Translate

20 janvier 2024

Christophe de Brouwer

Je suis en train de terminer la lecture du livre d'Emmanuel Todd : "La Défaite de l'Occident".
Livre étonnant, original, en dehors des sentiers rabâchés jusqu'à la dégueulade, il remue notre réflexion, paradoxalement il (me) fait rêver d'un monde meilleur. Livre profondément pessimiste dans ses constats, il donne malgré tout envie à l'optimisme.
Il me fait penser au grand géographe Élisée Reclus et son extraordinaire somme : "L'Homme et la Terre". L'Homme est au centre, le moule humain façonne la terre qui le lui rend selon une puissante dialectique.
Ici aussi, l'Homme, à travers une étonnante dimension anthropologique, façonne et "explique" son environnement, même dans sa course actuelle au nihilisme.
À lire, à déguster page après page, à relire certains passage : croyez-moi, après le choc initial, vous ne serez pas déçu.
Procurez-le vous, même par les chemins de traverse. L'originalité vraie, d'autant que sa critique nous bouleverse - rejet et assentiment à la fois - n'a pas de prix en ces temps de platitudes et d'homogénéisation : c'est tellement rare.

19 janvier 2024

Licence to trigger

H16

19/1/2024 - Le petit monde des séries et du cinéma est en ébullition : tout le monde vient d’apprendre que Disney lançait sa nouvelle série, Echo, destinée à rassembler toujours plus d’enfants et d’adolescents autour de leurs produits, dont le thème, ultra-porteur actuellement, sera celui d’une super-héroïne amérindienne sourde et amputée d’une jambe.


Oui, vous avez bien lu : alors que la compagnie fondée par Walt Disney en 1923 enfile actuellement fours cinématographiques et séries catastrophiques, et alors même qu’une part croissante du public se détourne de ses productions, elle décide de contre-attaquer en lançant une nouvelle série… comprenant encore plus du message et de l’idéologie qui la met actuellement dans l’embarras.

Eh oui : Disney ajoute une nouvelle couche d’idéologie “woke”, qui promeut essentiellement une nouvelle forme de lutte de classe et de collectivisme camouflée derrière un ripolinage épais de justice sociale et autres gimmick gauchistes, à sa production déjà largement badigeonnée et dont les résultats – tant auprès du public qu’en bourse – confirment une fois encore l’adage selon lequel “go woke, go broke” (woke au début, faillite à la fin).

Il y a quelque chose de fascinant à voir une entreprise jadis si solide rechercher toutes les formules possibles pour un véritable suicide médiatique. On pourrait en effet disserter longtemps sur l’introduction forcenée de cette idéologie dans tous les produits de la firme depuis quelques années, les exemples abondants, avec cependant une mention spéciale dans la volonté troublante et véritablement inquiétante de réécrire leur propre passé ; on se souvient en effet qu’en 2020, la firme avait choisi d’intégrer des avertissements sur quelques unes de leurs œuvres pourtant anciennes (au motif de “descriptions culturelles démodées” chez “Peter Pan” – les Peaux-Rouges – ou “Les Aristochats” pour les chats siamois dépeints avec des yeux bridés)…


Et il y a quelque chose d’inquiétant à constater l’entêtement dans l’erreur, entêtement qu’on retrouve du reste dans d’autres entreprises et pour d’autres sujets.

Ainsi, sans même épiloguer sur les décisions de plus en plus hallucinantes de certaines autorités locales américaines de retirer certaines statues de leurs figures historiques, on découvre actuellement que, tout comme les dessins animés (ou desseins abimés, disons) de Disney, c’est au tour des James Bond – notamment – de subir les outrages de la brigade woke : les spectateurs de la nouvelle saison de films du British Film Institute de Londres ont été avertis au travers d’un message général placé sur tous les films présentés lors d’un hommage à l’œuvre du compositeur britannique John Barry – l’homme à l’origine de la musique de nombreux films de la série 007 – qu’ils risquaient “d’être offensants aujourd’hui”.

Le British Film Institute va plus loin et fait même des efforts marqués pour bien faire comprendre à ses membres et spectateurs qu’ils baignent dans une épaisse couche de politiquement correct puisqu’il va jusqu’à préciser que “Les titres sont inclus ici pour des raisons historiques, culturelles ou esthétiques et ces points de vue ne sont en aucun cas approuvés par le BFI ou ses partenaires”.

