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23 mai 2024

Radu Portocala

Avec la vulgarité propre à pas mal de nos dirigeants actuels, la mairesse de Paris annonce sur le ton agressif qui lui tient lieu d’argument qu’elle a « ras la casquette » des « peine-à-jouir » qui refusent de s’offrir, comme elle, une interminable cascade d’orgasmes olympiques.
Que faut-il faire de ceux-là ? Leur infliger des amendes quotidiennes pendant toute la durée des réjouissances ? Les attacher à des poteaux de l’infamie ? Leur interdire de respirer ? Les envoyer en prison ?
Mais, en fin de compte, qu’avons-nous à faire de la « casquette » de cette personne ? Elle s’emploie depuis des années à détruire Paris et les Jeux olympiques lui offrent l’occasion de parachever ses funestes occupations. Que nous assistions à ces déchaînements contre cette ville ne lui suffit plus : elle veut nous voir applaudir. À l’heure des féminisations à outrance, Néron a trouvé enfin sa réincarnation la plus propice.
Vincent Verschoore

Les guerres américaines sont d'abord un business, un moyen de siphonner de la dette publique au profit du complexe militaro-industriel, et du grand capital (genre BlackRock) qui se paie sur la bête.

La bête, pour le moment, c'est l'Ukraine, et le mercenaire américain de haut vol Erik Prince (fondateur du groupe paramilitaire Blackwater, aujourd'hui Academi, le Wagner US) explique comment ça se passe.

Les USA ne tolèrent aucune limite à leur prédation, enrôlant par la corruption tous les alliés nécessaires, genre von der Leyen et les euro-atlantistes. L'Otan est à leur botte et permet les mises en scènes nécessaires au déclenchement des conflits.

Toute opposition humaniste ou juridique est balayée ou directement menacée, comme aujourd'hui la CIJ dans le cadre de la boucherie menée par leurs potes judéo-fascistes à Gaza.

Leur illégitime "droit extra-territorial" leur permet de menacer et de sanctionner tout État, entreprise ou personne refusant de se plier à leurs seuls intérêts.

Jusqu'où ?



MARIE FRANCE LA BIEN NOMMÉE

Gabriel Nerciat

C'est vrai qu'elle n'était pas toujours sympathique et ne cherchait pas à feindre de l'être, mais l'admiration qu'elle suscitait pourtant chez la plupart de ceux qui l'ont approchée (j'ai eu ce privilège plusieurs fois) n'en était que plus vive.
Même quand elle se trompait - et ça n'arrivait pas souvent, car les fées l'avaient dotée d'une intelligence que je dirais panoramique - on avait envie de trouver la réalité soudain bien plus stupide ou irrationnelle que ce qu'elle aurait dû être.
Le plus cruel, c'est qu'elle a survécu aux trahisons de Chirac et, après avoir servi le dernier grand président de la Ve République, vécu assez vieille pour assister aux trois mandats consternants ou maléfiques qui se sont succédé depuis 2007, qui ont oeuvré à détruire à peu près tout ce qu'elle avait contribué à bâtir, dans l'ombre de l'immense Pierre Juillet.
Pour autant, en dépit de ses échecs ou peut-être grâce à eux, il n'est pas interdit de penser que sa vie fut bien plus réussie, et romanesque, que celle du futile époux de Bernadette Chodron de Courcel (sa bête noire) qui lui devait à peu près tout.
Enfin, disons pour finir qu'elle a plus contribué à ridiculiser le néo-féminisme que toutes les salades indigestes de Gisèle Halimi ou Denise Bombardier, toutes les chasses à l'homme avilissantes de Judith Godrèche et autres Adèle Haenel.
En ce temps de disgrâce, ce n'est pas rien non plus.

