ai déjà dit et écrit à de nombreuses reprises, tant que le logiciel sera paramétré comme il l'a été dès le départ, on n'en sortira pas.
L'équation est insoluble et le logiciel structurellement, volontairement et intentionnellement biaisé : c'est très grave, il n'y a pas de traitement, vaccinez-vous, les vaccins sont sûrs, les non-vaccinés nous contaminent.
Tout ce qui se dit et s'écrit ensuite découle de ce mantra.
Seuls ceux qui le remettent en question font avancer la pensée.
Conclusion, ça tourne en rond et à vide, car le Co vide est vide de sens, ce qui ne veut pas dire qu'il n'existe pas, mais que sa réalité ne correspond pas à sa représentation officielle.
Nous vivons dans une réalité virtuelle, une sorte de duplication biaisée de la réalité et nous en sommes prisonniers.
Tant que les paramètres ne changeront pas, nous resterons enfermés dans cette dystopie sanitaire, car elle sert le biopouvoir dans sa volonté de se maintenir tout en étouffant toute contestation, voire toute révolte.
Et les efforts des uns et des autres n'y suffiront pas tant que ceux qui nous gouvernent et incarnent l'autorité, politique, scientifique, médicale, médiatique, ne changeront pas leur discours tout en pratiquant la censure et l'épuration idéologique.
Un renversement radical des discours officiels s'impose.
Radical c'est-à-dire à la racine.
Il faudrait renoncer à ce logiciel.
Idéalement.
Et revenir aux fondements de la médecine et de la science.
Passer de la dystopie à l'utopie.
© Michel Rosenzweig.

19 novembre 2023

Gastel Etzwane

Il y a 5 ans, les Gilets jaunes descendaient en nombre dans les rues pour se soulever contre la politique d'Emmanuel Macron. Au plus fort de la révolte, l'exfiltration du Président de la République par hélicoptère est même envisagée, en cas d'attaque du Palais de l'Elysée. Une information du Canard enchaîné jamais démentie depuis sa parution.
Fin 2018, les blindés de la gendarmerie gardaient Paris, une 1ère depuis la guerre d'Algérie. La situation pré-insurrectionnelle tétanise le pouvoir. Récemment, les journalistes Laurent Valdiguié et Étienne Girard ont révélé dans un livre une information restée confidentielle : les époux Macron avaient envisagé de se chercher un appartement dans la capitale, de peur de ne pas pouvoir terminer le mandat. (Le Parrain, éd. Seuil)
Après des mois de révolte, la répression policière étouffe le mouvement. Sur les plateaux TV, c'est la "matraque médiatique". Les contestataires sont devenus la cible des éditorialistes. L'un d'eux appelant même à tirer sur les manifestants.
Pendant cette révolte sociale, au moins 2.000 personnes ont été écoutées et/ou géolocalisées par le renseignement. Jamais une surveillance aussi massive n’avait été déployée en France. Un contrôle inédit qui se poursuit, selon le journaliste Vincent Nouzille qui évoque aussi la multiplication des entraves au droit de manifester avec notamment la quasi généralisation des gardes à vue préventives.
23 personnes ont été éborgnées entre 2018 et 2019. Selon les informations rassemblées par l'AFP, aucun policier ou gendarme n'a été condamné en 5 ans. "La police a blessé en quelques mois autant de manifestants qu’en 20 ans", résume le journaliste David Dufresne sur Franceinfo.
L’ONU a demandé à la France d’enquêter sur "l’usage excessif de la force". Le Conseil de l’Europe a demandé à la France de "suspendre l’usage du LBD". Il n'en sera rien ! Pour tirer au LBD, un policier devait respecter une distance minimum de 10 mètres. Selon les informations collectées par Mediapart, aujourd'hui le ministère de l'Intérieur a réduit la distance de tir à 3 mètres. Une décision dangereuse que même la gendarmerie nationale déconseille de suivre...
5 ans après, le pouvoir d'achat a baissé, la pauvreté s'est étendue dans le pays, les inégalités se sont accentuées, la surveillance s'est généralisée et les prix des carburants ont augmenté de 40 centimes de plus par litre.
Si la colère couve toujours, elle ne déborde plus dans la rue. Jusqu'à quand?