Ceci donne une assez bonne mesure de la pleutrerie ou du militantisme de ceux qui ont jugé bon de diffuser ce message, qui semblent terrorisés à l’idée qu’on puisse les associer de près ou de loin à du sexisme ou toute forme de machin-phobie, et décidés à bien nous asperger de leur point de vue dégoulinant.

De façon surprenante et alors même que l’essoufflement de cette idéologie mortifère commence à se voir outre-Atlantique, il semble que l’Europe (Grande-Bretagne en tête) continue, tête baissée, dans la même direction qui consiste à réécrire, aussi brutalement que possible, des pans entiers de son passé à l’aune de cette idéologie pathologique.


Ce n’est pas par hasard que certains titres de littérature sont revus et corrigés : on se souviendra de ceux de la littérature pour la jeunesse qui passent actuellement au hachoir woke, tout comme le roman d’Agatha Christie, “10 petits nègres”, avait lui aussi été la victime de ce mouvement visant à l’évidence à mieux coller à l’intelligence de poule et aux “trigger warnings” de femmelettes hystériques. Cela va si loin à présent que même Shakespeare est concerné.

Cette folle réécriture du passé, cette volonté de le juger à la lumière présente en dit long sur la capacité réelle quasi-nulle d’une petite troupe de militants à gérer leurs émotions et à imposer leur point de vue largement minoritaire à l’ensemble des individus, y compris et surtout ceux qui ont encore un assez bon contrôle émotionnel. Il semble évident qu’est ici appliqué le principe décrit par Orwell dans 1984 selon lequel réécrire le passé est indispensable :

“Celui qui a le contrôle du passé a le contrôle du futur. Celui qui a le contrôle du présent a le contrôle du passé.”

Pire encore : à force de pilonnage des éléments culturels du passé par les principes wokes – et quand il ne s’agit pas tout simplement de cancel culture – on en arrive au point où tout ce qui faisait le bonheur des générations précédentes et de notre jeunesse est consciencieusement raboté, poncé profondément pour qu’aucune aspérité ne soit présente au point que la forme générale en est altérée.

Or, cette culture (qu’elle soit cinématographique, littéraire, musicale, etc.) a toujours eu pour but modeste mais réel et fort souvent atteint de détendre son public, de lui permettre d’échapper au monde réel et d’oublier ses propres tracas le temps d’un livre, d’un film, d’un concert. En sabotant consciencieusement ce but, en forçant une nouvelle couche de réel et de problèmes sur un public qui cherche précisément à les éviter, on supprime cette soupape de sécurité que constituent les loisirs.

Petit à petit et de façon très contre-productive, les hordes de censeurs, militants du politiquement correct impératif, de la “cancel culture” et du wokisme de combat sont en train de miner et de pourrir ce qui donnait du rêve ou des échappatoires. Les frustrations qu’ils poussent s’accumulent et à la fin, le retour de balancier sera violent.


17 janvier 2024

Jonathan Sturel

Depuis la présidence Sarkozy tout particulièrement, nous sommes habitués à voir débarquer à la tête des ministères des gens improbables qui font tache.
Déjà à l'époque la nomination au ministère de la Justice de Rachida Dati était une anomalie institutionnelle dont la seule vraie motivation était de permettre à Sarkozy de "faire un coup" publicitaire.
Nous étions alors déjà très largement entrés dans l'ère de la politique spectacle, à cause notamment de l'irruption d'Internet et des chaînes d'information qui diffusent 24h/24, lesquelles ont eu pour effet entre autres d'imposer aux gouvernements d'être plus télégéniques que jamais.
Sous Hollande, je ne compte plus le nombre de ministres invraisemblables et farfelus, et Macron a évidemment continué dans cette direction jusqu'à nommer Gabriel Attal, bambin de 34 ans qui lui-même nomme son amant ou ex-amant Stéphane Séjourné, qui plus est à une fonction extrêmement sérieuse notamment dans les temps de tensions internationales que nous connaissons, à savoir le Quai d'Orsay, autrement dit là où se définissent les contours de la diplomatie française. Rien que ça.
Séjourné a 38 ans, c'est évidemment un gamin chouchouté qui n'a ni convictions ni compétences en politique mais qui, pour se retrouver là néanmoins, c'est-à-dire dans l'équipe de son amant ou ex-amant, doit en avoir dans des domaines que je ne préfère pas imaginer.
Et c'est là que je veux en venir. Bien que nous soyons habitués à voir défiler des clowns, des pitres, des golems interchangeables et qu'à vrai dire nous n'attendons plus rien d'eux depuis longtemps, la nomination, qui plus est à un tel poste, de Stéphane Séjourné, lorsqu'on connaît l'indigence absolue de ce personnage et ses liens avec le nouveau maître du gouvernement, en ce qui me concerne je n'arrive pas à l'accepter.
Ce second couteau qui fait à l'oral des fautes de français grotesques entre deux éléments de langage appris par cœur, qui ne présente, en matière politique, aucune originalité, aucune singularité notable, qui donc n'est qu'un modèle de série fade et plat, fait partie de ces ombres pâles qui, en devenant ministres, ne se hissent pas grâce à leurs nouvelles fonctions mais les abaissent à cause de leur nullité.
La macronie aura décidément tout détruit, jusqu'aux derniers soupçons de crédibilité que les optimistes voulaient encore bien accorder aux institutions de ce régime abominable qui ne tient plus que par la force des habitudes et les cordons de CRS.
Nous étions un si grand pays.