22 mai 2024

L’entourloupe des tickets resto

H16

22/5/2024 – Parmi les mille et une façons que les Français ont trouvées pour s’auto-appauvrir à grande vitesse (avec un succès maintenant mesurable par tous), il y a bien sûr l’incroyable empilement de cotisations et autres prélèvements automatiques (automagiques devrait-on écrire tant il s’agit de vaudou) sur les salaires et émoluments de revenu. Il existe cependant d’autres méthodes, plus subtiles, pour aboutir au même résultat. L’une d’elle occupe ces jours-ci l’actualité : les tickets restaurants.

C’est à la suite d’un récent article du Monde qu’on apprend que des discussions sont en cours depuis un mois pour modifier le mode opératoire de ce mode de paiement particulier : en effet, depuis 2022, ces chèques pouvaient être utilisés pour payer des courses alimentaires achetées en supermarché, ce qui n’est pas du goût des restaurateurs, des boulangers et des traiteurs…

Pourtant, l’idée qui date de 1967 était au départ simple, voire simpliste : par ce moyen, l’entreprise fournit à ses salariés un moyen de paiement qu’elle prend en partie en charge et qui est aidé par l’État au travers d’exonérations fiscales (à hauteur d’1,5 milliards d’euros cette année tout de même). En pratique, le salarié ne paye que 40 à 50% du prix de ces chèques et autres tickets restaurant en croyant y gagner.


Mais depuis 1967, les choses ont un peu évolué et l’affaire n’est plus aussi bonne ni pour les salariés, ni pour les commerçants.

En effet, si la valeur totale des transactions avec ces titres est passée à 9,4 milliards d’euros de valeur totale en 2023 (soit une augmentation de 38% par rapport à 2018), la crise sanitaire de 2020 à 2022, ses confinements et les fermetures de restaurants auront changé la donne en autorisant les détenteurs de ces tickets à les utiliser pour leurs achats alimentaires dans les grandes surfaces… Autorisation qui a perduré au-delà de la crise et a même été étendue jusqu’à présent.

Pour les commerçants, la pilule a du mal à passer.

D’une part, le montant des commissions que les organismes émetteurs de titres prennent lors de leur utilisation : s’élevant à 4%, ce qui est raide, elle pouvait s’expliquer au début par les frais de gestion de ces petits bouts de papiers (qu’il faut sécuriser, manutentionner, distribuer, etc.). Cependant, à présent, 70% des transactions sur ces titres sont menées sous forme de carte électronique format carte bancaire ou sur des applications mobiles (encore moins coûteuse à gérer). Il n’y a donc quasiment plus de traitement papier coûteux, essentiellement de l’électronique. Par contraste, on rappellera que les cartes bancaires ne prélèvent qu’autour de 0,3%, soit dix fois moins.

Au passage, la dématérialisation, commencée en 2014, devait aider à abaisser ces coûts de transactions alors tournant autour de 1,5%. En réalité, on constate avec ces 4% de commission actuelle qu’elle les a multiplié par près de trois. Jolie inflation, non ?

D’autre part, avec l’usage étendu aux grandes et moyennes surfaces, les commerçants se sont retrouvés en concurrence avec les distributeurs notamment lors des négociations sur ces commissions, sans avoir le même pouvoir de négociation. Au bilan, ces derniers ne payent que 1% de commission. L’affaire tourne au vinaigre pour les commerçants.


Et ce n’est pas près de s’améliorer. Les grandes et moyennes surfaces représentent maintenant près de 30% des transactions avec ces chèques : les Français achètent de plus en plus d’alimentaire au travers de ce moyen de paiement. De plus, avec l’inflation, les salariés se sont détournés des repas au restaurant et six sur dix amènent leur propre gamelle. Dès lors, ce système de paiement devient une façon compliquée de bénéficier, lors des achats alimentaires, d’une remise sur les prix des produits.

On est très loin de l’idée d’un repas quotidien.