À propos de certaines différences…

Virgil Brill

Je reprends ici, sans rien y changer, un commentaire que j’ai fait chez mon ami Denis Cordat en réponse à un autre ami également apprécié…
« Je fais très bien la différence entre la barbarie satanique mise en œuvre par le Hamas et la traditionnelle barbarie de la guerre, telle qu’elle est mise en œuvre par l’armée israélienne sous les ordres de Netanyahu qui a patiemment œuvré pour obtenir cette situation où il serait censé ne pas avoir le choix et, la mort dans l’âme, le pauvre chou, massacrer les civils palestiniens pour abattre le Hamas qui attend paisiblement la suite des événements bien en sécurité (et bien logé…) au Qatar.
Ceux qui ne sont pas capables de voir un peu plus clair dans le jeu criminel de l’immonde Netanyahu ne sont pas tous des imbéciles (certains sont encore de mes amis) mais ils devraient prendre garde aux glissements progressifs : de la confiance en Israël à la naïveté (j’ai mangé de ce pain-là) de la naïveté à l’aveuglement (les idiots utiles…) et puis enfin à la complicité « ingénue » avec un quasi-génocide froidement destiné à conquérir de « l’espace vital… ».

Pourquoi le démantèlement des bouquinistes sur les quais de la Seine nous choque profondément

Maxime Tandonnet


19/11/2023 - Les bouquinistes sur les Quais font partie de l’identité de la capitale française, ils en sont l’âme, l’une des plus pures caractéristiques. Ils incarnent l’amour des livres, de la littérature, de l’intelligence, de l’esprit, la passion des lettres et de la civilisation littéraire, comme incrustée dans les vieilles pierres du cours de la Seine. Il n’existe pas de plus grand plaisir d’automne à Paris que de déambuler sur les quais, de feuilleter les vieux livres quand ils sont accessibles, d’échanger avec les bouquinistes et parfois d’acheter des volumes introuvables ailleurs. Les bouquinistes dont des personnages d’une autre époque, comme figés hors du temps, qui sont là pour la seule passion de l’écriture et du savoir qui s’incarnent dans le livre, le plus bel objet d’encre, de papier et d’intelligence qu’il n’ait jamais été donné à l’humanité de créer. Sacrifier même provisoirement, les bouquinistes pour le déroulement des JO de Paris est une abomination. On va balayer d’un revers de main un symbole de la ville Lumière au profit de cette orgie médiatique planétaire et festival de muscle et d’hystérie chauvine, justifiant la logique de la table rase. Certains JO sont de sinistre mémoire. On a eu les JO de Berlin en 1936 de Moscou en 1980 et ceux de Pékin en 2008 au service de régimes totalitaires. Sans doute servent-il de nouvel opium du peuple, du pain et des jeux, panem et circenses comme on disait dans la Rome décadente. Les JO de Paris tombent à pic dans une période aussi infiniment troublée pour détourner l’attention du pays sur son effondrement général (économique, financier, scolaire, social, politique, etc.) Mais rien, aucune idolâtrie, ou obsession de la place nette, aucune propagande, aucun mensonge, aucun mépris du peuple ne mérite aujourd’hui le sacrilège du démantèlement, même temporaire, des bouquinistes sur les Quais. Ce message vaut l’expression d’une infinie solidarité avec eux.

L’effondrement scolaire favorise l’extrémisme, le fanatisme, la violence

Maxime Tandonnet
(pour Figaro Vox)


Le ministre de l’Education national, M. Gabriel Attal, vient de tirer la sonnette d’alarme en des termes prudents lors d’une interview au journal le Parisien : « Les résultats ne sont pas satisfaisants et sont même… plutôt inquiétants. » Selon le ministre, « un peu plus de la moitié des élèves [en quatrième] ne lisent pas convenablement et en mathématiques, plus de la moitié ne maîtrisent pas la résolution de problèmes et la géométrie. » Le constat n’a certes rien de nouveau. Un an auparavant, celui de son prédécesseur M. Pap N’Diaye était exactement le même, en des termes plus musclés : « Disons le clairement, le niveau d’ensemble baisse. » (22 décembre 2022).