Zelensky à Davos

Vincent Verschoore

Zelensky à Davos, l'acteur en action. Il commence par poser trois vraies questions : quand la guerre va-t-elle finir, une troisième guerre mondiale est-elle possible, est-il temps de négocier avec Poutine ?
Ensuite, il charge Poutine de tous les maux, l'assimilant aux pires des régimes, la lie de l'humanité, le seul responsable et coupable. Il semble ignorer que la majorité de la planète est plutôt du côté de Poutine, non parce qu'elle serait contre l'Ukraine, mais contre l'Occident et ses mensonges, ses guerres, et ses doubles standards.
Il regrette avoir écouté le conseil de l'Otan: "don't escalate". Il réitère sa demande pour toujours plus de matériels en vue d'une guerre totale avec la Russie, semblant totalement ignorer la réalité du rapport de forces. Il demande toujours plus d'argent pour supporter et reconstruire l'Ukraine, tentant de se présenter comme le cœur battant de la lutte pour la démocratie, alors même qu'il mène un régime corrompu jusqu'à l'os, décime sa population en refusant toute négociation prenant en compte la réalité du rapport de forces, lui imposant une police (SBU) digne du KGB et une mobilisation par la force d'hommes en bonne partie inaptes au combat.
La situation en Ukraine est misérable, d'abord et avant tout pour les Ukrainiens. L'Amérique, qui n'a pas d'amis mais que des intérêts, va lâcher Zelensky, comme elle lâche tout le monde (sauf Israël, et encore), car ses objectifs sont atteints : tirer un profit économique de la situation de guerre, et casser pour longtemps le lien Europe-Russie qui menaçait sa propre emprise sur le vieux continent. De l'Ukraine, elle se fiche complètement, et ne fera que la piller.
J'imagine que l'audience qui applaudit Zelensky à Davos le sait. Elle sait que tout ceci n'est qu'un théâtre morbide, où les riches se font plaisir sur les corps déchiquetés des soldats de fortune. J'imagine que Zelensky sait qu'elle sait. Ils sont tous à vomir. 17/1/2024



Yann Thibaud

Oui, assurément, nous sommes entrés en décadence, depuis quelques décennies.
Il suffit de regarder le nouveau gouvernement, la corruption, l'inculture et la médiocrité inouïes de ses ministres, pour constater, avec effarement et consternation, la décadence indéniable du personnel politique français.
Il suffit d'observer le comportement de l'immense majorité des artistes, durant la période récente de tyrannie pseudo-sanitaire, leur soumission systématique à l'autorité, leur ignorance et leur conformisme, leurs insultes envers les héroïques résistants que nous fûmes pour beaucoup, pour réaliser la décadence navrante du milieu artistique, cœur battant de notre nation.
Il suffit de prendre acte des erreurs d'analyse et prises de position ultra-conventionnelles de nos intellectuels et prétendus philosophes, toujours du côté de la norme, complètement ignorants du vaste monde de l'alternative, pour réaliser, là encore, la décadence flagrante du milieu intellectuel français, qui s'est montré incapable de produire le moindre courant novateur depuis un demi-siècle. (...)
[France-Soir]

Marc Doyer détaille l’expertise reconnaissant les liens entre vaccin Covid et maladie de Creutzfeldt-Jakob