Ces moyens de paiement engraissent donc les fournisseurs mais sont devenus de véritables usines à gaz au fonctionnement suffisamment opaque pour que beaucoup de commerçants ne soient pas capables de déterminer le coût exact de ces titres dans leurs charges qui, au final, imposent un type spécifique de consommation sur une partie du salaire des employés.

Au passage, cette opacité explique sans doute pourquoi ces commerçants se rangent du côté des fournisseurs historiques, quand bien même ces derniers leur imposent des commissions énormes pour un service à peu près nul.

En somme, ces titres spécifiques introduits en 1967 n’ont plus qu’un lointain rapport avec l’idée de base, imposent une destination spécifique, l’alimentaire en l’occurrence, à une partie du revenu des salariés, coûtent de plus en plus cher à l’État qui n’y trouve pas son compte en consommation, coûtent aussi aux commerçants des métiers de bouche de façon importante et opaque.

Ces titres ne bénéficient qu’à leurs producteurs, ces intermédiaires dont le rôle se borne essentiellement à utiliser leur pouvoir de négociation auprès de Bercy pour garantir le privilège fiscal dont leurs titres tirent parti. Pour ces derniers, c’est une excellente affaire, pour la société en général, on peut pudiquement se poser la question.

En fait, dans l’opération, il est certain que le Français ne s’en sort pas si bien, au contraire même.

Ainsi, il ne fait pas le moindre doute que les exonérations fiscales sont rattrapées par Bercy d’une façon ou d’une autre, et le tour de passe-passe n’en est alors que plus douloureux : l’ensemble du procédé consiste donc, en dernière analyse, à transférer ces montants du salarié en particulier et des contribuables en général vers les entreprises de titres restaurant. Les tubulures chromées sont toujours plus longues, tortueuses et nombreuses, mais à la fin, c’est toujours le capitalisme de connivence qui triomphe.

Mais c’est tout l’art de ces procédés opaques et complexes de faire croire à un avantage là où il n’y a, finalement, qu’une perte de liberté, additionnée d’une perte financière habilement camouflée : 96% des Français qui bénéficient de ces titres veulent en prolonger l’existence.

Tout comme les cotisations sociales, dénuées de remise en question et de toute concurrence poussant à l’amélioration, qui finissent par imposer une assurance très coûteuse aux services de plus en plus médiocres, ces titres spécifiques ne font finalement qu’imposer un certain type de dépense aux individus qui n’y trouvent un bénéfice que parce qu’ils sont trompés sur la nature réelle de la transaction.


https://h16free.com/2024/05/22/77736-lentourloupe-des-tickets-resto
Alain Hanel

JUSTE POUR DIRE...


Les images en intelligence artificielle envahissent les réseaux sociaux, les agences de publicité commencent elles aussi à les utiliser pour plusieurs raisons :
- plus besoin de modèles ou  mannequins à rémunérer, ils sont créés à la chaîne avec un simple logiciel ;
- plus besoin de payer à ceux-ci un droit à l’image puisqu’ils sont virtuels ;
- plus besoin de photographe, l’informaticien suffit et il est désormais intégré dans l’agence de publicité et peut illustrer une multitude de secteurs ;
- plus besoin non plus, de payer des droits de reproduction pour les « faussestographies » créées ;
- plus besoin de payer de frais de studio, la conception se fait avec un ordinateur dans l'agence ;
- d’autres professions comme, les assistants des photographes, les loueurs de matériel de studio, la coiffure des mannequins et le maquillage sont effacées ;
Les dommages collatéraux sont énormes pour des professions déjà en difficulté qui finiront à la rue, alors que les agences feront exploser leurs profits…
Quand vous « likez » ce genre d’images avec beaucoup d'enthousiasme pour certains, pensez à ceux qui en créant de vraies photographies ne travailleront bientôt plus...

21 mai 2024

Vincent Verschoore

21/5/2024 - Intéressant et presque courageux article du New York Times sur le déni rencontré par les victimes des vaccins Covid. Des professionnels de santé, souffrant de divers effets handicapants, racontent leur calvaire médical, social et administratif face à des autorités qui ne veulent rien savoir.