Il corrobore de nombreuses études internationales qui font état d’une chute spectaculaire du niveau scolaire français, dans quasiment toutes les matières. D’après le classement Timss de 2019, les élèves français se classent derniers de l’Union européenne en mathématique et avant-dernier dans l’OCDE (devant le Chili). Selon le classement PISA, les jeunes Français ne sont que 23ème en lecture et compréhension de texte. Enfin, en histoire-géographie, le naufrage est avéré : d’après l’Éducation nationale, le pourcentage des élèves de faible niveau est passé de 15 à 21% entre 2006 et 2012, et celui des élèves de niveau élevé de 10 à 6%.

Cette chute du niveau scolaire n’est pas, pour l’essentiel, une affaire de crédits. Un rapport de la Cour des comptes de décembre 2021 souligne que la France consacre 110 milliards € à l’Éducation nationale (hors enseignement supérieur). Les dépenses pour les élèves du 1er degré (élémentaire, primaire) ont augmenté de 210% par élève en termes constant de 1980 à 2020 et de 65% pour le second degré. La France consacre 5,2% de son PIB à l’Éducation nationale contre 4,5% en Espagne, Allemagne, Japon, Italie (selon le même rapport).

Cette chute du niveau est le fruit d’un choix idéologique qui consiste à sacrifier la méritocratie et l’excellence au profit du nivellement par le bas et l’égalitarisme – une fausse égalité. Ce choix idéologique s’exprime à travers de multiples décisions prises depuis un demi-siècle. L’objectif de 80% d’une classe d’âge « au niveau bac » a amplifié la faillite scolaire en ouvrant la voie à une stratégie de rabaissement du niveau tournée vers sa réalisation. Elle se traduit aujourd’hui par la quasi neutralisation du bac qu’obtiennent plus de 90% des candidats. L’invraisemblable réforme dite « Blanquer » supprimant les séries (littéraires, scientifiques, etc.) et achevant de neutraliser le bac par le « contrôle continu » a été un pas supplémentaire dans la voie du nivellement par le bas.

D’autres décisions emblématiques ont montré la voie de la course à la médiocrité au prétexte d’égalitarisme : la suppression du concours d’entrée à Science po ou des épreuves de culture générale aux concours administratifs. Elle s’est traduite par le triomphe de la démagogie consistant à dévaloriser les enseignements considérés comme fastidieux, à l’image de l’orthographe, la grammaire et les mathématiques… Pourtant fondamentaux.

Cette course à la médiocrité procède d’un dessein de long terme du pouvoir politique, sans doute implicite, peut-être inconscient mais réel, consistant à forger une société d’individus aisément manipulables. L’incapacité à lire, à écrire et à compter, l’affaiblissement de la curiosité intellectuelle, de la passion des livres, ouvre la voie à la soumission et au triomphe de la propagande. Il est plus facile d’influencer et de faire marcher au pas des femmes et des hommes sans racines intellectuelles, privés des repères de la littérature, de l’histoire et de la philosophie ou de la connaissance scientifique. Cette course à la médiocrité explique sans doute aussi la poussée des extrémismes en politique, le triomphe des aboyeurs au détriment de la raison collective. Le déclin scolaire, en entraînant celui de l’esprit critique et de la pensée ou de la capacité à s’exprimer, prépare le clonage d’une société servile, soumise aux idolâtries et à toutes sortes de fanatismes et de violences telles le fascisme, le communisme, l’islamisme ou le wokisme. Pour changer de cap, il faudrait un véritable bouleversement intellectuel autour de la réhabilitation de l’excellence plutôt que des coups de menton aussi vains que répétitifs.
18/11/2023