L'article estime que le taux d'effets secondaires "officiel" est sans doute largement sous-évalué, mais que personne ne veut en parler par peur de récupération "antivax"...

A contraster avec le reportage de DW (le "France 24" allemand, très mainstream) qui, voici près d'un an, faisait un constat similaire pour l'Allemagne mais estimait le taux d'effets secondaires graves entre 0,01 et 0,02%, soit un cas pour 5000 injectés, ce qui est énorme pour un vaccin en population générale, et inutile pour 80% de la population.


Si ce taux est le même aux USA, il y aurait plusieurs dizaines de milliers de cas, très nettement plus que le chiffre officiel.

L'argument du silence par peur des "antivax" est évidemment risible, ces derniers étant surtout opposés à la dictature sanitaire en général, et à la vaccination expérimentale de masse. Ce ne sont pas eux qui ont inondé les médias de fausses informations sur l'efficacité et la sécurité vaccinale, qui ont imposé la vax par la violence et la discrimination, et qui ensuite se lavent les mains des problèmes tout en ayant bien palpé au passage. Ils ne sont que la réaction, nécessaire même si parfois extrême, à tous ces abus.

L'article note que les autorités médicales balayent le problème au nom du "mais le virus c'est pire", mais estime l'argument un peu léger : le profil risque-bénéfice d'une telle vaccination, pour la majorité en bonne santé, n'est pas évident (euphémisme). Il est évidemment négatif, comme le montrait sans le vouloir l'étude OMS Europe : une vie sur 500 aurait été "sauvée" par la vax, mais 96% de ce 0,002 concerne les plus de 60 ans !

Extrait de l'article :

« Les fonctionnaires ont tous répondu par ce mantra très usé : "mais le virus est pire" », se souvient le Dr Murphy. « Oui, le virus est pire, mais cela n'empêche pas de faire des recherches pour s'assurer qu'il existe d'autres options.

Une meilleure compréhension des effets secondaires possibles, et des personnes à risque, pourrait avoir des implications pour la conception des futurs vaccins, ou pourrait indiquer que pour certaines personnes jeunes et en bonne santé, les avantages des vaccins Covid ne l'emportent plus sur les risques - comme l'ont déterminé certains pays européens.

Des recherches approfondies pourraient également permettre d'aider plus rapidement les milliers d'Américains qui affirment avoir été blessés. »

D'ici à ce que les covidistes traitent le NYT et DW de complotistes antivax, il n'y a sans doute qu'un pas.

ISRAËL, L'EUROPE ET LEURS MASQUES

Gabriel Nerciat

Palestiniens et Arméniens
Témoignent du fond de leur tombeau
Qu’un génocide c’est masculin
Comme un SS, un torero

La chanson de Renaud contre Margaret Thatcher – qui ne brillait pas vraiment par son intelligence dialectique – date du milieu des années 1980, et je n’arrive pas à me souvenir si elle valut à l’artiste vedette de la gauche caviar de l’époque un procès en correctionnelle pour antisémitisme intenté par le CRIF ou la LICRA et/ou hallali unanime dans les journaux assermentés de la droite conformiste (je crois que la réponse est négative, mais je n’en suis pas tout à fait sûr).
Quoi qu’il en soit, les réactions en France et en Occident à la mise en accusation d’Israël par un procureur de la CPI sont depuis hier assez édifiantes à observer.
Certains drôles, comme l’inénarrable Pascal Praud ou le jésuitique Pascal Bruckner, s’indignent de la prise de position approbatrice du quai d’Orsay et de l’Elysée, mais à vrai dire elles n’ont rien de très surprenant : à partir du moment où, via l’UE, la France a ratifié la charte des gnomes de La Haye, il est évident que ses représentants officiels ne peuvent pas dire autre chose que ce qu’ils ont dit.
Si les deux grandes nations anglo-saxonnes ont condamné la décision du procureur international, c’est d’abord dans la mesure où elles ne reconnaissent pas (ou plus) la légitimité de ce machin, qui s’est déjà couvert de ridicule ou d’ignominie dans les procès intentés contre les présidents Milosevic et Gbagbo.
Bon courage donc à l’andouille dominicaine Bellamy et à l’apparatchik otanien Glucksmann Junior pour condamner l’instance de La Haye tout en tressant des lauriers à l’institution supranationale de Bruxelles (la seule source de pouvoir qui se reconnaisse vraiment en elle).
Mais le plus intéressant, je trouve, c’est ce dont Israël en Occident est devenu le nom.
Pendant longtemps, l’Europe, notamment dans les milieux républicains ou libéraux, a assis sa prétention à incarner l’Universel dans un discours assez hégélien, où à travers le Concept du Droit (des peuples et des citoyens) le règne autoproclamé de la Raison vespérale prétendait justifier le dépassement de toutes les négativités en lutte pour la reconnaissance contractuelle et réciproque des consciences individuelles et civiques.
C’est d’ailleurs au nom de l’opposition à cette philosophie et cette conception de la justice qu’en partie les sionistes ont rompu il y a un peu plus d’un siècle leurs liens personnels avec l’Europe, pour désirer fonder un Etat-nation de nom juif en Terre sainte (rappelons que le sionisme est né dans les années 1890, à l’époque des empires coloniaux européens et de l’empire ottoman, et non en 1942) : l’assimilation civique promise par les régimes républicains du Vieux Continent ne leur semblait en effet pas suffisante pour assurer leur sécurité et mener à bien l’aggiornamento moderniste de la religion de leurs pères.
Sauf qu’aujourd’hui l’Europe fonctionnaliste et post-nationale n’est plus vraiment l’Europe, et l’Etat sioniste de moins en moins juif en réalité (mais de plus en plus sûrement anglo-saxon, comme le confirment l’effondrement complet de la crédibilité militaire de Tsahal et la sanglante inefficacité de la guerre entreprise contre le Hamas à Gaza depuis huit mois).
En Europe, par une énième ruse de la raison que les hégéliens n’avaient pas plus prévue que les sionistes, c’est l’éthique poisseuse de Levinas et des siens (l’avènement de la Justice dans le visage de l’Autre, l’éloge inconditionnel des minorités diasporiques, la condamnation absolue du Logos et du discours universel de la Science au nom de la transcendance mosaïque de la Loi) qui a offert aux juristes et aux clercs européens une éthique supranationale de substitution.
Celle-là même au nom de laquelle Israël est aujourd’hui sommé de comparaître devant les juges de La Haye (Bibi Netanayahou et Yoav Gallant ne sont pas inculpés de génocide, comme le brament les islamo-gauchistes, mais de crimes de guerre – ce qui est bien le moins qu’on puisse leur intenter dans un cadre légal de cette nature).
Et il est assez drôle de voir ou d’entendre les sionistes libéraux de toujours (Finkie, BHL, Bensoussan, Milner, Causeur, etc.) utiliser en riposte la vieille rhétorique communiste qu’ils ont combattue toute leur vie.
A savoir : on ne peut pas faire d’omelette sans casser des œufs ; que vaut la vie de quelques milliers d’enfants arabes (d’ailleurs, c’est 8000 et pas 15000, croient utile de préciser les fats) face à une organisation barbare comme le Hamas ; Churchill a bien fait la même chose à Dresde et en Afrique du Sud, etc.
Autant de munitions dont se serviront les milieux woke, sur les deux rives de l’Atlantique, pour les retourner contre eux.
Dans ce renversement des masques et des rôles, il y a une dimension à la fois comique et fatale qui se joue, et quelque chose me dit qu’en la matière nous n’avons encore rien vu. 21/5/2024

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20 mai 2024

Vincent Verschoore

20/5/2024 - Le vote par la droite française (macronistes, RN et LR) en faveur de l'élargissement de l'électorat non kanak en Nouvelle-Calédonie enterre tout espoir d'indépendance du "Caillou".
Tout comme pour les Indiens d'Amérique, les Aborigènes d'Australie, les Thibétains sous joug chinois ou les Palestiniens de Cisjordanie, au final c'est le rapport de force démographique qui compte. Les autochtones minoritaires se retrouvent alors "démocratiquement" relégués aux marges de leur propre territoire et de la société dominante, autrefois nommée "coloniale".
L'insurrection est inévitable, et même bienvenue car permettant à "l'occupant" de justifier de mesures policières et administratives lourdes "au nom de l'Etat de Droit" contre l'autochtone, l'affaiblissant et le marginalisant encore plus.

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Métropole ou Nouvelle-Calédonie : serait-ce le temps des milices ?

H16

20/5/2024 - La vie en France est décidément pleine de rebondissements ! Jugez plutôt.

En une semaine, on découvre par exemple que des récidivistes multi-condamnés sont trimballés dans de petites fourgonnettes de prisons en tribunaux avec une protection minimaliste, ceci permettant les actions les plus violentes aboutissant à la mort de trois personnels pénitentiaires lors d’une évasion sanglante.

On découvre de même qu’étrangler une contrôleuse SNCF peut entraîner de la prison avec sursis à condition d’être un migrant irakien déjà mis en cause dans cinq faits précédents (normalement, c’est de la prison ferme – la République s’adapte).

On découvre aussi que les règlements de compte continuent jusque dans les rues de la capitale, en plein jour, avec cet homme abattu de plusieurs balles tirées par un assaillant repartant sur un scooter sous le regard médusé des habitants de ce quartier “pourtant tranquille” du XXe arrondissement. Heureusement que le port d’arme est sévèrement contrôlé en France, sinon ce genre de fusillades aurait lieu plus souvent.


Tout ceci en quelques jours, on ne pourra qu’apprécier la performance du pays qui semble actuellement au taquet pour occuper ses habitants. Mais ce n’est pas tout puisque les festivités dépassent largement le cadre de la Métropole puisqu’on découvre enfin que le processus démocratique entraîne parfois quelques petites frictions du côté de la Nouvelle-Calédonie.

Sur cette province française de l’autre bout du monde, depuis 1988 ne peuvent voter que les habitants (français) qui justifiaient déjà de dix années de présence sur l’île au moment de l’accord de Nouméa, et leurs descendants, en excluant les habitants arrivés après 1988, alors que le nombre de ces “nouveaux” arrivants ne cesse de croître jusqu’à représenter plus de 20% du corps électoral ordinaire.

Or, le gouvernement a déposé fin janvier un projet de loi qui mettrait en place un corps électoral “glissant”, pérennisant l’existence de citoyens français “de seconde zone” dans un “en même temps” si délicieusement macronien qu’on ne peut s’étonner qu’il explose ainsi en vol avec dégâts. On pourra lire avec profit l’article de Contrepoints consacré à la question. C’est en tout cas et officiellement ceci qui a déclenché les émeutes qui mettent actuellement le Caillou à feu et à sang : plusieurs gendarmes et civils ont été tués dans ce qui ressemble de plus en plus à une véritable insurrection armée.

De façon comique, ce qui se passe du côté de Nouméa, à quelques semaines d’élections européennes déjà fort polarisées, pousse certains politiciens dans des retranchements idéologiques de plus en plus exigus : on comprend sans mal que, pour eux, il est absolument indispensable de soutenir cette partie des Kanaks qui, pour lutter contre leur grand remplacement par des étrangers français, européens et maintenant asiatiques et australiens, réclament essentiellement la mise en place d’un droit du sang et veulent donc interdire le droit de vote des étrangers aux élections locales.

Cependant, les mêmes gauchistes se retrouvent alors entortillés dans leurs contradictions lorsqu’on leur fait remarquer qu’il existe un nombre croissant de Français métropolitains qui réclament essentiellement la même chose (le droit du sang et l’interdiction du droit de vote des étrangers dans les élections locales) pour essentiellement les mêmes raisons, une lutte contre un grand remplacement que ces gauchistes n’hésitent pas alors à qualifier de théorie du complot avec l’aplomb que seuls les cuistres imbéciles et les idéologues peuvent se permettre…


Mais au-delà de ces considérations politiques, il apparaît que les violences locales se développent à la faveur de la même impuissance des autorités que celle qu’on avait pu observer, consternés, en juin de l’année dernière lors des émeutes des quartiers émotifs en métropole.

Et cette même impuissance des autorités ou, au moins, leur sous-estimation assez régulière des capacités des engeances violentes à créer des dégâts, maintenant largement intégrée par la population, entraîne à son tour la création de milices locales.

Eh oui : lorsque la force n’est plus du côté des autorités, ces dernières se dissolvent commodément et laissent à chacun, avec une décontraction typique des irresponsables, la charge de sauver ses propres miches, illustrant fort bien qu’après le Quoi Qu’il En Coûte débridé et le En Même Temps systématique de la Macronie triomphante survient le Démerdez-Vous Sans Nous des mêmes clowns à roulette.


Ceci n’est pas une exagération.

Comme un précédent billet de 2016 en faisait mention notant qu’à mesure qu’augmentent les exactions des populations turbulentes, on observe la mise en place – certes ponctuelles et localisées – de groupes de citoyens de moins en moins passifs destinés à faire régner un peu d’ordre alors que les forces de polices sont débordées par les plans Vigipipeau Écarlate Clignotant et autres festivités plus ou moins bien organisées et ne répondent plus guère aux appels de détresse devenus habituels.

À mesure (lente mais croissante) que les Français se rendent compte de l’inanité des sanctions et peines distribuées par un appareil judiciaire de plus en plus ridicule et laxiste, on se rend compte que la Justice – normalement encadrée dans les sociétés civilisées – doit se distribuer de façon directe et rapide pour obtenir un résultat palpable.

Par exemple récent, des Français d’origine tchétchène font comprendre que les agressions subies par des racailles locales ne peuvent rester sans réponse, alors même que les autorités, saisies, n’ont pas jugé nécessaire d’intervenir : “Nous nous excusons auprès des Français qui verront ces tweets. Cependant, étant donné que ni la police ni la justice n’ont fait leur travail pour appréhender ces voyous, alors même qu’ils ont failli tuer un adolescent, il a fallu recourir à un langage qu’ils comprennent mieux.”


Bref, on observe que d’un côté, la France apaisée de Macron l’est de moins en moins et que de l’autre, le sentiment de milice se fait de plus en plus fort. Dans quelques semaines, avec les Jeux olympiques de Paris, la mobilisation des forces de l’ordre sur un événement ponctuel et concentré va drainer les troupes d’endroits où elle sert manifestement de seul vague obstacle entre la société et le chaos. Le pays, déjà bien mûr pour des émeutes comme le prouva le mois de juin l’année dernière, n’attend manifestement qu’une opportunité pour en remettre une couche.

La démonstration d’impuissance néocalédonienne fournit de nouveaux arguments tant à ceux, peu nombreux mais très vocaux, qui ne cherchent plus que le chaos qu’à ceux qui comprennent que sans le concours de citoyens responsables, ce pays est foutu.

Décidément, les prochains mois vont être sportifs.


https://h16free.com/2024/05/20/77707-metropole-ou-nouvelle-caledonie-serait-ce-le-temps-des-milices

Réflexions sur un tract

Maxime Tandonnet


Un jour de la semaine dernière, le tract ci joint a été déposé dans ma boîte aux lettres. Sincèrement, j’ai regretté de n’avoir pas été sur place pour accueillir le militant qui l’a déposé. Quel dommage !… Le même jour d’autres tracts du même genre ont été déposés. Il y avait celui de la liste Glucksman, le fils du philosophe (dont je l’avoue, malgré ma bonne volonté, les livres me sont toujours tombés des mains au chapitre 1 ou 2 maximum). Il y avait aussi le tract de la liste « Marion Maréchal », la nièce de MLP et petite fille de JMLP et puis aussi celui de la liste Bardella, le compagnon (ou ex ?) d’une autre nièce de MLP. C’est fou ce que la politique devient partout une affaire de famille… Mais revenons à notre affiche ci-jointe. Elle m’a inspiré les réflexions suivantes : ce tract est contraire aux principes de la Ve République, et plus généralement, aux fondamentaux de la démocratie. Le chef de l’Etat, comme son nom l’indique, est au-dessus de la mêlée, il « assure par son arbitrage le fonctionnement des pouvoirs publics », censé être président de tous les Français. Il n’a pas à poser ainsi en chef de parti surtout lors d’une élection, c’est un viol avéré des principes démocratiques fondamentaux [en 1877, le président Mac Mahon déclenchait un immense tollé pour avoir fait la même chose]. D’autres l’ont-ils fait avant lui sous la Ve, de la même manière, sur un tel tract électoral ? Possible. Je n’en ai pas souvenir, en tout cas pas à ce point, mais si tel est le cas, cela n’excuse rien, cela signifie que la démocratie et la Ve République ont déjà été violées depuis trop longtemps. Evidemment, on ne peut compter sur personne pour dénoncer cet abus flagrant dans un monde ou les esprits sont à la fois tellement amortis par l’habitude, ramollis par la courtisanerie.
Il souligne aussi le degré invraisemblable de déconnexion et d’aveuglement des dirigeants actuels du pays. Le but de cette affiche est certes de venir au secours de la liste Renaissance en perdition. Mais comment peuvent-ils ne pas comprendre que ce que les sondages annoncent, une catastrophe électorale pour la liste de Mme Hayer, est en fait l’annonce d’un vote sanction contre le pouvoir actuel incarné par son chef ? Faire figurer son image auprès de la tête de liste ne peut que la desservir et d’ailleurs, l’évolution sondagière le confirme… Ravage de la courtisanerie, de l’autosatisfaction, de l’extrême amour de soi.
Le slogan, « c’est notre projet », renvoie au fameux discours de campagne en 2017 de M. Emmanuel Macron où il avait crié dans le micro – comme si ce discours, surtout au vu de la suite, avait laissé une image positive… On est dans la personnalisation à outrance du pouvoir et de la politique. Le débat d’idées et de projet n’a strictement rien à voir avec ce tract : juste un prétexte. D’ailleurs, au dos du tract figurent « Nos propositions principales » pour donner un air de programmation, plutôt un catalogue de vœux pieux qui confinent au ridicule, par exemple, « Espace : avec une nouvelle génération de lanceurs réutilisables et une mission lunaire européenne. » Pas un traitre mot dans « Nos propositions principales » sur le pouvoir d’achat, la pauvreté, le logement, l’éducation, la sécurité… Tout en mépris des préoccupations populaires. La lune, c’est mieux, c’est grandiose, grandiloquent, haut perché dans l’univers, au-dessus des petites misères des sans-dents… en un mot, c’est plus macroniste. Je crois juste qu’il faut voir dans ce tract l’apothéose d’un effroyable abêtissement de la vie publique, fruit de l’effondrement scolaire sur le long terme particulièrement manifeste dans les « élites dirigeantes »…

https://maximetandonnet.wordpress.com/2024/05/20/reflexions-sur-un-tract/